Translate

vendredi 23 juin 2017

Les Crises.fr - Entre Bayrou, qui n’aimait pas l’argent, et Macron que l’argent aimait, ça ne pouvait pas durer, par Claude Askolovitch

http://www.les-crises.fr


                                  Les Crises - Des images pour comprendre
23
Juin
2017

Entre Bayrou, qui n’aimait pas l’argent, et Macron que l’argent aimait, ça ne pouvait pas durer, par Claude Askolovitch


Source : Slate, Claude Askolovitch, 21-06-2017

Il quitte le gouvernement comme le vestige d’un vieux monde dont personne ne veut plus.

Le 12 avril 2017 I Eric FEFERBERG / AFP
Que deviendra François Bayrou, sorti du gouvernement pour une de ces affaires qu’on appelait jadis«de cornecul», quand les politiques ne réalisaient pas que les beaux jours allaient finir? Le premier jour de sa chute, dans une conférence de presse surréelle qui éclipsait l’attente du nouveau gouvernement, le désormais  ci-devant ministre de la Justice a adopté la posture sacrificielle, expliquant partir pour «ne pas exposer le gouvernement et le président», et rendant hommage au sus-dit Président, «une chance pour notre pays et pour l’Europe». Mais ensuite? Que deviendra François Bayrou, quand marchera Macron, désormais délesté de son affaire? Restera-t-il un sage, un vétéran apaisé, ou bien l’aigreur le saisira-t-elle, l’amertume d’avoir été le marchepied du macronisme, celui qui avait tout inventé et tout rendu possible, et finalement sorti du paysage? Ou bien rien?
Ou bien rien.
François Bayrou ne deviendra rien, parce qu’il n’était déjà plus, en dépit de la majesté apparente de son titre et de la pesanteur de son ambition, et sa démission ne fait que matérialiser cette vérité flottante. Une vapeur de l’ancien monde se dissipe. Celle-ci, par hasard ou calcul, parfumait le pouvoir. La voilà envolée. Qu’en reste-t-il? Aura-t-on un doute sur le macronisme, forcé d’exfiltrer ses ministres pour s’extraire des scandales, ou –magie de la croyance– se renforce-t-il en perdant des excellences qui ne lui ressemblaient pas?
Bayrou venait d’un autre temps.
Quand on lui parlait jadis des affaires du RPR, Chirac disait «des histoires de cornecul». Le disait-on avant lui, en ce sens? Affaires de rien, méprisables, risibles, insignifiantes face à la majesté politique… Le mot, que Rabelais inventa avant Jarry, fit florès. On l’utilisa, dans le petit monde politique, quand des visages frais et puissants se flétrissaient, tels des Dorian Gray de la combine.

L’histoire se répète

Je me souviens de François Léotard, prisonnier des affaires et le cœur bientôt affaibli, remplacé par François Bayrou à la tête du centre libéral, on appelait ça l’UDF. C’était en 1998. Il y avait dans le corps de Bayrou, alors âgé de 47 ans une vitalité qu’il imposait à son aîné, même pas sexagénaire mais déjà épuisé. Léotard, en 2004, serait condamné par la justice pour le financement du Parti républicain, une des sous-marques de l’UDF, qu’importe désormais. Bayrou, en 2017, démissionnerait sur un ridicule: être soupçonné d’avoir fait vivre son petit parti, le Modem, sur la manne européenne. Cornecul. Le parallèle est fascinant. Était-ce écrit. L’un après l’autre, à chacun son heure, les fiers rénovateurs de la République tomberaient pour d’indignes larcins?
La pitié de cette histoire.
Hypocrisie sadisante du système, auquel chacun appartient.

L’heure a sonné

L’histoire de l’assistante de Bayrou, payée sur […]
Suite à lire sur : Slate, Claude Askolovitch, 21-06-2017
---

19 réponses à Entre Bayrou, qui n’aimait pas l’argent, et Macron que l’argent aimait, ça ne pouvait pas durer, par Claude Askolovitch

Commentaires recommandés

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire