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mercredi 26 avril 2017

Les Crises.fr -“Attaque chimique” en Syrie : le renseignement français incrimine Damas

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26
Avr
2017

“Attaque chimique” en Syrie : le renseignement français incrimine Damas


Conférence de presse ce matin d’Ayrault, avec la publication d’un document de synthèse.
Pour la recherche de la Vérité, il montre des choses intéressantes, mais reste apparemment perfectible.
Source : Europe 1, 26/04/2017
“Le recours au sarin ne fait aucun doute. La responsabilité du régime syrien ne fait pas de doute non plus”, a déclaré Jean-Marc Ayrault.
Le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault a présenté mercredi un rapport des services de renseignement français incriminant le régime de Damas dans l’attaque au gaz sarin contre la localité de Khan Cheikhoun (nord-ouest) le 4 avril, qui a fait 87 morts.
Signature du régime. “Le recours au sarin ne fait aucun doute. La responsabilité du régime syrien ne fait pas de doute non plus, compte tenu du procédé de fabrication du sarin utilisé”, a déclaré Jean-Marc Ayrault à l’issue d’un Conseil de Défense, au cours duquel il a présenté ce rapport des services de renseignement français. Ce rapport, effectué sur la base de prélèvements et d’analyses effectués par les services français, permet d’établir, “de source certaine, que le procédé de fabrication du sarin prélevé est typique de la méthode développée dans les laboratoires syriens. Cette méthode porte la signature du régime et c’est ce qui nous permet d’établir sa responsabilité dans cette attaque”, a déclaré Jean-Marc Ayrault.
87 morts dont 31 enfants.L’attaque perpétrée le 4 avril contre la localité de Khan Cheikhoun, en zone rebelle, a fait 87 morts, dont 31 enfants, et a entraîné des frappes de représailles américaines le 7 avril sur une base aérienne du régime de Damas. L’Organisation pour l’interdiction des armes chimiques (OIAC) avait conclu le 19 avril que l’utilisation de sarin dans l’attaque de Khan Cheikhoun était “irréfutable”. Les Etats-Unis, le Royaume Uni, la Turquie et la France sont parvenus aux mêmes conclusions.
Paris incrimine le régime. Mais Paris, qui a transmis son rapport à ses partenaires, conclut à la responsabilité du régime en s’appuyant sur le mode de fabrication du gaz sarin utilisé, et en le comparant avec des prélèvements d’une attaque de 2013 imputée au régime à Saraqeb (nord-ouest). La France avait récupéré une munition non explosée après cette attaque et en avait analysé le contenu, explique une source diplomatique.
Même sarin qu’en 2013. “Nous sommes en mesure de confirmer que le sarin employé le 4 avril est le même sarin que celui qui a été employé dans une attaque intervenue à Saraqeb le 29 avril 2013”, a déclaré Jean-Marc Ayrault. Dans les deux cas, de l’hexamine, un stabilisant, a été retrouvé. “Ce procédé de fabrication est celui développé par le CERS au profit du régime syrien”, indique le résumé du rapport, contenant des éléments déclassifiés.
Sanctions contre 271 scientifiques. Le Centre de recherches et d’études scientifiques de Syrie (CERS) est dans le viseur des pays occidentaux qui accusent Damas de ne pas avoir totalement démantelé son arsenal chimique, comme il y est contraint depuis un accord russo-américain en 2013. Le secrétaire américain à la Défense Jim Mattis a estimé vendredi qu’il n’y avait “pas de doute” que le régime avait conservé des armes chimiques. Les Etats-Unis ont annoncé lundi des sanctions contre 271 scientifiques du CERS.
Source : Europe 1, 26/04/2017

Alain Juillet, ancien directeur du Renseignement au sein de la DGSE, le 22 avril 2017 :
Source : Ministère – on peut y écouter Jean-Marc Ayrault. Document original ; annexes en anglais ici et
On y lit des informations très intéressantes, mais enfin, on reste étonné par l’aspect discutable de certaines informations importantes :
  • analyses réalisées par les experts français sur des échantillons environnementaux, prélevés à l’un des points d’impact de l’attaque chimique survenue à Khan Cheikhoun, le 4 avril 2017” : on ne sait pas comment et par qui les échantillons de gaz ont été récupérés dans cette zone rebelle ;
  • on y lit que le gaz sarin récupéré est de la même nature que du gaz récupéré dans une grenade en 2013, ce que cela prouverait que c’est du sarin “gouvernemental” et donc que Damas est coupable. C’est un élément important, certes, mais qu’est-ce qui dit que 1/ des rebelles ne pourraient pas en fabriquer de la sorte ? 2/ surtout, qu’est-ce qui dit que des rebelles n’auraient pas pu en récupérer de stocks gouvernementaux ?
  • on n’a apparemment aucune preuve dans le document que le gaz a bien été émis par une bombe venant d’un avion. Ils arrivent à récupérer du sarin, c’est dommage qu’ils n’aient pas récupéré et analysé des fragments de bombe – ce qui permettrait en réalité de conclure définitivement si on prouvait qu’une bombe larguée par avion contenait  le sarin. D’ailleurs, le sarin diffusé dans une grenade et dans une bombe par avion peut-il avoir la même composition ? ;
  • Les services français ont connaissance en particulier d’un Sukhoi 22 qui a décollé de la base de Chayrat le 4 avril au matin et a effectué jusqu’à six frappes sur la localité de Khan Cheikhoun” : il y a eu 6 frappes chimiques ? Ou combien alors ? L’avion aurait donc transporté du chimique et du conventionnel, utilisant les 2 ?
  • Les services français estiment qu’une mise en scène ou une manipulation par l’opposition n’est pas non plus crédible, en particulier du fait de l’afflux massif de patients en un temps limité vers des hôpitaux sur le territoire syrien et sur le territoire turc, et de la mise en ligne simultanée et massive de vidéos présentant les symptômes de l‘utilisation d’agents neurotoxiques“. On comprend assez mal. Dans l’hypothèse d’un accident, le bombardement aurait touché des stocks chimiques au sol, mais cela semble désormais peu probable. Dans l’hypothèse d’une manipulation, des rebelles auraient profité d’une attaque aérienne pour faire exploser au sol un obus de sarin. En quoi la réponse du rapport blanchit-elle des rebelles ?
  • surtout les services de renseignement n’indiquent en rien des motifs possibles du gouvernement syrien : pourquoi mener une telle attaque, tant au niveau militaire local qu’au niveau politique national ?
En conclusion, on avance, mais il serait bien que des experts indépendants analysent ce rapport. Rapport qui reste assez décevant par rapport à la promesse vendue, et qui pose de vraies questions sur les capacités d’analyse des services de renseignements occidentaux (c’est bien la peine d’espionner la Planète entière pour faire des rapports de type “Années 1950″…)
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119 réponses à “Attaque chimique” en Syrie : le renseignement français incrimine Damas

Commentaires recommandés

Franc-ParleurLe 26 avril 2017 à 12h55
Sans vouloir apparaître comme un complotiste reptilien adepte de la fachosphère et agent des réseaux Poutine fake news, je me pose deux petites questions :
Peut-on faire confiance en la bonne foi de notre gouvernement ?
En quoi le gouvernement syrien a-t-il intérêt a l’usage d’arme chimique, contre bien sûr “son propre peuple”, avec plein d’enfants victimes de préférence, cela d’un point de vue militaire d’abord, et ensuite d’un point de vue politique national et international ?

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