Lu dans le DL du 17 juin 2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Incendie à Londres,
la loi des séries
Les tragédies volent en escadrille, le Royaume-Uni paye un lourd
tribut à la loi des séries.
Après les attentats à répétition, un édifice HLM
de 24 étages part en fumée dans une banlieue cossue de la capitale.
Parmi les décombres, on a relevé trente morts.
Mais le nombre des
personnes portées disparues, selon la police, fait planer le spectre
d’un bilan définitif « à trois chiffres ». Autrement dit, la négligence des
pouvoirs publics a tué davantage que les récentes attaques terroristes.
Comment les flammes ont-elles pu, en moins d’un quart d’heure,
ravager le bâtiment entier ?
À cause du non-respect des normes
réglementaires.
À plusieurs reprises, les modestes locataires de la
tour Grenfell avaient attiré l’attention sur les failles de la sécurité.
Sans
susciter l’intérêt du propriétaire.
Ni des élus de Kensington, le lieu de
l’incendie… et la plus riche municipalité du pays.
Pire, un revêtement
extérieur en plastique, posé l’an dernier, semble avoir grandement
facilité la progression du feu.
Les résidents, pris au piège, ont reçu la
consigne de rester calfeutrés chez eux.
On connaît la suite.
Du coup, un scandale politique couve sous la cendre.
Le maire de
Londres, Sadiq Khan, a été accueilli sur place par des insultes et un jet
de bouteille.
Devant le Parlement de Westminster, hier soir, des
manifestants laissaient exploser leur colère. Jeremy Corbyn, le chef de
l’opposition travailliste, réclame la réquisition des appartements de
luxe vides aux alentours pour reloger les sinistrés.
Empêtrée dans un
chaotique Brexit, popularité en berne, Theresa May n’avait pas besoin
de ça.
Le drame lui pèse d'autant plus qu’il paraît difficile de l’imputer
à l’Union Européenne…
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