Translate

mardi 27 juin 2017

Brésil : le président Temer accusé de corruption

Brésil : le président Temer accusé de corruption

Le président du Brésil, Michel Temer, le 26 juin.
Le président du Brésil, Michel Temer, le 26 juin. EVARISTO SA / AFP
Le procureur général du Brésil a demandé lundi la mise en examen du président de la République, Michel Temer, pour corruption, dans le cadre d’une enquête susceptible de voir se multiplier les accusations contre le chef de l’Etat, de plus en plus impopulaire. Dans un discours à la Cour suprême, Rodrigo Janot a accusé M. Temer d’avoir accepté des pots-de-vin d’une valeur de plusieurs millions d’euros, et déclaré qu’il avait« trompé les citoyens brésiliens ». Cette mise en accusation doit désormais être approuvée par la Chambre des députés. Les députés de la coalition présidentielle, articulée autour du Parti de la social-démocratie brésilienne (PSDB, centre), sont convaincus de rassembler une majorité suffisante (250 à 300 voix) pour empêcher que Michel Temer soit traduit en justice. Les voix de deux tiers des 513 députés sont requises pour confirmer sa mise en examen. Mais certains députés préviennent que leur soutien pourrait fléchir en cas de votes répétés sur le sort de M. Temer, dont la popularité est passée au-dessous de 10 % dans les derniers sondages. D’autres accusations pèsent en effet sur le président. Ni son cabinet ni son avocat, Antonio Mariz, n’ont répondu aux demandes de commentaire de Reuters.
La Cour suprême a ouvert en mai une enquête visant Michel Temer pour corruption et obstruction à la justice. Celui-ci avait alors nié toute malversation et exclu de démissionner, déclenchant d’importantes manifestations à Brasilia, la capitale. Le témoignage de cadres du groupe alimentaire JBS l’accuse d’avoir reçu 15 millions de réals (4 millions d’euros) de dessous-de-table, en échange de la résolution de certains litiges fiscaux du groupe et de l’octroi de prêts à faible taux d’intérêt de banques publiques. Selon le document présenté lundi à la Cour suprême, M. Temer avait organisé la réception de 38 millions de réals de JBS, échelonnés sur neuf mois. Le chef de l’Etat est susceptible de faire l’objet de deux autres accusations – extorsion de fonds et entrave à la justice –, qui nécessiteraient chacune un vote distinct à la Chambre des députés. La police fédérale a recommandé une mise en examen pour entrave à la justice, ce qui laisse présager de l’ouverture d’un second front judiciaire. En plus de trois ans, la justice a mis au jour un vaste système de corruption impliquant l’élite politique et les milieux d’affaire du pays dans le cadre de l’opération anticorruption « Lava Jato » (« Lavage express »). M. Temer, ainsi qu’un tiers des membres de son gouvernement, mais aussi quatre ex-présidents et des dizaines de députés font l’objet d’une enquête ou ont déjà été mis en examen. Plus de 90 personnes ont d’ores et déjà été condamnées.
Source Le Monde.fr 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire