- Le message se voulait à la fois sans équivoque et intransigeant. Le ministre de l’immigration australien, Peter Dutton, a averti 7 500 demandeurs d’asile vivant sur le territoire national qu’ils avaient jusqu’au 1er octobre pour déposer une demande formelle de protection, faute de quoi ils seront expulsés, sans possibilité de retour dans le pays. ABC, The Daily Telegraph
- « S’il y en a qui croient qu’ils peuvent voler le contribuable australien, qu’ils peuvent l’escroquer, alors je suis désolé de leur dire que la partie est terminée », a-t-il sèchement déclaré, estimant que l’aide au revenu à elle seule coûtait aux citoyens près de 250 millions de dollars australiens chaque année (environ 167 millions d’euros).
- Pour les associations de défense des droits de l’homme, les critiques émises par M. Dutton à l’égard de ce qu’il nomme les « faux réfugiés » sont « cruelles et injustes », tout comme le fait de fixer une date butoir « arbitraire ». Surtout que les demandeurs d’asile susmentionnés, bien que résidant en Australie depuis parfois plusieurs années, n’ont obtenu l’aval des autorités pour déposer une requête qu’il y a quelques mois, observe Josh Butler, rédacteur en chef adjoint du Huffington Post Australia.
- Directrice de l’ONG GetUp, Shen Narayanasamy rappelle combien le traitement des demandes d’asile est un processus « extraordinairement long et tortueux ». Elle fustige également l’attitude marmoréenne du ministre, qui, selon elle, s’est gardé de préciser que les requérants s’étaient vu refuser les services d’interprètes et l’accès à une assistance juridique.
- Cité par le Guardian, Dominic Ofner, coordinateur de campagne pour le centre Edmund Rice, engagé en première ligne en faveur de l’action et de la justice sociales, dénonce la politique d’obstruction du pouvoir.
- De 2008 à 2013, sous les gouvernements travaillistes de Kevin Rudd et Julia Gillard, près de 50 000 demandeurs d’asile étaient arrivés en Australie par bateau. Depuis que les conservateurs ont repris les rênes du pouvoir, avec Tony Abbott (2016-2015) puis avec Malcolm Turnbull, l’heure n’est plus à la mansuétude. De fait, la politique migratoire s’est considérablement durcie.
- Pour Michael Gordon, chef du service politique de The Age, Peter Dutton s’honorerait à prendre des mesures pour aider ces gens plutôt que de les anathématiser. Dans un éditorial, le quotidien The Australian salue à l’inverse la décision du ministre, arguant que la « générosité » de la nation ne devrait pas être considérée comme un fait acquis…
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