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mardi 20 juin 2017

Les voix chères qui se sont tues...

Lu dans le DL du mardi 20 juin 2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI 

Les voix chères qui se sont tues

Paul Verlaine, quelque part, évoque « les voix chères qui se sont tues ».
 Le poète, dans sa rêverie mélancolique, ne songeait pas aux politiciens privés de mandat et donc de tribune. 
Ainsi, pendant cinq ans, au niveau national, on n’entendra plus Marisol Touraine, Najat Vallaud-Belkacem, Myriam El Khomri, Jean-Jacques Urvoas, Mathias Fekl... 
Seul Manuel Valls semble s’en sortir, d’une poignée de suffrages que lui conteste déjà sa concurrente insoumise.
 Avoir été ministre sous Hollande, décidément, représente un lourd fardeau électoral. Mais les frondeurs, de Benoît Hamon à Aurélie Filippetti, n’ont pas mieux réussi.
 Flinguer de l’intérieur le gouvernement socialiste, en l’occurrence, n’a pas davantage profité qu’une attitude loyale.
 À méditer pour la suite, si suite il y a. Avec dix fois moins de députés qu’en 2012, le PS subit une déroute collective. N’ayant perdu que la moitié de ses élus (dont NKM et David Douillet qui servirent sous Sarkozy), le camp LR se rassure en se comparant. 
De fait, la droite souffre un peu moins que la gauche. 
Écartelée entre des lignes irréconciliables, elle aussi devra pourtant clarifier l’ensemble et se reconstruire. 
« Du sol au plafond, et pas de rafistolage » prévient Valérie Pécresse. 
Promis par Macron dans un scepticisme général, le renouvellement a bien eu lieu. Jamais le Palais-Bourbon n’aura accueilli autant de femmes, de jeunes et surtout de novices. 
450 parlementaires, toutes étiquettes confondues, y siégeront pour la première fois.
 Un vent de fraîcheur va souffler sur l’hémicycle, mais aussi d’inexpérience. 
Les caciques des vieux partis, évincés de manière brutale, comptent là-dessus pour revenir un jour.
 En priant pour que les cadets d’En Marche! n’apprennent pas trop vite le métier

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