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mercredi 26 avril 2017

Les Crises.fr - L'”Effondrement” apocalyptique de Steve Bannon, par Alastair Crooke


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                    Les Crises - Des images pour comprendre
26
Avr
2017

L'”Effondrement” apocalyptique de Steve Bannon, par Alastair Crooke


Source : Consortium News, le 09/03/2016
Le 9 mars 2017
Le slogan optimiste de Donald Trump est “Rendre sa grandeur à l’Amérique”, mais d’après l’ancien diplomate britannique Alastair Crooke, son stratège en chef Steve Bannon voit à nos portes des jours apocalyptiques, un rude hiver avant le renouveau de la société.
Par Alastair Crooke

Steve Bannon a l’habitude de commencer ses discours devant les militants ou les rassemblements du Tea Party de la manière suivante : “A onze heures le 18 septembre 2008, Hank Paulson et Ben Bernanke ont dit au Président des USA qu’ils avaient déjà injecté 500 milliards de dollars dans le système financier durant les dernières 24 heures – mais qu’ils avaient besoin d’un billion (1 000 milliards) supplémentaire le jour même.

Steve Bannon, stratège en chef de la Maison-Blanche pour le Président Donald Trump (Photo YouTube)
“Les deux hommes ont déclaré que s’ils n’avaient pas cet argent immédiatement, le système financier américain allait imploser dans les 72 heures ; le système financier mondial, dans les trois semaines ; et que des émeutes et le chaos politique pourraient s’ensuivre avant la fin du mois. (Bannon relève que finalement, ce sont 5 000 milliards qui ont été nécessaires, bien que personne ne sache exactement combien puisqu’il n’y a eu aucun audit pour tous ces milliers de milliards.)
“Nous, (les États-Unis), poursuit-il, avons, à la suite des renflouements qui ont suivi, une dette de 200 billions (200 000 milliards) de dollars, ramenée à un déficit net – en incluant tout – de 50 000 à 60 000 milliards de dollars.” (Rappelons que Bannon est lui-même un ancien banquier de Goldman Sachs.)
“Nous marchons sur la tête, les démocraties industrielles font face à un problème qu’elles n’ont jamais connu avant, nous sommes surendettés (nous devons procéder à un désendettement massif) ; et nous avons construit un état-providence qui est complètement et totalement insoutenable.
“Et pourquoi c’est une crise … le problème … c’est que les chiffres sont devenus tellement incompréhensibles que même les gars de Wall Street, chez Goldman Sachs, les types avec qui je travaille, et ceux du Trésor … C’est devenu tellement dur de comprendre l’ensemble … Des déficits en milliers de milliards de dollars … etc.”
Mais, continue Bannon, malgré tous ces chiffres inimaginables et irréels qui flottent devant nous, les femmes du Tea Party (et elles en sont les principales dirigeantes, précise-t-il) ont compris. Elles ont la vision d’une autre réalité : elles savent combien coûte l’alimentation aujourd’hui, elles savent que leurs enfants ont un prêt étudiant de 50 000 dollars à rembourser, qu’ils vivent encore chez leurs parents et n’ont aucune perspective d’embauche. J’ai appelé mon film la Génération Zéro, parce que cette génération, les personnes dans leur vingtaine et leur trentaine, nous les avons anéantis.”
Et Bannon n’est pas le seul à le dire. Il y a plus de 10 ans, en 2000, Donald Trump écrivait dans la même veine, dans une brochure qui marquait sa première approche d’une éventuelle candidature présidentielle : “La troisième raison qui me pousse à m’exprimer est que non seulement je vois une incroyable prospérité… mais aussi la possibilité d’un bouleversement économique et social… Tournez-vous vers le futur et, si vous êtes comme moi, vous verrez des nuages noirs s’amonceler. De graves problèmes. J’espère me tromper, mais je pense que nous pourrions connaître un crash économique comme nous n’en avons jamais vu.”
Et avant la récente élection présidentielle, Donald Trump a gardé ce même discours : la bourse était dangereusement gonflée. Dans une interview avec CNBC, il a dit : “J’espère me tromper, mais je pense que nous sommes dans une bonne grosse bulle,” ajoutant que les conditions étaient si périlleuses que le pays se dirigeait vers une “récession massive” et que “si vous augmentez les taux d’intérêts, même très légèrement, (tout) va s’effondrer.”
Le paradoxe
Et là se trouve précisément le paradoxe : si Trump et Bannon voient l’économie comme déjà surendettée, surévaluée, et bien trop fragile pour supporter la moindre petite augmentation de taux d’intérêt – pourquoi Trump a-t-il (selon Mike Whitney) “promis plus de cadeaux et moins de régulations pour Wall Street… des baisses d’impôts, d’importants investissements gouvernementaux et encore moins de régulations … 1 000 milliards d’aide fiscale pour renforcer le pouvoir d’achat des ménages et conforter les bénéfices des sociétés … réduire les taux d’imposition des sociétés et engraisser le bilan des plus importants groupes américains. Et il va étriper la loi Dodd-Frank, les “lourdes” régulations qui ont été mises en place après l’implosion financière de 2008, pour empêcher un autre cataclysme décimant l’économie.”

Le président Donald Trump lors de son discours inaugural le 20 janvier 2017 (Copie d’écran issue de Whitehouse.gov)
Est-ce que le président Trump voit le monde différemment, maintenant qu’il est devenu président ? Est-il en désaccord avec la vision de Bannon ?
Pourtant, Bannon est souvent présenté – généralement par une presse hostile, cherchant à peindre (faussement) Trump en “président accidentel” qui n’a jamais espéré l’emporter – comme la force intellectuelle derrière le président Trump. En réalité, les politiques actuelles de Trump en matière domestique ou étrangère ont toutes été préparées, et étaient déjà entièrement présentes dans une brochure de Trump datant de 2000.
En 2000, Bannon était moins versé dans la politique, indique la scénariste Julia Jones, une collaboratrice de Bannon de longue date. “Mais les attaques du 11-Septembre l’ont changé,” selon elle, et leur collaboration à Hollywood n’a pas survécu à son engagement grandissant dans la politique.
Bannon a lui-même relié sa radicalisation politique à son expérience de la grande crise financière de 2008. Il a détesté la manière dont ses collègues de Goldman Sachs se sont moqués des “oubliés” du Tea Party. D’après Julia Jones, une explication plus fiable de sa vision du monde est à trouver dans ses états de service militaires.
“Il a le respect du devoir,” a-t-elle dit début février. “Un mot qu’il utilise souvent est le mot ‘dharma’.” M. Bannon a trouvé le concept de dharma dans le Bhagavad Gita, se souvient-elle. Il peut décrire un chemin de vie, ou la place de quelqu’un dans l’univers.
Il n’y a aucune preuve, cependant, que le président Trump ait changé ses vues économiques ou qu’il ait divergé par rapport à sa compréhension de la nature de la crise à laquelle est confrontée l’Amérique (et l’Europe).
Des épreuves à venir
Les deux hommes sont très intelligents. Trump comprend les affaires, et Bannon la finance. Ils connaissent surement les vents contraires qu’ils affrontent : la perspective imminente d’une querelle pour augmenter le plafond d’endettement américain de 2 000 milliards de dollars (qui se déclenchera le 15 mars) avec un Parti républicain factieux, peu de chances que les propositions du Président en matière fiscale ou sociale soient rapidement adoptées, et la probabilité que la Réserve fédérale augmente ses taux d’intérêt, “jusqu’à ce que quelque chose casse.” S’ils sont aussi intelligents, que se passe-t-il donc ?

La pancarte délabrée du cinéma PIX avec “Votez pour Trump” sur Main Street, Sleepy Eye, Minnesota, le 15 juillet 2016. (Photo du Flickr de Tony Webster)
Ce que Bannon a apporté indéniablement à leur tandem est une compréhension claire de cette “crise” à travers son film “Generation Zero“, qui repose explicitement sur un livre intitulé “La Quatrième Etape: une prophétie américaine”, écrit en 1997 par Neil Howe et William Strauss.
Selon un de ses co-auteurs, l’analyse “rejette le postulat de base des historiens occidentaux modernes, selon lesquels le temps social est soit linéaire (un progrès ou un déclin continu), soit chaotique (trop complexe pour être analysé). Nous adoptons à la place le point de vue de presque toutes les sociétés traditionnelles, selon lequel le temps social est un cycle récurrent, dans lequel les évènements prennent sens dans la mesure où ils sont ce que le philosophe Mircea Eliane appelle des “reconstitutions”. Dans un espace cyclique, une fois débarrassés des accidents externes et de la technologie, vous êtes face à un nombre limité de réactions sociales, qui ont tendance à se reproduire selon un ordre défini.”
Selon Howe et Strauss : “Le cycle commence avec la Première Etape, un “Pic” qui se produit après une période de crise. Dans un Pic, les institutions sont solides et l’individualisme faible. La société a confiance dans sa commune destinée, même si beaucoup se sentent étouffés par la conformité ambiante.
“La Seconde Etape est un “Réveil”, quand les institutions sont attaquées au nom de principes plus élevés et de valeurs plus profondes. Au moment précis où la société atteint son point culminant de progrès public, les gens ne supportent plus soudainement la discipline sociale et veulent retrouver un sentiment d’authenticité personnelle.
“La Troisième Etape est un “Effondrement”, à bien des égards, l’opposé du Pic. Les institutions sont faibles et suscitent la méfiance, tandis que l’individualisme est fort et en pleine progression.
“Finalement, la Quatrième Etape est une période de “Crise”. Notre vie institutionnelle est alors reconstruite de zéro, toujours en réponse à une menace contre la survie même de la nation. Si l’histoire ne fournit pas une menace imminente de cette nature, les leaders de la Quatrième Etape vont invariablement en trouver une – voire même en fabriquer une – pour mobiliser l’action collective. Les autorités civiles reprennent vie, et les gens et les groupes commencent à agir en tant que participants à une communauté plus large. Quand ces élans prométhéens d’efforts civiques se concrétisent, les Quatrième Etapes rénovent et redéfinissent notre identité nationale.” (Soulignement ajouté)
La génération Woodstock
Le film de Bannon se concentre essentiellement sur les causes de la crise financière de 2008, et sur les “idées” nées au sein de la “génération Woodstock” (le festival de musique de Woodstock ayant eu lieu en 1969), qui s’infiltrèrent, d’une manière ou d’une autre, dans les sociétés américaine et européenne.

La statue du taureau de Wall Street par Arturo Di Modica
Le narrateur appelle la génération Woodstock les “Enfants de l’Abondance”. Elle a représenté un point d’inflexion : une Seconde Etape d'”Éveil” ; une rupture dans la culture et les valeurs. La vieille génération (c’est-à-dire, tous ceux de plus de 30 ans) était vue comme n’ayant rien à dire, ni aucune expérience à apporter. Elle a porté au sommet le “principe de plaisir” (comme un phénomène “nouveau”, comme “sa” découverte), contre l’éthique puritaine. Elle a célébré le fait que chacun fasse à sa propre manière ; tout tournait autour de “Soi” et du narcissisme.
L'”Effondrement” a suivi sous la forme d’une faiblesse du gouvernement et des institutions : le “système” a manqué de courage pour prendre des décisions difficiles. Les choix les plus faciles ont systématiquement été faits : les élites ont absorbé le soi autocentré, enfant-gâté de la génération “moi”. Les années 80 et 90 sont devenues l’époque du “capitalisme de casino” et de l'”homme de Davos”.
Les généreux renflouements par les contribuables des banques américaines après les défauts et les crises mexicain, russe, asiatique et argentin ont effacé les coûteuses erreurs des banques. L’exemption Bear Stearns de 2004 qui a permis aux cinq grosses banques de mobiliser leurs prêts au-dessus de 12:1 – et rapidement au-dessus de 25:1, 30:1 et même 40:1 – a permis les prises de risques irresponsables et les milliers de milliards de profits. La bulle internet a été compensée par la politique monétaire – et puis les renflouements massifs sauvèrent les banques en 2008, une fois encore.
L'”Effondrement” a été essentiellement un échec culturel : un échec de la responsabilité, du courage à faire face à des choix difficiles – c’était, en somme, selon le film, une ère d’institutions gâtées, de politiciens compromis et d’agents de Wall Street irresponsables – la classe installée – se servant généreusement, et “abdiquant toute responsabilité”.
Maintenant nous sommes entrés dans cette Quatrième Etape : “Tous les choix faciles appartiennent au passé.” Le “système” manque encore de courage. Bannon dit que cette période sera la plus “pourrie et hideuse de l’histoire.” Elle sera brutale, et “nous” (par lequel il signifie les adhérents du Tea Party de Trump) seront “vilipendés”. Cette phase pourrait durer de 10 à 15 ans, prédit-t-il.
La tragédie grecque
La clef de cette Quatrième Etape est la “détermination”. Il s’agit de nos valeurs. Ce que veut dire Bannon quand il parle de “notre crise” est peut-être plus clair quand il dit : “l’essence de la tragédie grecque est que ce n’est pas comme un accident de la route, quand quelqu’un meurt [c’est-à-dire que la grande crise financière n’est pas arrivée par hasard].

Le Président Barack Obama
Ce que voulaient dire les Grecs anciens est que la tragédie est quelque chose qui arrive parce qu’elle doit arriver, à cause de la nature même des participants. Parce que les personnes impliquées font que cela arrive. Et elles n’ont pas d’autre choix que de la faire advenir, parce que c’est dans leur nature.”
C’est l’implication la plus profonde de ce qui est ressorti de Woodstock : la nature des gens a changé. Le “principe de plaisir”, le narcissisme, ont remplacé les valeurs “plus élevées” qui ont fait l’Amérique telle qu’elle était. La génération qui a cru qu’il n’y avait “aucun risque, aucune montagne qu’ils ne pouvaient escalader” a amené cette crise sur elle. Ils ont effacé 200 ans de responsabilité financière en seulement 20 ans. Cela, apparemment, résume la substance de la pensée de Bannon.
C’est là où nous en sommes, affirme Bannon : le rude hiver suit inévitablement, après un été chaud et paresseux. Un temps d’épreuves, d’adversité arrive. Chaque saison dans la nature a sa fonction essentielle. Les Quatrièmes Etapes sont nécessaires : elles constituent une partie du cycle de renouvellement.
Le film de Bannon se conclut avec la déclaration de Howe, l’auteur : “l’histoire est saisonnière et l’hiver arrive.”
Et, quel est le message politique immédiat ? C’est simple, le narrateur du film de Bannon dit : “STOP” ; arrêtez de faire ce que vous faisiez. Arrêtez de dépenser comme auparavant. Arrêtez de prendre des engagements de dépenses qui ne peuvent être tenus. Arrêtez d’hypothéquer le futur de vos enfants avec la dette. Arrêtez d’essayer de manipuler le système bancaire. Il est temps de penser durement, de dire « non » aux sauvetages, de changer de culture et de reconstruire la vie institutionnelle.
L’héritage culturel
Et comment reconstruit-on la vie civile ? Regardons ceux qui ont conservé un sens du devoir et des responsabilités – qui ont préservé un héritage culturel de valeurs. Il est à noter que lorsque Bannon s’adresse aux militants, l’une des premières choses qu’il fait est de saluer les vétérans et les officiers en service, et de louer leurs qualités, leur sens du devoir.

Une pancarte de soutien à Donald Trump, lors d’un rassemblement de Vétérans au Memorial Coliseum de l’Arizona State Fairgrounds, à Phoenix, en Arizona. Le 18 juin 2016 (Photo par Gage Skidmore)
Ce n’est donc pas une surprise que le Président Trump veuille augmenter à la fois le budget des vétérans et celui de l’armée. Ce n’est pas tellement un signe de belligérance de la part des États-Unis, mais plutôt que Trump les voit comme des guerriers pour l'”hiver” d’épreuves et d’adversité à venir. C’est dans ce sens, et seulement dans ce sens, que Bannon parle à la “première ligne de défense” de militants qui ont toujours une force de caractère, un sens des responsabilités, du devoir. Il leur dit que le futur repose entre leurs seules mains.
Cela sonne-t-il comme si ces hommes – Bannon et Trump – voulaient former une nouvelle bulle financière, pour gaver le casino de Wall Street (selon leurs termes) ? Non ? Alors, que se passe-t-il ?
Ils savent que la “crise” arrive. Rappelons-nous ce que Neil Howe a écrit dans le Washington Post à propos de la “Quatrième Etape” :
“C’est le moment où notre vie institutionnelle se reconstruit de zéro, toujours en réponse à la perception d’une menace impliquant la survie même de la nation. Si l’histoire ne fournit pas une menace imminente de cette nature, les leaders de la Quatrième Etape vont invariablement en trouver une – voire même en fabriquer une – pour mobiliser l’action collective. L’autorité civile reprend vie, et les gens et les groupes commencent à agir comme des participants à une communauté plus large. Quand ces élans prométhéens d’efforts civiques se concrétisent, les Quatrièmes Etapes rénovent et redéfinissent notre identité nationale.”
Trump n’a aucun besoin de “fabriquer” une crise financière. Cela arrivera “parce que cela doit arriver, à cause de la nature des acteurs (dans le “système” actuel). Car les personnes impliquées la font arriver. Et elles n’ont d’autre choix que de la faire arriver, car telle est leur nature.”
En soi, ce n’est même pas la faute du Président Obama ou du Secrétaire à la Trésorerie Hank Paulson. Ils sont justes ce qu’ils sont.
Par conséquent, Trump et Bannon n’essaient sans doute pas de déclencher les “instincts primaires” des joueurs du “casino” financier (comme de nombreuses personnes dans la sphère financière semblent le présumer). Si le film de Bannon et l’analyse de la crise par Donald Trump veulent dire quelque-chose, c’est qu’ils cherchent à déclencher les “instincts primaires” des “victimes de la classe ouvrière et des américains oubliés” du Midwest, du Michigan, de l’Indiana, de l’Ohio, du Wisconsin et de la Pennsylvanie.
A ce stade, ils espèrent que la “première ligne de défense” des militants va “s’impliquer” dans une poussée prométhéenne d’efforts civiques qui reconstruira la vie institutionnelle et économique de l’Amérique.
Si tel est le cas, la vision Trump/Bannon est à la fois audacieuse – et un pari assez extraordinaire…
Alastair Crooke est un ancien diplomate britannique qui était une personnalité de premier plan dans le renseignement Britannique ainsi que dans la diplomatie de l’Union Européenne. Il est le fondateur et responsable du “Conflicts Forum”.
Source : Consortium News, le 09/03/2016
Traduit par les lecteurs du site www.les-crises.fr. Traduction librement reproductible en intégralité, en citant la source.

41 réponses à L'”Effondrement” apocalyptique de Steve Bannon, par Alastair Crooke

Commentaires recommandés


Garibaldi2Le 26 avril 2017 à 04h38
Oups ! problèmes avec mon traitement de texte :
”Le narrateur appelle la génération Woodstock les “Enfants de l’Abondance”…Elle a porté au sommet le “principe de plaisir” (comme un phénomène “nouveau”, comme “sa” découverte), contre l’éthique puritaine. Elle a célébré le fait que chacun fasse à sa propre manière ; tout tournait autour de “Soi” et du narcissisme.”
C’est une description tout à fait mensongère de cette génération, qui prônait d’abord la non violence (nous étions en pleine guerre du Vietnam), donc l’arrêt des dépenses militaires, la paix entre les peuples et les ”races”, l’écologie (on s’est beaucoup moqué des communautés campagnardes hippies voulant cultiver bio), le refus de la société de consommation où l’homme n’est qu’un animal consommateur, et de son tout bagnoler, l’ouverture aux autres cultures, la libération du carcan des institutions religieuses puritaines, car si cette génération parle de plaisir et de liberté des moeurs, c’est surtout en réaction à la bigoterie qui a été utilisée de tous temps par les politiciens pour mettre à l’écart les contestataires de l’ordre établi, qui n’ont pas peur dans leur intimité d’un Dieu père fouettard. Ce qui n’est pas incompatible avec une autre spiritualité.

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