Mercredi 17 mai 2017
Labour : un programme résolument à gauche |
Le leader du Labour Jeremy Corbyn, au centre, avec son cabinet fantôme (de gauche à droite : Diane Abbott, Ian Lavery, Kate Osamor, Tom Watson et Sarah Champion), à Bradford, le 16 mai 2017. DANNY LAWSON / AP
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Dans un discours à l’université de Bradford (nord de l’Angleterre), le leader de la principale formation d’opposition britannique, Jeremy Corbyn, a présenté mardi son programme pour les législatives, qu’il a qualifié de« programme de l’espérance » visant à « gouverner pour le plus grand nombre ». Il a promis une augmentation du salaire horaire minimal à 10 livres (11,72 euros) à l’horizon 2020, et la suppression des frais universitaires, sous un tonnerre d’applaudissements de l’assemblée, composée de nombreux étudiants. Le dirigeant travailliste a confirmé sa volonté de nationaliser les secteurs des transports, de l’énergie, de l’eau et le Royal Mail, l’opérateur postal du pays, privatisé en 2013. Le Labour s’est aussi engagé à augmenter de 30 milliards de livres (35,17 milliards d’euros) sur cinq ans les fonds attribués au NHS, le service public de santé, et de 1 milliard de livres (1,17 milliard d’euros) les dépenses sociales la première année.
Pour financer ces mesures, Jeremy Corbyn a annoncé qu’il mènerait une importante réforme fiscale visant à taxer davantage les entreprises et les particuliers les plus aisés. Le taux marginal d’imposition serait ainsi porté à 45 % (contre 40 % actuellement) pour les revenus annuels supérieurs à 80 000 livres (94 000 euros), et à 50 % (45 % actuellement) pour les revenus supérieurs à 123 000 livres (144 000 euros). Afin de réduire les inégalités qui minent, selon Jeremy Corbyn, la société britannique, le Labour souhaite également augmenter progressivement l’impôt sur les sociétés à 26 % (contre 19 % actuellement), et taxer les entreprises qui versent des salaires annuels supérieurs à 330 000 livres (387 000 euros).
Jeremy Corbyn a également promis de « mener à bien le Brexit tout en faisant de la préservation des emplois la priorité », brocardant les Tories de la première ministre, Theresa May, « parti des discriminations » qui a gouverné « pour les riches, l’élite et les intérêts particuliers (...) ces sept dernières années ». « Le Labour a rappelé aujourd’hui aux gens la raison de son existence », a réagi Joe Ashton, un fonctionnaire local de 29 ans, un militant. « C’est un programme radical sans être extrême, censé, chiffré et qui enthousiasme les gens », a-t-il déclaré à l’AFP. Dans les sondages, le Labour est cependant distancé de près de 20 points par les Conservateurs. Les Tories ont eux immédiatement qualifié le programme d’« insensé » et mal chiffré.
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Ubisoft, en forme, veut se garder de Vivendi. Le groupe Ubisoft, qui fait face aux appétits de Vivendi dans le jeu vidéo, a publié mardi un bénéfice net de 107,8 millions d’euros, en hausse de 15 %, pour son exercice décalé 2016/2017 et prévoit de continuer à améliorer sa rentabilité en renforçant son segment numérique. L’éditeur de jeux vidéo dirigé par Yves Guillemot affiche aussi des ventes en hausse de 4,7 %, à 1,46 milliard d’euros, pour l’exercice achevé en mars 2017. « Ubisoft n’a jamais été en aussi bonne forme », a souligné son directeur financier, Alain Martinez, au cours d’une conférence téléphonique, alors que le clan Guillemot veut éviter une prise de contrôle du groupe par son actionnaire Vivendi, qui a dit vouloir renforcer sa présence dans le jeu vidéo, y compris par des acquisitions. En soulignant l’amélioration de sa rentabilité, le groupe veut aussi montrer à ses actionnaires que sa stratégie est la bonne et serait mise en péril par une acquisition.
Accélération de l’inflation en Grande-Bretagne, mais chômage au plus bas depuis 1975. L’inflation a atteint 2,7 % au Royaume-Uni en avril sur fond de dépréciation de la livre depuis le référendum sur l’UE, une mauvaise nouvelle pour le pouvoir d’achat et la consommation des ménages au moment où s’ouvrent les négociations du Brexit. Les prix à la consommation n’avaient pas atteint un tel rythme de hausse en comparaison annuelle depuis septembre 2013, a précisé mardi l’Office des statistiques nationales (ONS). Le taux de chômage au Royaume-Uni a baissé à 4,6 % à fin mars, son plus bas niveau depuis 1975, a annoncé mercredi l’Office des statistiques nationales (ONS). Pendant la période de janvier à mars, le pays comptait 1,54 million de chômeurs, soit 152 000 de moins sur un an.
UE : pas d’accord commercial sans l’aval des Parlements nationaux. Les traités commerciaux négociés par l’UE doivent être approuvés par l’ensemble des Parlements des Etats membres, a tranché mardi la justice européenne, une décision susceptible de ralentir considérablement la conclusion de tels accords, notamment celui avec le Royaume-Uni. Sont concernés, selon la Cour, tous les traités de libre-échange qui incluent un tribunal spécial pour trancher les litiges entre les investisseurs et les Etats, c’est-à-dire l’ensemble des accords bilatéraux négociés par l’UE depuis le traité de Lisbonne en 2009.
Soutien à GM&S Industry dans la Creuse. Une marche de soutien aux 279 salariés de l’équipementier automobile GM&S Industry, menacé de liquidation, a rassemblé 2 000 à 3 000 personnes mardi dans la Creuse, avec des appels de Jean-Luc Mélenchon et de syndicalistes au président Macron pour sauver le site et avec lui « tout un territoire ». « On espère que Macron puisse le faire. On va voir », a résumé Jean-Marc Ducourtioux, délégué CGT de GM&S, au départ d’une marche qui a parcouru près de 4 km depuis l’usine, à La Souterraine, jusqu’à la mairie. Dans cette ville de 5 400 habitants, nombre de commerces étaient fermés et des habitants applaudissaient les marcheurs aux fenêtres.
Recapitalisations d’EDF : Greenpeace porte plainte auprès de Bruxelles et dénonce la stratégie du groupe nucléaire. L’ONG « porte plainte contre l’Etat français auprès de la Commission européenne afin de dénoncer le caractère illégal de l’aide octroyée à la société EDF, suite à l’opération de recapitalisation bouclée en mars 2017. Cette aide, qui se chiffre à plusieurs milliards d’euros, vise à financer des projets nucléaires particulièrement risqués pour l’entreprise, dont principalement celui d’Hinkley Point au Royaume-Uni », estime Greenpeace. L’ONG remarque que « les dirigeants d’EDF s’entêtent à investir dans des projets nucléaires, s’accrochant à l’illusion du renouveau de la filière française. Le nucléaire a plombé les finances de l’entreprise qui se trouve aujourd’hui dans une impasse financière avec une dette faramineuse — de 75 milliards d’euros — qu’elle ne peut rembourser et un mur d’investissements qu’elle ne peut financer ».
Les diamants sont éternels... mais chers. Des boucles d’oreilles formées de deux spectaculaires diamants bleu et rose, présentées comme « les plus importantes boucles d’oreilles jamais proposées aux enchères », ont été vendues mardi soir à Genève pour plus de 57 millions de dollars, un record mondial, a annoncé la maison de ventes Sotheby’s. Les deux pierres étaient offertes en deux lots séparés, car, à l’origine, elles étaient montées en bague. Elles ont été achetées par un même enchérisseur d’Asie.
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Micro-Macro |
par Thibaut Soulcié |
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Dans la presse étrangère |
Rançongiciels, une activité qui prospère |
Une photo prise le 15 mai 2017 montre que le personnel surveille la propagation des cyber-attaques du rançongiciel WannaCry à l’Agence de sécurité et d’Internet de Corée (KISA) à Séoul. YONHAP / AFP
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Le rançongiciel WannaCry a affecté des centaines de milliers d’ordinateurs et a extorqué plusieurs dizaines de milliers de dollars. Selon l’éditeur de solutions de sécurité Symantec, ces attaques vont se multiplier. « Les pirates ont perfectionné le modèle d’affaires du logiciel d’extorsion, en utilisant un chiffrage puissant, des paiements anonymes en bitcoins et des vastes campagnes de spam pour créer de dangereux logiciels malveillants », notait la société américaine dans un rapport en avril, rapporte Le Temps.
En 2016, le nombre de familles de logiciels d’extorsion a triplé par rapport à 2015, pour atteindre le chiffre de 101. Des sociétés se sont spécialisées dans la création de logiciels d’extorsion et leur vente à des pirates. « Les créateurs de ces logiciels conçoivent des kits de base, qu’il est ensuite possible de personnaliser selon le type d’attaque prévu. En échange, le développeur reçoit un pourcentage sur les montants extorqués », constatait la société américaine. Les développeurs de rançongiciels sont de plus en plus gourmands. Ce sont surtout les ordinateurs des particuliers (69 %) qui sont visés, mais de plus en plus d’institutions sont ciblées. Au niveau mondial, 34 % des victimes paient, un chiffre qui monte à 64 % aux Etats-Unis.
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Etudes & documents |
Diesel : 38 000 décès en 2015 dus à la pollution que les constructeurs souhaitaient cacher. Les émissions d’oxyde d’azote par des véhicules au diesel au-delà des limites affichées par les constructeurs ont provoqué 38 000 morts prématurées dans le monde en 2015, selon une étude parue lundi dans la revueNature. Environ 80 % de ces décès ont eu lieu dans trois régions : l’Union européenne (UE), la Chine et l’Inde, précisent les chercheurs. Les oxydes d’azote (NOx), en particulier le dioxyde d’azote (NO2), sont des gaz d’échappement nocifs pour le système respiratoire. Le dioxyde d’azote contribue en outre à la formation d’ozone, un autre polluant, lors de journées chaudes et ensoleillées.
Depuis 2015, on sait que Volkswagen et d’autres constructeurs ont utilisé des dispositifs destinés à minimiser le niveau réel des émissions, qui sont bien plus élevés lors de tests sur route qu’en laboratoire. La pollution provoquée par les émissions de NOx des véhicules diesel en circulation a été à l’origine de 107 600 décès prématurés dans le monde en 2015, indique l’étude réalisée par l’ONG ICCT (Conseil international pour des transports propres) en collaboration avec l’université du Colorado, l’Institut de l’environnement de Stockholm et l’Institut international pour l’analyse des systèmes appliqués, établi aux Etats-Unis.
Les enfants pâtissent parfois des plans d’ajustement du FMI. Les programmes d’austérité du FMI dans les pays pauvres peuvent affaiblir la capacité de certains parents à assurer la bonne santé de leurs enfants, conclut une étude scientifique publiée lundi. Réalisée par six universitaires, cette étude parue dans la revue américaine Proceedings of the National Academy of Sciences s’ajoute à une abondante littérature auscultant les possibles méfaits de l’orthodoxie budgétaire promue par le Fonds monétaire international dans les pays du Sud. Compilant les données de 67 pays recueillies autour des années 2000, elle récuse certes l’hypothèse d’un « lien direct » entre une dégradation des indicateurs de santé et les plans du FMI, qui accorde des prêts aux Etats en échange de programmes d’assainissement de leurs finances publiques. Mais l’étude identifie toutefois les« effets contradictoires » que l’action du Fonds aurait sur la santé infantile. « Les interventions du FMI cherchent à accroître la stabilité économique, ce qui est porteur d’effets bénéfiques pour la population. Mais en même temps, les mesures d’ajustement imposées par le FMI diminuent les effets protecteurs de l’éducation des parents sur la santé infantile », écrivent les auteurs, qui enseignent notamment à Cambridge et à Oxford, au Royaume-Uni. En clair, les foyers où le chef de famille dispose au moins d’un niveau d’éducation primaire sont d’ordinaire davantage en situation de pourvoir aux besoins de leurs enfants en matière d’accès à l’eau, de nutrition ou de vaccination. Mais, selon l’étude, cette capacité est réduite dans les pays sous assistance du FMI, spécialement en milieu rural.
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source Le Monde.fr
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