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dimanche 25 juin 2017

Les Crises.fr - L’alerte de Gorbatchev sur un danger croissant, par Rick Sterling

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25
Juin
2017

L’alerte de Gorbatchev sur un danger croissant, par Rick Sterling


Source : Rick Sterling, Consortium News, 15-05-2017
Un groupe d’Américains en visite en Russie a entendu les avertissements pressants de l’ex président soviétique Gorbatchev, sur les tensions entre les États-Unis et la Russie qui créent une situation dangereuse pour le monde, rapporte Rick Sterling, qui était du voyage.
L’ancien président de l’Union soviétique Mikhail Gorbachev a 87 ans mais l’esprit toujours vif. Il a reçu une délégation de 30 Américains au cours d’une visite de deux semaines en Russie organisée par le Centre pour les Initiatives citoyennes et leur a dit « C’est une période préoccupante. Nous devons nous inquiéter des relations entre nos deux pays… Les choses ne peuvent pas continuer ainsi ».
L’ancien dirigeant soviétique Mikhail Gorbachev
Le Président Gorbachev a évoqué ses premières réunions avec le Président Reagan, après six années de mauvaises relations et d’hostilité. Lors de leur première rencontre au sommet, Reagan avait sorti une longue liste d’accusations contre l’Union Soviétique ; Gorbatchev avait répondu en lançant ses propres accusations contre les États-Unis. Après cette rencontre, Gorbatchev avait déclaré : « Ce n’est pas un faucon, c’est un dinosaure » tandis que Reagan disait de Gorbatchev « C’est un communiste pur et dur ».
Au cours du sommet suivant, Reagan a continué à faire la morale à Gorbatchev. Après avoir écouté pendant 15 minutes, Gorbatchev l’a interrompu en disant : « Cela suffit. Si vous voulez parler d’égal à égal, nous pouvons aller très loin. Les différences peuvent être surmontées. Les problèmes peuvent être résolus. Mais d’égal à égal ».
Reagan a demandé comment l’Union Soviétique réagirait si les États-Unis se trouvaient menacés par une calamité naturelle. Quand Gorbatchev a répondu que son peuple serait désireux d’apporter son aide, sans en tirer avantage, l’ambiance a changé.
Gorbatchev se souvenait de ses propres expériences de discussions amicales avec des Américains moyens. Il a suggéré que peut-être les États-Unis avaient besoin de faire leur propre perestroïka. Il nous a rappelé ce que disait le Président John Kennedy : « Nous avons besoin de la paix, mais pas d’une Pax Americana… non seulement de paix pour les Américains, mais de paix pour tous les hommes et toutes les femmes ».
Gorbatchev a continué en disant : « La situation actuelle n’est pas bonne. Nous devons changer cela. Arrêtons de nous provoquer mutuellement. Arrêtons d’essayer de déchirer d’autres pays… Nos deux pays sont toujours au cœur de la paix mondiale. Nous avons besoin de la paix pour résoudre d’autres problèmes du monde. 1% du monde contrôle 90% des richesses. La classe dirigeante s’en réjouit, mais les choses ne peuvent pas continuer ainsi… Les budgets sentent la poudre à canon… La peur est entretenue. Avec pour résultat, une nouvelle course à l’armement ».
Gorbatchev a demandé : « Est-ce que les États-Unis veulent la soumission de la Russie ? » Faisant référence à l’histoire de la Russie, l’invasion par la France au début du 19ème siècle et celle de l’Allemagne dans les années 40, il a expliqué : « C’est un pays qui ne peut pas être soumis, jamais… Il n’y aura aucun vainqueur dans une guerre nucléaire ».
La crise en Ukraine
Les 30 membres de la délégation ont eu des réunions d’information avec de nombreuses personnes en vue d’acquérir une meilleure compréhension de la Russie moderne et de ses relations avec les États-Unis et le monde. Une autre réunion particulièrement intéressante s’est tenue avec Vladimir Kozin, membre de l’Académie russe des sciences militaires.
Le président ukrainien anti-russe Petro Poroshenko parlant au Conseil Atlantique en 2014
Vladimir Kozin est un spécialiste du contrôle des armes et un membre de l’Académie Russe des Sciences Militaires, qui travaille sur le problème du contrôle des armes depuis les années 1970. Kozin dit que les Russes se considèrent comme encerclés par l’OTAN. Des 16 pays frontaliers de la Russie, huit ont des sentiments anti-russes. Il relève que le budget militaire des États-Unis est 12 fois plus élevé que celui de la Russie et qu’il augmente encore.
Kozin dit que l’interférence de la Russie dans les élections américaines est une « fable ». En revanche, ce qui n’est PAS une fable, dit-il, c’est que les États-Unis ont dépensé d’énormes sommes d’argent pour influencer les élections russes dans le passé et qu’ils ont financé 400 organisations non gouvernementales (ONG) qui ont participé à la campagne de déstabilisation en Ukraine ayant mené aucoup d’État de 2014.
Considérant les points clés de conflit qui émergent de la crise ukrainienne, Kozin note que la Crimée fait partie de la Russie depuis 1783. Il ajoute qu’en dépit de la présence de 16 000 soldats russes (qui se trouvaient en Crimée en raison de l’accord sur la base navale de Sébastopol) et des 18 000 soldats ukrainiens, le plébiscite sur la réunification de la Crimée avec la Russie s’est déroulé sans violence, avec une participation massive et un vote écrasant en sa faveur.
Concernant les hostilités dans l’est de l’Ukraine, Kozin demande pourquoi ces combats n’ont éclaté que parce que la population ethniquement russe majoritaire a résisté au renversement du président élu Viktor Yanukovych et a réclamé une forme d’autonomie vis-à-vis de Kiev.
Si l’Écosse peut envisager une séparation du Royaume Uni et la Catalogne de l’Espagne, avance-t-il, quel mal y a-t-il à ce que le Donbass (Est de l’Ukraine) veuille plus d’autonomie à l’intérieur de l’Ukraine ? Pourquoi le président ukrainien Petro Poroshenko a-t-il choisi le conflit militaire plutôt que la négociation avec les opposants de l’est de l’Ukraine?
Kozin croit qu’il est vital de tenir un sommet sur le contrôle des armes entre les présidents Trump et Poutine. Nous devrions travailler à la complète élimination des armes nucléaires d’ici 2045, pense-t-il. En attendant, la manière la plus facile de réduire la tension et le risque de guerre serait un accord sur la base d’un « Pas de première utilisation d’armes nucléaires », dit-il.
Kozin conclut par une évaluation mesurée des 100 premiers jours de Trump comme président : « Aggraver cet état de faits représente le plus haut degré de méfiance entre Washington et Moscou, que les Américains ont créée et continuent à alimenter. Un cercle vicieux s’est instauré entre les armes et la confiance… Clairement, un tel phénomène irrationnel ne peut pas durer indéfiniment ».
Le message de Kozin et Gorbatchev est clair : nous devons faire quelque chose pour restaurer la discussion et arrêter l’escalade vers une tension encore plus vive et un danger encore plus grave.
Rick Sterling est un journaliste d’investigation qui vit dans la baie de San Francisco.
Source : Rick Sterling, Consortium News, 15-05-2017
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

12 réponses à L’alerte de Gorbatchev sur un danger croissant, par Rick Sterling

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VladimirLe 25 juin 2017 à 06h38
Gorbi c’est un couillon patenté qui essaye depuis des années de racheter sa bêtise insondable de l’époque de “pérestroïka-glastnost”! C’est lui qui a vendu l’URSS pour 3 roubles 20 kopeck au Stats et L’UErss! A la suite de quoi son successeur Boria Eltsine, le Zapoï chronique notoire, à bu le pays quasiment jusqu’à la lie. Il n’en fallait pas beaucoup pour que la Russie devient un protectorat du “monde civilisé”. L’histoire de Russie nous démontre qu’elle doit arriver à un point critique de non retour pour la rédemption! Le Destin a choisie un illustre inconnu pour mener cette opération au bon port et ce petit (mais costaud) bonhomme pour l’instant tient bon! Pourvu que ça dure pour notre bien être à tous et je crache trois fois par dessus l’épaule gauche pour conjurer le sort.

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