Lu dans le DL du 25/04/2017
LE BILLET
PAR GILLES DEBERNARDI
Emmanuel Macron,
la chance du débutant
Remporter le premier tour d’une présidentielle sans l’appui d’aucun
parti ?
Tout le monde savait que c’était impossible.
Un type est arrivé qui ne
le savait pas, et il l’a fait. Lançant son mouvement “En Marche !” au
printemps 2016, avec l’ambition de “recomposer” le paysage, Emmanuel
Macron prêtait à sourire.
À peine sorti de l’anonymat, jamais élu nulle part,
ce trentenaire pressé partait droit au casse-pipe.
Comme si ouvrir des
magasins le dimanche ou libéraliser des lignes autocars suffisait à vous
transformer en homme d’État. Le “poulain” lancé en politique par François
Hollande n’allait pas devenir cheval de course par l’opération du Saint-Esprit.
En dépit de ses faux airs d’évangéliste, on l’imaginait mal accomplir un
miracle.
D’autant que le « renouvellement » qu’il promet n’offre guère de
garanties spectaculaires, hormis une posture et la jeunesse de son âge.
Le
credo du « ni droite ni gauche » n’a rien de révolutionnaire.
Bayrou, bien
avant lui, l’expérimenta sans succès…
Il a réussi, pourtant, porté par son
audace et la chance du débutant.
La primaire de la droite, évacuant Juppé
et Sarkozy, fut une aubaine.
Les errements personnels de François Fillon ont
fait le reste.
Autre divine surprise, la primaire à gauche.
Derrière le
“frondeur” Hamon, incapable de rassembler son camp et vite “siphonné”
par Jean-Luc Mélenchon, le PS dégringole.
Voici donc les deux grands
partis de gouvernement à terre.
Est-ce une raison pour triompher déjà sur
l’estrade, plus euphorique qu’un frais bachelier ?
Le FN, sept millions de
voix au compteur, n’a pas dit son dernier mot. Marine Le Pen, face à
l’ex-banquier, incarnera la colère des exaspérés du système.
À chanter
victoire trop tôt, Macron “le veinard” risque de déchanter le 7 mai.
On verrait
alors le coup de bol se transformer en coup de Trafalgar.
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