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lundi 15 mai 2017

L'ECONOMIE - lundi 15 mai 2017

L'ECONOMIE

       Lundi 15 mai 2017

Cyberattaque d’ampleur mondiale : chaos redouté

Le site du NHS britannique, le 12 mai.
Le site du NHS britannique, le 12 mai. DANIEL LEAL-OLIVAS / AFP
La cyberattaque sans précédent qui a frappé plus de 200 000 victimes dans au moins 150 pays depuis vendredi alimente la crainte d’un« cyberchaos », les experts redoutant une recrudescence du virus lundi lorsque des millions d’ordinateurs seront rallumés, en Asie notamment. En Asie, les gouvernements et les entreprises ont d’ailleurs signalé lundi matin des perturbations liées au virus WannaCry, susceptibles de se multiplier dans le monde à mesure que les employés, de retour au travail, allument leurs ordinateurs et consultent leurs courriels. Microsoft, de son côté, a averti les gouvernements dimanche contre la tentation de cacher des failles informatiques qu’ils auraient repérées, comme cela a été fait dans le cas de cette attaque, où la brèche dans le système Windows utilisée par les pirates avait été décelée depuis longtemps par la NSA (l’agence de sécurité nationale américaine) avant de tomber dans le domaine public via des documents piratés au sein de la NSA elle-même.« Les gouvernements devraient voir cette attaque comme un signal d’alarme », a insisté Brad Smith, le directeur juridique de Microsoft, dans un blog : « Un scénario équivalent avec des armes conventionnelles serait comme si l’armée américaine se faisait voler des missiles Tomahawk. » En attendant d’éventuelles nouvelles victimes, le bilan de cette cyberattaque mondiale est déjà imposant. « Le dernier décompte fait état de plus de 200 000 victimes, essentiellement des entreprises, dans au moins 150 pays. Nous menons des opérations contre environ 200 cyberattaques par an, mais nous n’avions encore jamais rien vu de tel », a déclaré dimanche le directeur d’Europol, Rob Wainwright, à la chaîne de télévision britannique ITV.
Et ce n’est sans doute pas fini, a ajouté le patron d’Europol, qui craint une augmentation du nombre de victimes « lorsque les gens retourneront à leur travail lundi et allumeront leur ordinateur », après un dimanche plutôt calme. « A partir du moment où l’échelle est très grande, on peut se demander si le but recherché est le cyberchaos », s’interrogeait Laurent Heslault, directeur des stratégies de sécurité chez Symantec. De la Russie à l’Espagne et du Mexique au Vietnam, des centaines de milliers d’ordinateurs, surtout en Europe, ont été infectés depuis vendredi par un logiciel de rançon, ou « rançongiciel », exploitant une faille dans les systèmes Windows. Ce logiciel malveillant verrouille les fichiers des utilisateurs et les force à payer 300 dollars (275 euros) pour en recouvrer l’usage. La rançon est demandée en monnaie virtuelle bitcoin, difficile à tracer. Selon Rob Wainwright, qui ne donne pas de chiffre, « il y a eu étonnamment peu de paiements jusque-là ». La société de sécurité informatique Digital Shadows a fait état dimanche d’un montant total de 32 000 dollars versés. « Payer la rançon ne garantit pas la restitution des fichiers », a de son côté mis en garde le département américain de la sécurité intérieure. L’attaque a affecté les hôpitaux britanniques, le constructeur automobile français Renault, le système bancaire russe, le groupe américain de logistique FedEx, la compagnie de télécoms espagnole Telefonica ou encore des universités en Grèce et en Italie. Europol, qui estime qu’aucun pays en particulier n’a été visé, a insisté sur la rapidité inédite de la propagation de ce virus, qui combine pour la première fois les fonctions de logiciel malveillant et de ver informatique. Selon la ministre de l’intérieur britannique, Amber Rudd, dans une tribune au Sunday Telegraph, il faut désormais s’attendre à d’autres attaques. Et on ne « connaîtra peut-être jamais la véritable identité des auteurs » de celle en cours, a-t-elle ajouté. Le chercheur en cybersécurité britannique de 22 ans qui a permis de ralentir la propagation du virus a également prévenu que les pirates risquaient de revenir à la charge en changeant le code, et qu’il serait alors impossible de les arrêter. « Il est très difficile d’identifier et même de localiser les auteurs de l’attaque. Nous menons un combat compliqué face à des groupes de cybercriminalité de plus en plus sophistiqués qui ont recours à l’encryptage pour dissimuler leur activité. La menace est croissante », a souligné le patron d’Europol.
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Volte-face de Trump vis-à-vis de Pékin ? Donald Trump avait fait de la Chine un épouvantail de sa campagne électorale. Mais quatre mois après son arrivée au pouvoir, son administration a annoncé un accord avec Pékin, qui va acheter du bœuf et du gaz aux Etats-Unis, dans l’espoir de réduire un déficit commercial abyssal. Alors qu’il menaçait de droits de douane prohibitifs une Chine accusée de pratiques commerciales déloyales et de manipulation de devise, le président américain a nettement modéré son propos depuis son installation à la Maison Blanche. Après avoir reçu son homologue Xi Jinping début avril en Floride, M. Trump prône désormais un rapprochement tous azimuts avec Pékin, dont il cherche l’appui dans l’épineux dossier nord-coréen. L’accord dévoilé vendredi n’aborde pas les sujets les plus sensibles des relations commerciales sino-américaines (acier, aluminium et pièces automobiles) : autant de secteurs où Washington continue de lancer des enquêtes antidumping contre Pékin, au nom de la défense des « emplois américains ».
Sévère tour de vis budgétaire en Grèce. Le gouvernement grec a lancé dimanche la procédure parlementaire pour l’adoption, prévue d’ici vendredi, de nouvelles mesures d’austérité réclamées par les créanciers afin de poursuivre le renflouement du pays et alléger sa dette, a indiqué l’agence de presse grecque Ana. Le gouvernement a parallèlement révisé à la baisse ses prévisions de croissance pour 2017, à 1,8 % du PIB contre 2,7 % prévu par la loi de Finances et 2,1 % par la Commission européenne, a précisé l’Ana. Le chiffre figure dans le projet de cadre budgétaire 2017-2021 déposé dans la nuit au Parlement avec le projet de loi sur le nouveau tour de vis budgétaire. Ce texte prévoit pour 2019 et 2020 de nouvelles hausses d’impôts, y compris pour les revenus à la limite du seuil de pauvreté, et baisses des retraites – les quatorzièmes depuis le début de la crise – d’un montant total de 4,5 milliards d’euros.
La BCE, un bilan conséquent. Avec 4 157 milliards d’euros d’actifs, le bilan de la BCE est plus important que celui de toutes les banques centrales au monde, à l’exception de la Chine. Cette situation résulte du lancement en mars 2015 du programme de rachats d’actifs visant à redresser l’inflation. Bien que le volume mensuel d’achats d’actifs ait été ramené à 60 milliards d’euros depuis avril après avoir été porté à 80 milliards en mars 2016, le bilan de la BCE devrait continuer à croître car le QE se poursuivra jusqu’à la fin de l’année, date à laquelle se posera la question de la fin progressive des achats.
Lourdes pertes pour Toshiba. Le conglomérat industriel japonais Toshiba a annoncé lundi estimer à 950 milliards de yens (près de 8 milliards d’euros) sa perte nette annuelle, en raison des déboires de sa filiale nucléaire américaine Westinghouse, tombée en faillite. Le groupe diversifié est toujours incapable de donner des résultats définitifs validés par les commissaires aux comptes, mais a publié cette nouvelle estimation pour répondre en partie aux exigences des autorités boursières et des actionnaires excédés par ses péripéties incessantes depuis un scandale comptable révélé en 2015.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
+ 36 %
C’est l’augmentation du nombre de licenciements liés au manque de déontologie depuis 2012. Cette hausse est significative dans les très grandes entreprises. Le nombre de dirigeants d’entreprises démis de leurs fonctions pour des manquements éthiques a fortement augmenté dans le monde ces dernières années, notamment dans les sociétés à forte capitalisation boursière, souligne une étude publiée lundi 15 mai par le cabinet PwC. Entre 2007 et 2011, seuls 3,9 % des changements de dirigeants étaient dus à des comportements inappropriés, comme des actes de corruption, des délits d’initié, des actions entraînant un désastre écologique ou des problèmes de harcèlement. Or depuis 2012, ce chiffre atteint 5,3 %.

Dans la presse étrangère

La Chine veut restaurer la Route de la soie, non sans périls

Un soldat pakistanais protège un navire chinois dans le port de Gwadar, qui relie la région occidentale de la Chine à une nouvelle route internationale exportant des marchandises vers le Moyen-Orient et l’Afrique, à environ 700 kilomètres (435 milles) à l’ouest de Karachi, Pakistan, le 13 novembre 2016.
Un soldat pakistanais protège un navire chinois dans le port de Gwadar, qui relie la région occidentale de la Chine à une nouvelle route internationale exportant des marchandises vers le Moyen-Orient et l’Afrique, à environ 700 kilomètres (435 milles) à l’ouest de Karachi, Pakistan, le 13 novembre 2016. MUHAMMAD YOUSUF / AP
La Chine a ouvert dimanche 14 mai à Pékin un sommet de deux jours consacré au projet de nouvelle Route de la soie. La deuxième puissance économique mondiale aspire à ressusciter l’antique Route de la soie, un immense réseau de voies commerciales qui permettait jadis à l’empire du Milieu de commercer avec l’Europe via l’Asie centrale. Grâce à l’OBOR (« One Belt, One Road »), 1 000 milliards de dollars d’investissements déjà promis dans des projets autoroutiers, énergétiques, ferroviaires et portuaires, selon les médias d’Etat chinois, plusieurs trillions encore à investir, la Chine cherche à tisser des relations privilégiées avec l’Eurasie comme avec l’Afrique. Le projet est titanesque. Il englobe 68 pays représentant 4,4 milliards d’habitants et 40 % du PIB mondial, remarqueCNN. Parmi les projets géants de cette nouvelle Route de la soie une ligne ferroviaire reliant Londres à l’est de la Chine et une route maritime connectant l’Asie du Sud-Est à l’Afrique du Nord. Mais le projet d’ensemble reste très flou et ses bénéfices pour les pays qu’il englobe des plus incertains. Les bénéfices sont plutôt pour Pékin. Economiques d’abord. Avec le pays en surcapacité, étendre la demande pour ses produits à l’étranger peut être un moyen de résoudre et donner des débouchés à ses surcapacités industrielles. Mais aussi à répondre à tout ralentissement économique en Europe ou aux Etats-Unis. Cependant il y a aussi des risques économiques. Le projet OBOR concerne des pays souvent instables politiquement et économiquement et corrompus – Asie centrale, Afrique, Asie du Sud-Est. Que se passera-t-il si un projet financé par le gouvernement chinois tombe ? N’est-ce pas l’ensemble du projet qui risque alors d’échouer ? De nombreux experts assurent que les projets chinois dans OBOR sont peu rationnels ! Les risques sont donc aussi politiques. Si les Etats-Unis peuvent être supplantés par la Chine grâce à OBOR, les risques existent, comme par exemple le long du corridor économique sino-pakistanais où déjà 13 000 soldats pakistanais sont déployés pour en assurer la sécurité. Le risque porte aussi sur la réputation des investissements chinois, notamment en Afrique, accusés de bénéficier souvent à l’emploi chinois et non aux locaux. Le projet est si vaste qu’il pourrait donc nuire à la réputation globale de l’empire du Milieu.
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« Après le contrat signé en Inde, portant sur la livraison de 36 avions Rafale, et la commande de 24 de ces appareils par l’Egypte et de 24 autres par le Qatar, nous devrions bientôt conclure un quatrième contrat à l’étranger, mais ce sera plutôt pour 2018 »
Le PDG du groupe Dassault, Eric Trappier, a annoncé dimanche que des négociations étaient en cours avec l’Inde pour un nouveau contrat de vente d’au moins une cinquantaine d’avions de combat français Rafale, dans un entretien publié dimanche sur le site en ligne du quotidien Sud Ouest« Les besoins en Inde sont immenses. Ainsi, pour la marine, il est question de 57 avions », a-t-il détaillé, ajoutant que « l’Asie sera[it]stratégique pour [le groupe Dassault] dans les années à venir, et en particulier l’Inde ».
L'éco & moi
Monde du travail. Amiante à la DCNS : l’Etat paiera les salariés. L’Etat a été condamné jeudi 11 mai à Caen à payer environ 976 000 euros à 122 ex-salariés de la Direction des construction navale (DCN), devenue depuis DCNS (le « S », pour service), exposés à l’amiante, a-t-on appris jeudi auprès du tribunal administratif. Ce dernier a en effet condamné l’Etat à indemniser à hauteur de 8 000 euros par personne le préjudice d’anxiété de ces ouvriers qui « vivent dans la crainte de découvrir subitement » qu’ils sont « atteints d’une pathologie grave, pouvant provoquer » leur mort. Le site de Cherbourg, pour lequel les requérants travaillaient, fabrique les sous-marins nucléaires français. En juin 2016, ce même tribunal avait condamné l’Etat à indemniser 127 autres ex-salariés de DCN à Cherbourg.
Les requérants ne feront pas appel de cette décision « satisfaisante », a fait savoir à l’Agence France-Presse Jean-Louis Macouillard, l’avocat des plaignants qui demandaient 15 000 euros par personne.
Selon l’avocat, l’absence de protection nécessaire pour travailler dans un cadre empoussiéré d’amiante a causé 5 090 maladies professionnelles à la DCN, tous sites confondus. Une procédure pénale lancée en 2005 est en cours dans ce dossier. L’enquête est menée par le pôle santé de l’instruction à Paris. L’amiante est interdit depuis 1997 mais, selon l’Association des victimes de l’amiante, la DCN a eu une dérogation de cinq ans. La Direction des constructions navales (DCN) est devenue DCNS en 2007 au moment de sa privatisation partielle. L’Etat en détient aujourd’hui 65 %.
Etudes & documents
France – Immobilier résidentiel : évolutions récentes et perspectives 2017-2018. Le marché résidentiel a connu une année record en 2016, avec notamment un nombre de transactions très élevé, retrouvant les points hauts du boom précédent (2006-2007). Le marché reste bien orienté au début de 2017 mais pourrait s’infléchir légèrement au second semestre et en 2018. Les taux de crédit habitat ont commencé à remonter faiblement au début de 2017. Ce mouvement devrait s’accentuer peu à peu, dans le sillage de la lente remontée des taux OAT 10 ans. Par ailleurs, les prix restent élevés et repartent à la hausse.
Mettre la fiscalité de l’épargne au service d’une croissance durable. Pour relever les défis de long terme du pays, l’épargne des Français doit être mieux mobilisée pour financer les investissements les plus porteurs d’une croissance durable et inclusive. La note formule des pistes pour réformer la fiscalité de l’épargne aujourd’hui complexe et peu efficace.
À lire sur Le Monde.fr

Les Etats-Unis envisagent de séparer à nouveau banques de dépôt et banques d’affaires

L’administration Trump pense à rétablir le Glass-Steagall Act de 1933, qui avait été abrogé en 1999 sous Bill Clinton.
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Source Le Monde.fr

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