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jeudi 22 juin 2017

Bayrou descend du train En Marche !

Lu dans le DL du jeudi 22 juin 2017

LE BILLET PAR GILLES DEBERNARDI

 Bayrou descend du train En Marche !

Chasser la « vieille politique », elle revient au galop. 
À peine embouchées les trompettes du renouvellement, sonne déjà le clairon des anciennes pratiques.
 Pour ne pas entacher « l’exemplarité », vertu proclamée du quinquennat qui commence, quatre ministres démissionnent. 
Ils ne sont pas mis en examen, pourtant, et bénéficient de la présomption d’innocence.
 Une simple enquête préliminaire provoque le départ de Richard Ferrand, Sylvie Goulard, Marielle de Sarnez et François Bayrou. 
Le premier doit justifier d’une opération immobilière qui profita à son épouse.
 Les autres de l’utilisation supposée « abusive » d’assistants parlementaires européens au profit du MoDem.
 Avant que la justice ne se prononce, les voici contraints de quitter le gouvernement. 
Un soupçon suffit à les discréditer, notamment le Garde des Sceaux en passe de défendre une loi « moralisant » la vie publique. 
Qui prétend éradiquer les manières douteuses ne saurait prêter le flanc au moindre doute. 
Emmanuel Macron, tranchant dans le vif, se met donc à la hauteur de ses principes. 
Même si les cas de Ferrand et Sarnez, recasés en « chef de groupe » à l’Assemblée, restent ambigus. 
Tout comme celui de Muriel Pénicaud, ministre du Travail désormais citée dans une trouble affaire d’appels d’offres.
 Une brèche s’ouvre ici pour critiquer le pouvoir, l’état de grâce s’essouffle un peu.
 N’empêche, fort d’un élan neuf et de la majorité absolue, le Président tient bon.
 D’autant que le parti LR se scinde soudain, entre « historiques » campés dans une nette opposition et « constructifs » prêts à soutenir l’Élysée. 
M. Macron aime tellement la droite, qu’il se réjouit qu’il y en ait deux. 
Tel François Mauriac, pendant la guerre froide, à propos de l’Allemagne… 

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