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samedi 17 juin 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - La galerie de l'Histoire - LA LEGION CONDOR


HISTOIRE et MEMOIRE


 
 La Galerie de l'Histoire.
 
   
Christian LE Moulec
17 juin, 16:03
 
LA LEGION CONDOR 
La légion Condor était une force aérienne formée de volontaires (entre guillemets) à partir d'effectifs de la Luftwaffe (armée de l’air) de l'Allemagne nazie, qui combattit en Espagne aux côtés du camp nationaliste durant la guerre civile, entre juillet 1936 et avril 1939. 
Elle fut envoyée par le dictateur allemand aux fins d'aider les forces nationalistes de Franco qui s'étaient soulevées contre la IIe République espagnole, le 17 juillet 1936 depuis Melilla (une enclave espagnole en territoire marocain). 
Les 6 000 hommes engagés seront relevés régulièrement, 19 000 y auront servi, parmi lesquels de nombreux officiers qui deviendront tristement célèbres lors de la Seconde Guerre mondiale, comme le maréchal de l'air Hugo Sperrle ou les pilotes Adolf Galland et Werner Mölders. 
En fait, le général Franco, alias le Caudillo, avait sollicité aide et assistance auprès d’Hitler. Ce dernier convoqua illico Göring, commandant suprême de la Luftwaffe et le maréchal Blomberg pour mettre au point le plan d’appui aux nationalistes espagnols. 
On baptisa cette aide militaire « Operation Feuerzauber » soit « opération Feu magique ». 
Le dictateur nazi voyait derrière tout ça l'exploitation économique et le contrôle du IIIe Reich sur l'ensemble des richesses minérales espagnoles, tel que le minerai de fer, le tungstène, le sulfure de fer et le cinabre. 
Rusé renard, le Führer voyait en outre d’autres avantages : Le succès de Franco représenterait un troisième pouvoir inamical, avec l’Italie et le Reich, sur les frontières de la France. Les tensions traditionnelles entre la gauche et la droite françaises, cette dernière épousant à 100% ou presque les vues du Caudillo, allaient être amplifiées par la guerre civile espagnole et affaiblir ainsi toute opposition organisée contre le Reich. Et surtout, cette intervention allait permettre de tester matériel et tactique militaires dans la perspective des conflits à venir. Un ballon d’essai en quelque sorte. 
En face, et outre les Brigades internationales, les Républicains ne reçurent, comme appui externe, que quelques chars et avions, ainsi qu’une poignée de conseillers militaires soviétiques. 
Toujours est-il que le nombre total d’avions allemands affectés à la légion Condor est estimé à 610. On y trouve : le chasseur Messerschmitt Bf 109, le bombardier moyen Heinkel He 111 et, à partir de décembre 1937, le bombardier en piqué Junkers Ju 87 « Stuka ». 
La légion Condor comprenait également des unités non-aériennes : les équipages de chars légers, Panzerkampfwagen (PzKpfW) I ou Panzer I. Les Allemands ont également testé leur artillerie lourde anti-aérienne, le fameux canon de 88 mm, qu'ils utilisèrent pour détruire des chars républicains et des fortifications par des tirs directs et pour tirer sur des avions ennemis. 
La Luftwaffe fit la première démonstration du tapis de bombes lors de la campagne des Asturies. Les pilotes italiens, sous le commandement du nazi Sperrle, utilisèrent bombes incendiaires et bombes au gaz lors des raids sur la ville de Barcelone et causèrent ainsi la mort de milliers de civils. 
La légion Condor participa à tous les grands engagements, notamment aux batailles de Brunete, de Teruel, d'Aragon et de l'Èbre. Sur ordre de Franco, la légion Condor bombarda la ville basque de Guernica le lundi 26 avril 1937. Cette attaque fut considérée comme le premier grand raid de l'histoire de l'aviation de guerre moderne sur la population civile sans défense. 
L'opération Rügen, le bombardement de Guernica, a fait l'objet d'une virulente condamnation internationale. C'est à ce moment que l'attention internationale s'est portée sur l'implication de l'Allemagne nazie et de l'Italie fasciste dans le conflit. Jusque-là, l'Allemagne avait nié publiquement le transit de l'aide militaire et de personnel. 
Le coup de main de Salazar à la légion Condor : le Portugal a constitué une sorte de base arrière pour certains activistes pro nationalistes, ainsi que, dans une certaine mesure, une voie de ravitaillement. Durant les premiers mois de la guerre d'Espagne, le port de Lisbonne servit à débarquer discrètement une importante quantité de matériel et de carburant destinée à la légion Condor. À titre officiel, le Portugal a au demeurant envoyé plusieurs milliers d'hommes combattre aux côtés des nationalistes, dans les rangs de la légion Viriato. 
Et la France dans tout ça ? 
De 1936 à 1938, les gouvernements de Front populaire soutiennent les Républicains et le gouvernement légitime de l’Espagne. Mais ce soutien s’effectue plus en paroles qu’en actes. Une politique de non-intervention est prônée. Toujours est-il que ce n’est pas là une des pages les plus glorieuses de notre Histoire. Mais passons… 
Ci-dessous : 
Hugo Sperrle, criminel de guerre, chef de la légion Condor. 
Heinkel He 111 de la légion Condor. 
Étendard de la légion Condor. 
Ruines de Guernica. 
Spécimens de la légion Condor. 
La maire de Madrid a ordonné le retrait du monument qui honorait sept pilotes allemands de l’escadrille qui avait rasé le village de Guernica... à la demande de l’ambassade d’Allemagne…80 ans après le bombardement de Guernica !

       

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