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jeudi 29 juin 2017

Editorial de la Tribune des travailleurs du 28 juin 2017 : Cyniques maîtres-chanteurs

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                                 La Tribune des travailleurs

Cyniques maîtres-chanteurs

Editorial de la Tribune des travailleurs du 28 juin 2017


Éditorial de Daniel Gluckstein 
Un certain Castaner – porte-parole du gouvernement de son métier – vient de déclarer :« Aujourd’hui, les chômeurs ne rêvent pas d’un CDI, ils rêvent d’un boulot. »
On voit mal à quel titre ce gouvernement – dont les députés à l’Assemblée représentent 15 % des électeurs, l’immense majorité des travailleurs, actifs ou chômeurs s’étant abstenue – prétend savoir « ce dont rêvent les chômeurs »…
Mais passons… Derrière l’arrogance de la forme, il y a, sur le fond, un véritable chantage.
Car c’est vrai : celui qui meurt de faim se jettera sur la moindre soupe claire, sur le moindre croûton de pain. Cela justifie-t-il les affameurs ? Non, bien sûr.
Or que fait d’autre le gouvernement dont M. Castaner est le porte-parole ?
Son projet de loi d’habilitation des ordonnances soumis au Conseil des ministres ce 28 juin propose de faciliter les licenciements et de mettre chaque travailleur à la merci de son patron, entreprise par entreprise. Il prévoit aussi de réduire la capacité d’action des organisations syndicales de plus en plus soumises, entreprise par entreprise, à la tutelle du patron. Moins nombreux seront les emplois disponibles en CDI, plus nombreux seront les chômeurs, plus il sera facile, par le chantage et la pression, de leur faire accepter n’importe quel « boulot ». C’est ce que l’écrivain américain Jack London appelait « le talon de fer » du capital.
Et tout cela, pourquoi ? M. Bernard Arnault, P-DG de la multinationale LVMH (au premier rang mondial de l’industrie du luxe), vient de déclarer : « Je ne crois pas que nous serons capables d’éviter une crise mondiale. » Pour lui, « les montants considérables de capitaux qui se déversent dans le monde entier » et « le niveau élevé des actions » gonflent une bulle spéculative et « cette bulle, un jour ou l’autre, va exploser ».
On connaît la musique : aujourd’hui, au prétexte de prévenir l’explosion de la bulle, il faudrait rétablir des marges de profit dans la production pour rendre le capital plus rentable. Dans ce but, il faudrait baisser les salaires, casser la Sécurité sociale, remettre en cause le Code du travail et disposer d’encore plus de chômeurs contraints de prendre n’importe quel « boulot ».
On connaît la musique : demain, quand la bulle explosera, les patrons, « victimes » de cette nouvelle crise, procéderont à des millions de licenciements supplémentaires.
Ce gouvernement n’a aucune légitimité, ni du point de vue des chômeurs, ni du point de vue des travailleurs actifs, ni du point de vue des jeunes. Et pourtant, ses ministres multiplient les déclarations arrogantes, prétendant que les syndicats seraient « muselés » (lire page 4).
Le mouvement ouvrier doit-il céder aux maîtres-chanteurs ?
Seul le rapport de force fera reculer le gouvernement Macron-Philippe.
Sur les ordonnances, la Sécurité sociale (menacée de destruction avec la disparition des cotisations salariales au 1er janvier prochain), le Code du travail, les mesures annoncées par le gouvernement ne laissent aucune place à la négociation.
Elles n’appellent qu’une réponse : retrait !

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