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lundi 19 juin 2017

"À tous les militants socialistes, je dis : le brouillard va se dissiper plus vite que vous croyez"




"À tous les militants socialistes, je dis : le brouillard va
 se dissiper plus vite que vous croyez"

"Ne laissez personne vous dire que l’esprit de justice sociale est un obstacle sur le chemin de la prospérité, car c’est le cœur de la France, sa force et sa fierté.
 
Françaises, Français, mes chers compatriotes,

Ce soir, malgré une abstention alarmante, le triomphe d’Emmanuel Macron est incontestable. La défaite de la gauche est incontournable. La déroute du Parti socialiste, sans appel. La droite fait face à un véritable échec. Enfin, les populistes de tous bords sont relégués aux marges. 
Les électeurs ont voulu « donner sa chance » au nouveau Président. Ils n’en ont laissé aucune à ses adversaires.
Ce soir, le Président a tous les pouvoirs : un Gouvernement à sa main et un Parlement aux ordres. 
Pour autant, ce triomphe a un côté artificiel. Car tous les problèmes de notre pays ne se règleront pas d’un coup de balais magique. Car chacun devine que cette imposante majorité ne correspond pas à la réalité sociale et politique de notre pays. Un pouvoir absolu et concentré, exercé en toute verticalité se heurtera à cette contradiction. 
Monsieur le Président, la France a besoin d’écoute pour affronter ses défis et de confiance pour faire valoir ses atouts. Elle a donc besoin de dialogue social et d’intelligence collective, de ses corps intermédiaires comme de ses territoires.
Oser plus de démocratie ! Voilà ce dont la France a besoin. Voilà le programme de travail qui doit désormais occuper la gauche.
La gauche doit tout changer, la forme comme le fond, ses idées comme ses organisations. La gauche doit ouvrir un nouveau cycle. Il s’agit de repenser les racines du progressisme, car ses deux piliers - l’État providence et l’extension continue des libertés - sont remis en cause. Il s’agit donc de repenser l’action publique, en mêlant principe d'efficacité et demande citoyenne. C’est le socle indispensable d’une nouvelle offre politique à gauche pour contrer à la fois le néolibéralisme et le nationalisme.
Il s’agit d’un immense défi, d’une tâche de longue haleine. J’y participerai avec humilité mais je souhaite le faire en étant libre de ma parole. J’accompagnerai ce combat décisif avec volonté mais je ne le ferai pas en tant que Premier secrétaire du Parti socialiste.
Ainsi, une direction collective va se mettre en place dans les plus brefs délais. Elle devra associer à ses travaux les militants, les sympathisants et les forces vives de la gauche et bien entendu les consulter démocratiquement et de manière régulière. Il ne s’agit pas pour moi d’organiser une retraite mais de permettre une renaissance. Je prends cette décision sans amertume ni colère, conscient de mon devoir et du moment crucial que traverse la gauche. J’assume simplement et tranquillement ma part de responsabilité.
Je voudrais saluer et remercier toutes celles et tous ceux qui m’ont aidé pendant ces trois années, au cours desquelles nous aurons sans cesse couru contre la montre.
À tous les militants socialistes, je dis : le brouillard va se dissiper plus vite que vous croyez. Nous avons perdu une bataille électorale mais la guerre contre les inégalités ne s’arrêtera jamais. Dans l’adversité ne cédons rien de nos valeurs. 
Quant à vous, mes chers compatriotes : ne laissez personne vous dire que l’esprit de justice sociale est un obstacle sur le chemin de la prospérité. Car c’est le cœur de la France, sa force et sa fierté. 
Je vous remercie. 
Parti Socialiste
10, rue de Solférino
75007 PARIS
courriel@parti-socialiste.fr

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