Translate

samedi 27 mai 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - La Galerie de l'Histoire - JACQUES DE BOLLARDIERE


HISTOIRE et MEMOIRE


 La Galerie de l'Histoire.
   
Christian LE Moulec
27 mai, 14:05

JACQUES DE BOLLARDIERE
 

1907 Châteaubriant, Loire-Inférieure – 1986 Guidel, Morbihan. 


Capitaine en février 1940, il prend part à la campagne de Norvège, puis suite à la débâcle, rallie les Forces françaises libres à Londres : condamnation à mort par le régime de Vichy. 
Il participe aux campagnes du Gabon, d’Erythrée et de Syrie. Il est blessé au bras à la bataille d’El Alamein en Egypte. En avril 1944, il est parachuté à Mourmelon et commande la mission « Citronelle » qui doit organiser le maquis des Manises dans les Ardennes. Seuls cinquante hommes guidés par Bollardière parviennent à échapper aux nazis. En avril 1945, il saute sur la Hollande lors de l’opération « Amherst » qui consiste à fiche la zizanie sur les arrières de l’ennemi. L’opération connaît un grand succès. 
Bref, Jacques de Bollardière est un des Français les plus décorés de la Seconde Guerre mondiale. 
De 1950 à 1953, il commande les troupes aéroportées en Indochine. Deux choses ne vont pas plaire alors à la bien-pensance : Bollardière se prend de sympathie pour le peuple vietnamien et il commence à ressentir de la répugnance pour cette guerre ! 
En juillet 1956, il est à la tête de deux brigades en Algérie et est promu général de brigade en décembre. C’est le plus jeune général de l’armée française. Mais il a le tort de privilégier l’action sociale sur la lutte contre les rebelles. En outre, il autorise son subordonné, Jean-Jacques Servan-Schreiber, à circuler dans toute l’Algérie et à entretenir des relations avec les journalistes. 
Vert de colère, le général Massu s’en mêle, diligente une enquête qu’il oriente dans la conclusion de l’inefficacité de la répression dans le secteur tenu par Bollardière. Ne voulant plus être placé sous les ordres d’un tel général, Bollardière demande à être relevé de son commandement. 
De retour en France, il s’exprime publiquement à propos de la torture en Algérie. Il prend position dans ce sens dans « L’Express ». En avril 1957, il est condamné à soixante jours d’arrêt de forteresse à la Courneuve. 
Confronté aux atrocités nazies commises au maquis des Manises, il a acquis la conviction que l’usage de la torture est le propre des régimes totalitaires. Bollardière est pratiquement le seul officier d'un tel rang à avoir condamné sans détour la torture pendant la guerre d’Algérie. Torture pratiquée sous le prétexte de la recherche du renseignement. 
Il écrit «Je pense avec un respect infini à ceux de mes frères, arabes ou français, qui sont morts comme le Christ, aux mains de leurs semblables, flagellés, torturés, défigurés par le mépris des hommes ». 
Et puis « La guerre n’est qu’une dangereuse maladie d’une humanité infantile qui cherche douloureusement sa voie. La torture, ce dialogue dans l’horreur, n’est que l’envers affreux de la communication fraternelle. Elle dégrade celui qui l’inflige plus encore que celui qui la subit. Céder à la violence et à la torture, c’est, par impuissance à croire en l’homme, renoncer à construire un monde plus humain». 
Il démissionne de l’armée en avril 1961, au moment du putsch des généraux, et déclare «Le putsch militaire d’Alger me détermine à quitter une armée qui se dresse contre le pays. Il ne pouvait être question pour moi de devenir le complice d’une aventure totalitaire ». 
Dans les années 1970, Jacques de Bollardière devient membre actif, avec son épouse, du Mouvement pour une alternative non-violente. Il participe au mouvement de défense du Larzac. En 1973, alors que Bollardière manifeste de façon non violente contre les essais nucléaires, son voilier est arraisonné au large de Mururoa bien qu’il soit en dehors des eaux territoriales françaises. 
Il est aussi président de l’association Logement et promotion sociale, de 1968 à 1978. 
Tout au cours de sa vie, les convictions de ce breton, Jacques de Bollardière, furent indissociables de sa foi chrétienne. 
Ci-dessous : 
Ouvrages de Jacques de Bollardière 
Bataille d’Alger, Bataille de l’homme ; 1972. 
La guerre et le désarmement ; 1976. 
Film réalisé en 1974, mais diffusé seulement le 8 juillet 2001 sur LCP-AN. 
Ouvrage de Jessie Magana, Non à la torture, 2015.


Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire