Lu dans le DL du 16/05/2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Edouard Philippe,
l’inconnu de Matignon
Voici donc le maire LR du Havre, 46 ans aux prunes, propulsé à
Matignon.
Deux prénoms pour se faire un nom.
Hier encore, à part ses
administrés, le grand public ignorait presque tout d’Édouard Philippe.
Recomposition oblige, il faudra s’habituer à l’irruption de nouvelles
têtes dans le paysage politique national.
Qui c’est celui-là ?
Un fidèle
de Juppé, passé chez Rocard au temps de sa jeunesse.
Le fils de deux
professeurs de français qui aime assez la langue pour écrire des
romans policiers.
« Un énarque parmi tant d’autres » grincent déjà ses
détracteurs. Pas si vite.
Nourrissant l’anecdote, la presse s’applique à
relever quelques détails pittoresques de sa personnalité.
Il aime Bruce
Springsteen, collectionne les boutons de manchettes, a peur des
dentistes et des requins.
Chaque matin, à l’aube, il pratique la boxe :
« Je prends des coups, j’en donne aussi ».
Aptitude utile pour les
futures joutes gouvernementales.
Tout comme son vieux rêve de
« devenir chef d’orchestre », qui ne le prédispose pas à accepter les
« couacs ».
Sinon, bien que Normand pur jus et centriste de droite, le
Premier ministre ne pratique guère le « p’têt ben qu’oui, p’têt ben
qu’non ». Après la mise en examen de François Fillon, il a ainsi
brutalement quitté sa campagne : « Pour moi, la parole donnée, ça a
un sens ! ». Trois mois plus tôt, il écrivait dans les colonnes de Libé :
« M. Macron n’assume rien mais promet tout, avec la fougue d’un
conquérant juvénile et le cynisme d’un vieux routier. »
On en déduit que M. Philippe n’appartient pas à la race des
imbéciles, ceux qui ne changent jamais d’avis.
Le contraire d’un type
sectaire, quitte à se faire traiter de « girouette »…
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