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jeudi 15 juin 2017

L"ECONOMIE - Jeudi 15 juin 2017




L"ECONOMIE


        Jeudi 15 juin 2017


Renault : les émoluments de Ghosn devant les actionnaires

Carlos Ghosn, PDG de l’alliance Renault-Nissan, le 7 mars 2017.
Carlos Ghosn, PDG de l’alliance Renault-Nissan, le 7 mars 2017. DENIS BALIBOUSE / REUTERS
Plusieurs centaines de détenteurs de titres Renault doivent se retrouver à partir de 15 h 15 dans une grande salle de l’ouest de Paris, pour approuver les comptes 2016 du constructeur automobile français, la nomination de plusieurs nouveaux administrateurs, dont trois femmes, et les émoluments de l’emblématique M. Ghosn, président-directeur général depuis douze ans. En 2016, le dirigeant avait touché 7 millions d’euros de Renault, dont 1,23 million de fixe, le solde – en numéraire ou en actions récupérables à terme – étant calculé sur des critères de performance. Les actionnaires seront invités à donner un avis consultatif sur ces éléments, objet de la sixième résolution de l’assemblée générale (AG). L’enjeu sera plus important pour la septième, puisqu’il s’agira d’approuver les éléments de rémunération de M. Ghosn pour 2017, un vote rendu contraignant par la loi Sapin 2 et dont l’issue reste incertaine. M. Ghosn ne risque pas une amputation de ses revenus, puisqu’en cas de rejet des règles pour 2017, celles de 2016 s’appliqueront. En revanche, un vote négatif constituerait un deuxième désaveu de suite de la part de ses actionnaires, 54 % des détenteurs de titres représentés à l’AG ayant refusé sa rémunération en 2016. Le conseil d’administration était passé outre, suscitant des critiques du patronat et du ministre de l’économie de l’époque, Emmanuel Macron. La controverse avait justement poussé le gouvernement à renforcer l’arsenal législatif sur la gouvernance des sociétés. M. Ghosn et l’actuel président de la République s’étaient déjà accrochés en 2015 sur la question de l’influence de la puissance publique au sein de l’ex-Régie nationale.
Le premier actionnaire de Renault est en effet l’Etat (19,74 %), suivi de Nissan (15 %). Mais l’entreprise nippone ne dispose pas de droits de vote en raison des règles sur « l’autocontrôle », Renault détenant 43,4 % du capital de son partenaire. Daimler détient 3,1 % des actions de Renault, et les salariés de l’entreprise en ont 2,09 %, le reste étant surtout aux mains d’investisseurs institutionnels. Bercy a confirmé que les représentants de l’Etat voteraient, cette année encore, contre la rémunération de M. Ghosn, jugée excessive. Renault, qui doit convaincre une forte majorité des autres actionnaires, a fait œuvre de davantage de transparence sur les critères de performance déterminant la part variable de la rémunération du PDG. Mais certains actionnaires pourraient être hérissés par des informations publiées cette semaine, selon lesquelles l’alliance Renault-Nissan réfléchirait à un système de bonus supplémentaires pour ses dirigeants, dont M. Ghosn, à travers une société aux Pays-Bas, non soumise aux mêmes exigences de communication financière qu’une entreprise cotée en Bourse. Renault-Nissan a assuré que cette révélation de l’agence de presse Reuters n’était « pas fondée sur des informations fournies par l’alliance ou ses entreprises membres, et [qu’]aucune décision de ce genre n’a été prise », une position répétée mercredi par la direction aux syndicats, selon Franck Daoût (CFDT). « La rémunération au regard des responsabilités, c’est bien mais à un moment donné il y a un problème d’échelle : la rémunération des salariés n’a pas suivi la pente de celle de M. Ghosn », a ajouté M. Daoût, qui appelle les actionnaires à « voter contre les résolutions 6 et 7 ». La rémunération totale de M. Ghosn en 2016 a atteint 15,4 millions d’euros une fois pris en compte son salaire de PDG chez Nissan, ce qui fait de lui le patron le mieux payé du CAC40, selon le cabinet de conseil Proxinvest. Depuis la fin de mars, il n’est plus que président du conseil d’administration du constructeur japonais, mais a entre-temps pris la tête du nouvel arrivant dans l’alliance, Mitsubishi. Avec ses dix marques, l’alliance « pèse » 10 millions de véhicules vendus par an, ce qui lui permet de disputer cette année la première place mondiale à Volkswagen et Toyota. L’actuel mandat chez Renault de M. Ghosn, 63 ans, expire à l’assemblée générale 2018. Le constructeur français a bouclé 2016 sur des résultats financiers « record », 3,54 milliards d’euros de bénéfice net. Les actionnaires vont toucher 3,15 euros par titre contre 2,40 euros en 2015.
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Tour de vis monétaire aux Etats-Unis. La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a donné mercredi un nouveau tour de vis monétaire en relevant ses taux d’intérêt face à la bonne santé de l’économie américaine tout en ouvrant la voie à une prochaine réduction de son bilan. A l’issue d’une réunion de deux jours à Washington, son comité de politique monétaire (FOMC) a augmenté d’un quart de point la fourchette du taux interbancaire au jour le jour, qui évoluera désormais entre 1 % et 1,25 %. Conformément aux attentes des analystes, la Fed relève donc le coût du crédit aux Etats-Unis pour la quatrième fois depuis l’éclatement de la crise financière de 2008, qui l’avait contrainte à mettre en place une politique sans précédent de taux zéro pour stimuler la reprise. Trois de ces hausses sont survenues depuis l’élection, en novembre, de Donald Trump, qui avait promis de doper la croissance américaine mais dont l’agenda économique, encore flou, pâtit du climat politique tendu à Washington. Dans son communiqué, le FOMC justifie sa décision en se félicitant que les créations d’emplois aient été « solides » depuis le début de l’année, malgré un récent tassement. Le taux de chômage aux Etats-Unis est tombé en mai à son plus bas niveau en seize ans (4,3 %) en dépit de créations d’emplois décevantes ce mois-ci.
Déblocage sur la Grèce ? Après des mois de désaccords et des retards à répétition, les créanciers de la Grèce, zone euro et Fondsmonétaire international, espèrent s’entendre jeudi à Luxembourg sur le versement d’argent frais à Athènes, qui écarterait le risque d’une nouvelle crise. Les discussions entre les 19 ministres des finances des pays ayant adopté la monnaie unique – l’Eurogroupe – en présence de la directrice générale du FMI, Christine Lagarde, s’annoncent longues et difficiles. Objectif : relancer le troisième plan d’aide à Athènes de 86 milliards d’euros signé en juillet 2015, mais qui patine depuis des mois, et permettre enfin le versement d’une nouvelle tranche d’aide au pays. « On y arrivera jeudi, vous verrez », a promis mardi le très influent ministre allemand des finances, Wolfgang Schäuble, lors d’une interview à Bloomberg. Mais la Grèce, furieuse que ce déboursement puisse s’effectuer sans engagement des Européens sur un allégement de sa dette, a déjà laissé entendre qu’elle pourrait bloquer l’accord.
Risque d’explosion à Gaza. Les Nations unies ont mis en garde mercredi contre « un effondrement total » des services vitaux pour la population de la bande de Gaza si l’approvisionnement en électricité était réduit dans cette région comme l’a annoncé Israël. Le gouvernement israélien a décidé dimanche de réduire – de trois quarts d’heure, une heure ou 35 % selon les sources – l’approvisionnement quotidien en courant de la bande de Gaza, d’après les médias israéliens. Cette mesure suscite l’inquiétude sur un possible affrontement entre Israël et le mouvement islamiste Hamas qui contrôle la bande de Gaza. Le Hamas a mis en garde lundi contre le danger d’une « explosion », alors que deux millions de Palestiniens vivent reclus dans cette enclave sous blocus et font déjà face à une sévère pénurie de courant.
Aquarelles du Petit Prince. Deux aquarelles du Petit Prince, le célèbre garçon aux cheveux d’or d’Antoine de Saint-Exupéry, ont été adjugées mercredi plus de 500 000 euros, a-t-on appris auprès de la maison de ventes Artcurial. Ces deux aquarelles ont servi à illustrer l’édition originale du Petit Prince, de Saint-Exupéry.
Transfert record pour l’OL. Le milieu international français de Lyon, Corentin Tolisso, 22 ans, a été transféré au Bayern Munich (Allemagne), où il a signé un contrat de cinq ans, pour une vente record pour Lyon de 47,5 millions d’euros si tous les bonus s’appliquent, a-t-on appris mercredi auprès des deux clubs.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
20 milliards de dollars
Le groupe suédois de technologies Hexagon négocie son rachat par un « concurrent américain ou européen » aux alentours de 20 milliards de dollars, a affirmé jeudi le Wall Street Journal. Le groupe, spécialisé dans les solutions informatiques de pointe pour l’industrie et la géolocalisation, a refusé de commenter l’information. Le quotidien financier suédois Dagens Industri, tout en estimant que ce prix serait « bradé pour le principal actionnaire », le fonds du milliardaire Melker Schörling, a estimé que ce dernier pourrait être tenté de vendre « après les turbulences de l’année passée ». Il faisait référence au procès à venir en Norvège du directeur général Ola Rollen pour délit d’initié, dans une affaire qui ne concerne pas le groupe.

Dans la presse étrangère

L’euphorie gagnerait-elle l’union monétaire ?

Billets de 500 euros exposés, le 12 février 2016 à Paris.
Billets de 500 euros exposés, le 12 février 2016 à Paris. MIGUEL MEDINA / AFP
La croissance est de retour dans la zone euro et elle est même en tête des pays développés, dont les Etats-Unis. La vigueur est plus forte qu’attendu. « C’est la surprise de 2017 », observe Le TempsLes pays de la zone ont même retrouvé leur niveau d’avant la crise. Et les économies de l’union monétaire devraient augmenter cette année deux fois plus vite que leur potentiel de croissance. Tous les pays devraient afficher une croissance et notamment ceux qui ont le plus subi la crise comme les pays du Sud. Une conjonction de facteurs intérieurs et extérieurs explique cette bonne performance. On parle même dans la presse anglo-saxonne d’« euphoria » ! Certains pays s’en sortent pourtant mieux que d’autres. Il n’y a pas de miracle : ce sont « ceux qui ont mis en place les réformes structurelles », souligne Marie Owens Thomsen, cheffe économiste à la banque Indosuez Wealth Management. Dans ce cadre, la France est à la traîne avec une croissance inférieure à 1,5 %, plombée par ses déficits et son chômage de masse. Il faudra des années et des réformes poussées pour que la situation s’améliore, mais la mise en place de telles mesures peut se traduire par des résultats assez rapides, comme le montre l’expérience des pays qui les ont mises en place. Dans ce contexte, l’économie suisse bénéficie de ce regain d’activité européenne, elle qui exporte à 44 % vers la zone euro. Le franc suisse, très cher, pourrait même baisser face à l’euro, ce qui renforcerait la compétitivité des entreprises suisses. L’Allemagne, comme toujours, reste le principal moteur de cette reprise des échanges commerciaux.
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« Dans un monde qui se transforme », il est nécessaire d’avoir « la lucidité pour affirmer des valeurs intangibles », comme « l’ouverture et le multilatéralisme »
Le premier ministre belge, Charles Michel, a dénoncé mercredi à Montréal l’« erreur fondamentale » du protectionnisme américain ou britannique, lui préférant la vision du multilatéralisme du Canada ou de la France. L’élection du président français Emmanuel Macron, qui « a fait campagne sur l’avenir du projet européen », l’arrivée du président américain Donald Trump et le Brexit « sont une chance pour l’Europe », a-t-il ajouté. Il revient « aux Européens de relancer le projet européen et d’engranger des résultats avec des décisions fortes » à la fois sur le développement économique ou des réformes structurelles comme par exemple pour le marché du travail.
L'éco & moi
Nouvelles technologies. Jeux vidéo : Blade se développe à l’international. La start-up française Blade, qui développe un ordinateur virtuel alimenté par le cloud destiné aux amateurs de jeux vidéo, a levé 51 millions d’euros pour accélérer son développement international, selon un communiqué publié mercredi. Ce nouveau tour de table, le troisième de l’entreprise en moins de deux ans, a été réalisé auprès des entrepreneurs Pierre Kosciusko-Morizet, Michaël Benabou et Nopporn Suppipat, tous trois déjà présents au capital de Blade. La jeune entreprise espère, grâce à ce nouvel apport, « développer son offre à l’international, en commençant par l’Allemagne et le Royaume-Uni », a-t-elle précisé dans son communiqué. « Après le CD et le DVD, le PC disparaît pour devenir un service. C’est le sens de l’histoire », a déclaré Emmanuel Freund, le président et cofondateur de Blade.
L’entreprise française a développé un petit boîtier, le Shadow, qui, à condition de disposer d’une connexion internet très haut débit, permet d’avoir accès aux performances d’un ordinateur haut de gamme, même avec un ordinateur aux performances moyennes. Le principe de l’offre, destinée aux gameurs, repose sur le « cloud computing », des services informatiques dématérialisés en ligne, et doit leur permettre, avec un abonnement mensuel, de disposer d’un ordinateur virtuel offrant les meilleures performances disponibles sur le marché. Fondée en 2015, Blade, qui emploie une cinquantaine de personnes, revendique avoir vendu 5 000 unités depuis le lancement de Shadow, en octobre. (Lire l’article de Vincent Fagot)
Etudes & documents
Polarisation croissante du travail. L’OCDE a mis en garde mardi contre une polarisation croissante des marchés du travail, source d’inégalités sociales, exhortant les pays à agir pour mieux répartir les fruits de la croissance et faire barrage aux populistes. Dans un rapport présenté à Berlin, l’Organisation de coopération et de développement économiques souligne que la proportion des emplois moyennement qualifiés a chuté de 7,6 points de pourcentage entre 1995 et 2015 dans ses Etats membres, tandis que la part des emplois hautement et peu qualifiés augmentait respectivement de 5,3 points et de 2,3 points. « Les salaires bas et moyens stagnent et la demande d’emplois moyennement qualifiés baisse », indique le rapport. Selon l’OCDE, dont la plupart des membres sont des pays développés, les progrès technologiques sont les premiers responsables de cette évolution, et dans une moindre mesure la mondialisation, souvent synonyme de délocalisations de la production dans des pays à main-d’œuvre bon marché. Cette polarisation s’est accompagnée d’un creusement de l’écart des revenus.
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