Dans la presse étrangère - Lundi 15 mai 2017

Dans la presse étrangère

La nouvelle Route de la soie, arme économique de Pékin

Le président chinois, Xi Jinping, s’exprime devant ses invités lors du banquet de bienvenue ouvrant le sommet sur la nouvelle Route de la soie, le 14 mai 2017 dans la Grande Halle du peuple, à Pékin. WU HONG / AFP

C’est une entreprise ambitieuse sur le fond et démesurée dans la forme – plus de 68 pays concernés, comprenant 4,4 milliards d’habitants et représentant jusqu’à 40 % du produit intérieur brut mondial (PIB) : le projet de nouvelle Route de la soie, auquel la Chine consacre un sommet de deux jours, apparaît hors norme à tous égards. The Straits Times, Al-Jazira A travers cette initiative, dont les prémices ont été esquissées dès 2013 au moment de la prise de pouvoir de Xi Jinping, la deuxième puissance mondiale aspire à ressusciter l’antique Route de la soie, un immense réseau d’infrastructures et de voies commerciales qui permettait jadis à l’empire du Milieu de commercer avec l’Europe via l’Asie centrale. CNN Près d’une centaine de pays ont envoyé une délégation à Pékin, dans le cadre de ce sommet censé expliciter les contours, jusqu’alors relativement flous, du plan « One Belt, One Road » (OBOR). Les présidents russe, Vladimir Poutine, et turc, Recep Tayyip Erdogan, ont notamment fait le déplacement dans la capitale chinoise, ultrasécurisée pour la circonstance. Grâce à l’OBOR, qui prévoit près de 1 000 milliards de dollars d’investissements dans des projets autoroutiers, énergétiques, ferroviaires et portuaires, la Chine cherche à donner corps au « rêve » d’« Oncle Xi » – le dirigeant le plus puissant depuis Mao – et à tisser des relations privilégiées avec l’Eurasie comme avec l’Afrique. Usant d’une rhétorique savamment sibylline, les médias d’Etat affirment que les desseins nourris par M. Xi vont profiter à tout le monde, des jeunes pousses de Dubaï à l’industrie médicale du Xinjiang (ex-Turkestan oriental). Ils assurent pêle-mêle que l’OBOR permettra à la fois de réduire la pauvreté dans le monde et de faire avancer le processus de paix au Proche-Orient. Ne faut-il voir là qu’une vision altruiste encore en gésine ou une philosophie destinée, en creux, à promouvoir une forme subreptice de « colonisation », comme le laissait entendre le New York Times il y a peu ? A l’instar du Global Times,l’agence Chine nouvelle récuse formellement toute propension hégémonique. Pour elle, il s’agit de démontrer que « la croissance, si elle bénéficie à l’un, peut bénéficier à tous ». Simon Denyer, chef du bureau de Pékin du Washington Post, considère plutôt que Xi Jinping est en train de remplir habilement le vide laissé par Donald Trump, qui, en janvier, a signé l’acte de retrait des Etats-Unis du Partenariat transpacifique. Une aubaine pour M. Xi, qui a désormais le champ libre pour se poser en dirigeant d’un nouvel ordre économique…

Bannissement russe des Témoins de Jéhovah. Actifs aux Etats-Unis depuis la fin du XIXe siècle, mais apparus en Russie au début des années 1990, les Témoins de Jéhovah ont été interdits en avril sur décision de la Cour suprême. Motif invoqué : le caractère « extrémiste » du mouvement. Dans un entretien au Courrier de Russie, Alexandre Neveev, spécialiste des cultes religieux et docteur en psychologie sociale, détaille les raisons de cette sanction. Pari culturel guinéen. Le 23 avril, Conakry a hérité du titre de capitale mondiale du livre 2017 (en 2018, ce sera au tour d’Athènes). A travers ce titre, la ville francophone aspire à « semer de petites graines » pour l’avenir, afin que la Guinée retrouve son rang d’acteur culturel majeur en Afrique. Mais le défi ne s’annonce pas nécessairement facile à relever, dans la mesure où le pays compte encore près de deux tiers d’analphabètes. Jeune Afrique « Nettoyeurs » de Londres. Lorsque le jour tombe sur Londres, de nombreux employés rentrent chez eux. Mais d’autres commencent leur journée de travail. C’est le cas notamment des agents d’entretien qui veillent à la propreté des bureaux de la capitale britannique – souvent des femmes issues de minorités. Une vaste « communauté d’invisibles » qui vivent pour la plupart dans la précarité, ce qui les rend d’autant plus vulnérables. Al-Jazira Renouveau spirituel coréen. Les églises, comme les cafés, n’ont plus guère la cote en Corée du Sud. Pour les aider à survivre, certains ont eu l’idée de mêler les deux, sous la forme « d’églises-cafés ». Parmi les chrétiens, qui représentent un peu plus de 27 % de la population, le concept connaît un succès grandissant. D’autant qu’en raison de la corruption, la défiance envers les principales institutions religieuses et politiques est à son acmé. The Atlantic Source: Le Monde.fr