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mercredi 26 avril 2017

L'EDITO et les premières pages d'informations Ouvrières N° 449 du jeudi 20 avril 2017

Informations Ouvrières n°449

Il ne peut y avoir de sauveur suprême
mercredi 19 avril 2017
par  POI National

Il ne peut y avoir de sauveur suprême 
 Serge Bloch, membre du bureau national du POI 
 Si les campagnes électorales précédentes ont été marquées et animées par des coups fourrés, des petites phrases assassines, des mots ravageurs, des dénonciations de frasques et de turpitudes, ils étaient contenus dans des cadres qui faisaient le buzz organisé, structuré par des « communicants et publicitaires », des « politologues distingués » et des « sondeurs d’opinions avisés », chargés d’orienter et de canaliser les votes au moment opportun. Aujourd’hui, tout cela ne fonctionne plus, les pythies sont en panne d’oracles. 
 Parce que nous sommes dans une résistance déterminée, le pouvoir ne parvient pas à mettre en oeuvre, aussi rapidement qu’il l’avait programmé, les contre-réformes nécessaires au capital financier. Ce pouvoir suffoque et s’affole. 
 La guerre de classe que le gouvernement Valls a menée pour imposer la loi travail, dite loi El Khomri, s’opposant ainsi aux 70 % de la population qui la refusaient, utilisant pour ce faire le processus antidémocratique du 49 ter, a été en définitive une victoire à la Pyrrhus. Les masques sont tombés, le pouvoir se disloque et ses failles sont tangibles et préhensibles. 
 Ils se sont usés et n’ont pas réussi à entraîner la classe ouvrière dans leur spirale kamikaze, et le « dialogue social », c’est-à-dire l’intégration syndicale à l’appareil d’État avec la CFDT corporatiste et collaborationniste, est rejeté par les travailleurs conscients. 
 Les grèves multiples qui se poursuivent et s’amplifient, le million de manifestants du 14 juin 2016, refusant avec leurs organisations syndicales dans le cadre de l’axe CGT-FO la loi travail, cristallise le rejet des lois régressives, imposées depuis trop longtemps, contre la Sécurité sociale, les retraites, l’école et les universités, l’hôpital et la santé publique, l’égalité des territoires, les services publics et les statuts des trois fonctions publiques qui y sont associés. 
 Les militants ouvriers, dont nous sommes, savent par expérience que ce n’est que par le rapport de force que la lutte de classe prend et prendra son ampleur. Nous sommes d’ores et déjà déterminés à combattre pour défendre les conquêtes ouvrières et récupérer les acquis de civilisation, gagnés de haute lutte, dont nous sommes partiellement spoliés. Rien ne nous a jamais été donné et il a toujours fallu se battre contre des condottieri qui se sont investis des pouvoirs dévolus. 
 Il ne peut donc y avoir de sauveur suprême. 
 L’architecture de la Ve République est déliquescente. Le président-roi est nu, fragilisé, et quel que soit celui qui sera le prochain élu, les travailleurs construiront et utiliseront les instruments qui seront les leurs, dont le Parti ouvrier indépendant, afin de trouver, dans l’indépendance, les issues à leurs combats politiques. 
 Le 1ermai 2017, journée internationale de solidarité des travailleurs en luttes, se déroulera entre les deux tours de l’élection présidentielle et, comme chaque année, les travailleurs prendront leurs responsabilités dans l’indépendance élaborée et construite dès 1906, depuis le vote de la charte d’Amiens. 
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