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lundi 22 mai 2017

Brésil : répit pour le président Temer, faible mobilisation

Brésil : répit pour le président Temer, faible mobilisation

Manifestation contre le président du Brésil, Michel Temer, à Rio de Janeiro, le 21 mai 2017.
Manifestation contre le président du Brésil, Michel Temer, à Rio de Janeiro, le 21 mai 2017. YASUYOSHI CHIBA / AFP
Le parti social-démocrate du Brésil, le PSDB, devait se réunir dimanche pour décider de son soutien au chef de l’Etat, Michel Temer, ou, au contraire, de son retrait, ce qui aurait porté un coup fatal à la coalition présidentielle, après la défection la veille de son autre allié au Parlement, le petit Parti socialiste brésilien (PSB). Mais, cinq heures avant la réunion, un porte-parole du PSDB a annoncé l’annulation de celle-ci et son report à une date indéterminée. Une décision interprétée comme une mince bouffée d’oxygène donnée à Michel Temer, acculé par de graves accusations de corruption et d’entrave à la justice et en butte à de multiples appels à la démission, voire à une possible procédure de destitution. L’Ordre des avocats du Brésil, qui a joué un rôle important dans la destitution de Dilma Rousseff, la devancière de Michel Temer, a en effet voté samedi à une écrasante majorité en faveur d’une demande de destitution par le Parlement. Les partis de gauche, syndicats et organisations de la société civile ont appelé à manifester dimanche dans plusieurs villes pour réclamer la démission de M. Temer et l’organisation de nouvelles élections. Plusieurs centaines de personnes ont ainsi défilé à Rio de Janeiro ou à Sao Paulo.
Ces rassemblements étaient cependant bien plus modestes que les manifestations géantes de ces dernières années, notamment lors de la procédure de destitution lancée contre la présidente Dilma Rousseff, en 2016. Avant ce rendez-vous dans la rue, Michel Temer, qui joue sa survie politique, est passé à l’offensive, samedi, en demandant la suspension de l’enquête à son encontre. « Je continuerai à la tête du gouvernement », a assuré le chef de l’Etat, dans sa deuxième allocution depuis que le scandale a éclaté, mercredi soir, quand le journal O Globo a révélé l’existence d’un enregistrement dans lequel il semblait donner son accord au versement de pots-de-vin. Ces dessous-de-table auraient visé à acheter le silence d’Eduardo Cunha, ancien patron de la Chambre des députés, aujourd’hui en prison pour son implication dans le vaste scandale de corruption du groupe pétrolier d’Etat Petrobras. Dans sa demande d’ouverture d’enquête, le procureur général, Rodrigo Janot, affirme que le président, en collaboration avec plusieurs hommes politiques influents, a essayé d’« empêcher l’avancée » de l’opération« Lavage express », l’enquête tentaculaire contre Petrobras. La situation de Michel Temer reste extrêmement fragile, et d’intenses négociations sont en cours pour éviter une défection en masse de ses soutiens politiques.

Source Le Monde.fr 

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