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vendredi 26 mai 2017

Les Crises.fr - Comment la partialité des médias nourrit une escalade des tensions en Syrie, par Rick Sterling

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26
Mai
2017

Comment la partialité des médias nourrit une escalade des tensions en Syrie, par Rick Sterling


Source : Rick Sterling, Consortium News, le 10/04/2017
Exclusif: Les médias de masse américains rapportent comme un “fait avéré” la culpabilité du gouvernement syrien dans l’attaque chimique du 4 avril, mais la réalité des faits est moins claire et plusieurs disent le contraire, déclare Rick Sterling.
L’historien et journaliste Stephen Kinzer a déclaré, “On retiendra de la couverture médiatique du conflit syrien qu’elle est l’un des épisodes les plus honteux de la presse américaine.” Cette dernière semaine, la couverture de l’attaque à l’arme chimique au nord de la ville syrienne de Khan Sheikhoun ne fera que s’ajouter à ce douteux héritage.

Le président Trump délivre un discours bref à la nation expliquant sa décision de lancer une frappe de missiles contre la Syrie le 6 avril 2017. (Capture d’écran provenant de Whitehouse.gov)

A travers les principaux médias d’information américains, il n’y a presque pas eu de scepticisme montré et pratiquement aucune divergence d’opinion autorisée. En quelques heures, le jugement précipité du président syrien Bashar al-Assad comme coupable s’est cristallisé en une totale uniformisation de la pensée.
L’exemple de PBS Newshour, qui a typiquement organisé des “débats” en direct entre deux invités qui partageaient la même hostilité envers le gouvernement Assad, a réitéré ceci le 4 avril, permettant à deux autres féroces opposants de dire quasiment ce qu’ils voulaient.
Susannah Sirkin, de l’organisme Physicians for Human Rights fondé par Soros, a déclaré, “Nous savons que du sarin a été utilisé auparavant par le régime d’Assad.” Mais cela n’a jamais été confirmé par un organisme crédible. Au contraire, l’enquête la plus complète pointe une utilisation du sarin par l’armée de l’opposition, et non le gouvernement syrien.
L’autre invité était Andrew Tabler de l’institut néoconservateur israélite de Washington pour la politique du Proche-Orient. Son éditorial de l’automne dernier rend clair ses intentions : “Le contexte pour (enfin) bombarder Assad.” Donc, le public ayant regardé cette chaîne publique a eu droit à sa dose normale de propagande anti Assad.
Le New York Times, dans ces gros titres écrivit “La pire attaque chimique depuis plusieurs années en Syrie ; l’Amérique accuse Assad,” un article du correspondant de sécurité nationale Michael Gordon, qui réussit en quelque sorte à rester un journaliste “respecté” malgré son rôle influent dans la promotion du mythe des armes de destruction massive qui ont justifié l’invasion en 2003 de l’Irak. Dans ce cas, Gordon et sa co-auteur Anne Barnard ont présenté le dossier à charge pour Assad comme attendu, l’accusant avant même qu’il y ait eu suffisamment de temps pour faire une enquête superficielle.
A l’époque de l’attaque au sarin en 2013, ils avaient aussi affirmé que “le renseignement américain avait conclu” que le responsable était le gouvernement syrien, ce qui était également faux. Le renseignement américain était en désaccord avec les affirmations de l’administration d’Obama, ce qui forçat la Maison-Blanche à créer un nouveau type de rapport appelé “évaluation gouvernementale” au lieu de l’estimation traditionnelle du renseignement.
C’est stupéfiant que Gordon et Barnard, deux supposés experts du Moyen-Orient et de la sécurité nationale, ne savaient pas cela, ou peut-être moins stupéfiant qu’ils aient laissé leur partialité tromper intentionnellement le public. Les Veteran Intelligence Professionals for Sanity (Vétérans du renseignement pour la santé mentale) ont expliqué la signification du tour de passe-passe de l’administration Obama dans le mémorandum, “Un appel pour la Syrie – La preuve de l’utilisation du sarin.”
Mais les progressistes peuvent dire que tout ceci, c’est la routine à PBS et le New York Times. Alors ils se tournent vers “DemocracyNow” cherchant une alternative sérieuse. Sauf que “DemocracyNow” est complètement biaisé dans sa présentation de la Syrie. Ils promeuvent seulement la perspective de ceux qui soutiennent l’opposition armée et/ou l’intervention occidentale en Syrie.
Le 5 avril, les présentateurs du programme ont interviewé le Dr Rola Hallam, tristement célèbre pour avoir été le centre du documentaire “Saving Syria’s Children” dont le propos était de montrer une attaque au napalm ou arme chimique à Alep, mais qui finalement s’est révélée, sous le feu de la critique, comme entièrement fabriquée. Le 6 avril, “DemocracyNow” a interviewé une autre “syrienne” qui vit dans l’ouest de la Syrie et promeut l’intervention occidentale : Lina Sergie Attar.
Cela n’a surpris personne, mais la performance des médias sur CNN, MSNBC et autres chaînes n’a pas été meilleure. Dans le spectre des médias grand public, il n’y a virtuellement aucune diversité ou opinion sur ce qui qui s’est passé ou pas à Khan Sheikhoun. Tout le monde savait juste qu’Assad était coupable.
Il n’est aussi pas surprenant que le Président Trump – après avoir subi la critique pendant des mois pour sa volonté d’engager de meilleures relations avec la Russie, et pour essayer de changer la politique étrangère de l’Amérique, – s’est servi de cette occasion pour se repositionner comme étant un type vraiment intransigeant, un “président-guerrier” à la grande joie des néocons et des interventionnistes libéraux.
Un Examen Attentif
Donc, qu’est-il arrivé à Khan Sheikhoun ? L’histoire, en fait, a sans doute débuté environ deux semaines avant. Le 22 mars, les militants anti-gouvernement ont renversé la ville de Khattab contrôlée par le gouvernement, et kidnappé des civils et les ont emmenés dans la ville contrôlée par l’opposition Khan Sheikhoun......

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