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samedi 10 juin 2017

Les Crises.fr - Londres victime du communautarisme, les Français réclament une dictature, par Samuel Gontier




                               Les Crises - Des images pour comprendre
10
Juin
2017

Londres victime du communautarisme, les Français réclament une dictature, par Samuel Gontier


Fantastique analyse de Samuel Gontier sur Télérama…

Source : Télérama, Samuel Gontier, 07/06/2017
Lundi soir, sur France 5, BFMTV, CNews, LCI et France 2, tout le monde s’accorde à dire que l’attentat de Londres est le résultat d’un abominable laxisme communautariste. Heureusement, les Français sont plus raisonnables : ils préfèrent renoncer à leurs libertés pour être protégés par un Etat policier.
« Les opinions sont devenues très dures sur le sujet du terrorisme », assure Christophe Barbier. Invité lundi d’un C dans l’air dont le titre, « Attentats de Londres : “Trop c’est trop” », reprend une citation de Theresa May, l’éditorialiste fait profiter les téléspectateurs de France 5 de son intime connaissance des « opinions ». « Elles veulent des moyens et elles veulent qu’on durcisse le ton, les actes face aux terroristes. » C’est vrai, il faut cesser de cajoler les terroristes. « Bien entendu, elles acceptent de voir des militaires au coin de rues, ça rassure. » Je ne franchis jamais un coin de rue sans m’être assuré d’être couvert par des soldats, ça me rassure.
« Et puis pour éviter que les terroristes ne passent à l’acte, l’opinion a accepté qu’on puisse décréter l’état d’urgence et donc des perquisitions et des interpellations administratives… » Les arrestations et les détentions arbitraires, ça rassure. « … Et puis qu’on puisse surveiller tout le monde en écoutant des téléphones, en surveillant Internet. » De me sentir surveillé, je suis rassuré. « La culture a beaucoup bougé en peu de temps. » La culture de Christophe Barbier, pas tellement. C’est rassurant.
« Ceux qui viennent dire : “Attendez, c’est pas normal qu’on puisse espionner une messagerie Internet”, ils se font regarder comme s’ils étaient les complices des terroristes. » Par Christophe Barbier. « Vraiment, l’opinion a basculé du côté sécurité, avant la liberté. » Marre de la liberté, mieux vaut une dictature rassurante. « C’est le cas aussi en Grande-Bretagne ? », s’inquiète la présentatrice, Caroline Roux. « Oui, depuis les attentats à Londres en 2005 », répond Sophie Pedder, correspondante en France pour The Economist.
« On est au stade suivant, maintenant, l’interrompt Christophe Barbier. L’opinion est prête à accepter que par exemple on arrête des gens de manière préventive. Il y a 12 000 à 15 000 fichés S, y en a 3 000 jugés dangereux, pourquoi on ne les arrête pas ? » Et pourquoi on ne les fusille pas ? Ça me rassurerait énormément. « On l’a toujours, cette question, intervient Caroline Roux. A chaque fois qu’on fait une émission sur le terrorisme, on a toujours des gens qui nous interrogent en disant : “Mais pourquoi on n’interpelle pas tous ceux dont on sait qu’ils ont eu des contacts avec les réseaux ?” » C’est peut-être parce qu’à chaque fois qu’on fait une émission sur le terrorisme, on a toujours Christophe Barbier pour invité…
… Ainsi que l’éminent criminologue Alain Bauer. Et Didier Leschi, ancien chef du bureau des cultes au ministère de l’intérieur, pour qui la lutte contre le terrorisme ne nécessite pas seulement la mise en place de l’Etat policier réclamé par Christophe Barbier mais « dépend aussi de la capacité interne au monde musulman à construire un discours alternatif au djihadisme ».
Caroline Roux pointe le grand responsable des attentats de Londres, Internet, qu’entre initiés on appelle « la Toile » : « Je reviens sur cette guerre que Theresa May veut lancer sur la Toile en disant : “On ne peut plus laisser les gens avoir accès à cette idéologie maléfique.” Elle va être suivie ou c’est juste parce qu’on est à trois jours d’un vote qui s’annonce difficile, sur cette nécessité de réguler cet espace qu’est Internet… » La nécessité de bâillonner Internet résistera-t-elle à la démagogie électoraliste ? « Facebook et Twitter ont fait des progrès, certifie Christophe Barbier, le geek deL’Express. Il reste le mystère Telegram, cette messagerie cryptée est encore beaucoup utilisée par les terroristes. » Seule façon d’éclaircir le mystère, l’arrestation préventive de tous les usagers de Telegram. Pour rassurer l’opinion, bien sûr.
Mais au fait… En allumant la télé, ce lundi soir de Pentecôte, je cherchais des infos sur une nouvelle vaguement entendue à la radio à propos d’un projet de réforme de code du travail qui aurait fuité dansLe Parisien. Peut-être que BFMTV va en parler… « Plus sérieusement, avertit le présentateur Olivier Truchot, il y a le multiclit… multicultari… culturalisme en question. » « Le multiculturalisme en question », c’est écrit en gros sous son nez. « Il y a un modèle qui est très différent du nôtre. Nous avons un modèle d’intégration républicaine, laïque. » Qui, rappelons-le, a permis à la France d’échapper à tout attentat depuis des décennies, c’est toute la différence avec le Royaume-Uni. « Et il y a un modèle anglo-saxon où on laisse les communautés vivre. » Vivre, carrément ? C’est odieux ! « Parfois peut-être se radicaliser, se refermer sur elle-même. C’est ça qui est en cause ? »
Régis Le Sommier, de Paris Match, rappelle le monstrueux laxisme des autorités britanniques jusqu’aux attentats de 2005, Dominique Rizet renchérit : « On a eu pendant longtemps une Grande-Bretagne qui refusait de collaborer avec la France, par exemple, en 1995… »
Le lourd passif britannique exposé, Olivier Truchot revient à l’actualité : « Sur cette polémique qui commence à prendre sur le modèle de société… » Et sur BFMTV. « … Trump attaque très sévèrement le maire de Londres Sadiq Khan, il lui dit : “Vous ne prenez pas au sérieux la menace terroriste.” Il y a eu deux tweets de Donald Trump contre le maire de Londres. » Deux tweets de Trump ? C’est énorme. D’où la nécessité de lancer le débat sur la base des déclarations du président américain.
Je reviens sur France 5, Caroline Roux rappelle à son tour : « Cette série d’attentats a une nouvelle fois mis en cause ce qui a longtemps fait la fierté des Britanniques, le modèle communautariste, à l’exact opposé de ce qui se fait en France. » Et qui a permis à notre pays de ne pas connaître d’attentats. Sur CNews, au-dessus d’un bandeau « Lutte contre le terrorisme, une priorité ? », Nathalie Kosciusko-Morizet confie à Laurence Ferrari : « Ça fait des années que je milite pour la création d’une police municipale à Paris. Paris est la seule grande ville à ne pas avoir de police municipale. »Résultat, il y a des tas de coins de rues qui ne sont pas surveillés par des hommes en armes et je suis obligé de faire des kilomètres de détours pour garantir ma sécurité.
« Les 68 000 bureaux de vote ne pourront pas tous être sécurisés », me panique un peu plus un expert de BFMTV. Pas question d’aller voter. Olivier Truchot demande : « Est-ce qu’il y a des mesures de sécurité, de fouilles qu’on n’a pas encore inventées et qu’il faudrait mettre en place ? » En voilà une bonne idée : appliquer de manière préventive des mesures de sécurité pas encore inventées. L’opinion serait rassurée. « La participation accrue de la sécurité privée dans la sécurité globale de la nation est une bonne chose », se réjouit un expert qui, coïncidence, est président d’un Institut qui forme des personnels de sécurité.
Georges Fenech, un expert de Les républicains (il a participé au rapport parlementaire sur les attentats de 2015), voit plus loin : « Est-ce qu’on pourrait pas quand même imaginer une intervention au sol en Irak et en Syrie ? Combien de temps va encore durer le siège de Mossoul ? » Les Irakiens sont tout aussi laxistes que les Britanniques. « Notre principal problème, il est chez nous, en Europe, nuance un expert, Thibault de Montbrial. Vous dites : “Combien de temps ça va durer à Raqqa ou à Mossoul ?”, moi je demande : combien de temps ça va durer sur le territoire français ? » Est-ce qu’on pourrait pas quand même imaginer une intervention au sol de nos troupes, par exemple dans certains quartiers parisiens ? Ne faudrait-il pas envoyer nos Rafale pilonner le quartier de La Chapelle ?
Ne me dites pas que j’exagère. Le matin même, dans L’heure des pros, sur CNews, un bandeau interrogeait : « Peut-on encore vivre à Londres, Paris ou Berlin ? » Et […]
Lire la suite sur : Télérama, Samuel Gontier, 07/06/2017
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Chaliand : médias et terrorisme

Source : Youtubeolivier-berruyer-les-crises, 07-06-2017
Source : Youtubeolivier-berruyer-les-crises, 07-06-2017
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26 réponses à Londres victime du communautarisme, les Français réclament une dictature, par Samuel Gontier

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GibbonLe 10 juin 2017 à 17h12
Si l’Assemblée est en faveur de Macron demain, il aura planté le premier clou dans le cercueil de la République en sanctuarisant l’État d’urgence dans le droit commun.
Une fois cette première étape franchie, il n’y aura plus de retour arrière possible, nous nous dirigerons lentement mais sûrement vers une dictature au mieux masquée.

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