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lundi 15 mai 2017

Macron, comme à la parade.....

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Le Dauphiné Libéré


LE BILLET

Macron, comme à la parade

À ce genre de rituel long et millimétré on mesure ce que les détracteurs de notre monarchie républicaine veulent dire, invoquant dare-dare le passage à une sixième République. Hier, entre sacre et intronisation, cette cérémonie de passation de pouvoir, pleine de pompe et de faste, a vu celui qui entend changer les codes de la vie politique rentrer habilement dans les (vieux) habits de ses glorieux aînés, et se glisser dans la tradition au pas de la garde républicaine. Le grand collier de la Légion d’honneur ira si bien à son buste, admettaient, un peu babas, les commentateurs télé rappelant l’extase de Léon Zitrone devant le général au temps de l’ORTF. Emmanuel Macron, qui avait trompé son monde avec ses faux airs de premier communiant, se pliait à cette liturgie constitutionnelle avec le naturel d’un vieux cardinal détenant les secrets de la curie.
Bien sûr, avec tact, le nouvel hôte du palais de l’Élysée a apposé sa touche à un protocole un peu désuet, “ancien régime”, à l’heure du renouvellement. Remontant les Champs-Élysées debout sur un engin militaire pour rallumer la flamme du soldat inconnu, il est apparu régalien, protecteur, très “chef des armées” sans altérer son image moderne. Fabius saluait un « homme de notre temps ». C’est vrai, en ce long dimanche solennel, le jeune président prenait de la hauteur et de la maturité. Mais il ne lui faudra pas trop traîner en lévitation car l’alternance est loin d’être achevée en cet interminable printemps, d’une campagne l’autre. Dès ce lundi, la couleur de son Premier ministre augurera de la stratégie en vue de l’échéance législative, mère des batailles selon ses opposants dont les rangs tiennent encore. Ils pourraient le priver de cette majorité sans laquelle il ne serait qu’un maréchal sans bâton et rappeler l’adage du Guépard : “Que tout change pour que rien ne change.”
Par Antoine CHANDELLIER Publié le 15/05/2017 à 06:03 

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