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dimanche 19 février 2017

Sous la pression de Hamon, Mélenchon accélère sa campagne présidentielle

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POLITIQUE


Sous la pression de Hamon, Mélenchon accélère sa campagne présidentielle

S'il ne ferme pas (complètement) la porte à la discussion, le candidat de la France insoumise entend aller jusqu'au bout.


Geoffroy ClavelChef du service politique du HuffPost


CHRISTIAN HARTMANN / REUTERS
Sous la pression de Hamon, Mélenchon accélère sa campagne présidentielle
PRESIDENTIELLE 2017 - Reprendre la main et vite. Bousculé par la victoire de Benoît Hamon à la primaire du Parti socialiste, Jean-Luc Mélenchon n'entend pas laisser sa campagne s'embourber dans l'improbable tractation que lui propose le député des Yvelines en vue de ne présenter qu'un seul candidat de la gauche au premier tour de l'élection présidentielle.
Joignant le geste à la parole, le candidat de la France insoumise a donné un coup d'accélérateur à son marathon électoral en présentant ce dimanche 18 février le chiffrage de son programme "L'Avenir en commun". Pas de double meeting ni d'hologramme calé pour créer l'événement mais une émission spéciale sur YouTube avec pas moins de 5 heures de direct d'affilée. Ce rendez-vous, baptisé "Esprit de campagne", se veut fidèle à la stratégie de communication du candidat puisqu'il s'affranchit de l'intermédiaire des médias par le biais des réseaux sociaux et en interactivité avec le public.
Il est aussi une réponse à Benoît Hamon, en déplacement au Portugal ce samedi où le candidat socialiste a pris exemple sur l'union de la gauche au pouvoir. Quand d'autres rêvent d'un chemin commun, Jean-Luc Mélenchon trace sa route.
Mélenchon ne renoncera pas pour "un corbillard"
S'il ne ferme pas (complètement) la porte à la discussion pour ne pas apparaître comme le diviseur d'une gauche déjà fracturée, le candidat de la France insoumise multiplie les conditions et les injonctions à l'encontre de son homologue socialiste, affirmant même publiquement qu'il ne renoncera à rien. "Je n'ai pas l'intention d'aller m'accrocher à un corbillard", a-t-il taclé sur BFMTV en houspillant un Parti socialiste dont il n'a cessé d'annoncer la disparition ces derniers mois.
Alors que "JLM" et Benoît Hamon ont convenu de se rencontrer dans les jours qui viennent, l'eurodéputé cherche à tout prix à se démarquer de son encombrant rival qui l'a détrôné dans les sondages d'intentions de vote. Ce samedi, Jean-Luc Mélenchon s'est fendu d'un billet sur Facebook pour critiquer le projet de "création d'un parlement de la zone euro" confié par le candidat socialiste à l'économiste Thomas Piketty. "Est-ce une façon de créer un problème insurmontable entre nous en 2017? Alors autant s'épargner les simagrées unitaires actuelles! S'agit-il d'un projet pour mettre d'accord entre eux tous les PS de France et d'Europe? Pas avec nous", tranche le candidat de la France insoumise.
Manière de dire qu'avec lui, ce sera tout ou rien. Toujours sur BFMTV, Jean-Luc Mélenchon a clairement laissé entendre que si l'unité devait se faire, ce serait derrière lui et sans les cadres de la majorité sortante, en premier lieu Manuel Valls et Emmanuel Macron. "Si Benoît Hamon est prêt à une politique de rupture avec le passé et avec les gens qui sont encore là, il est le bienvenu", gage l'eurodéputé.
Hamon proche d'un accord avec les écologistes
Face à des réactions jugées "brutales", Benoît Hamon joue la prudence. "Je m'adresse aux électeurs, je ne courrai pas après Jean-Luc Mélenchon, je ne cours après personne, je n'oblige personne", a réagi le candidat socialiste.
Mais dans son entourage, le message a été reçu cinq sur cinq. "Jean-Luc Mélenchon cherche tous les prétextes, il est dans la stratégie de l'évitement", a regretté depuis Lisbonne le député frondeur Pascal Cherki, estimant que Benoît Hamon, à l'inverse, n'avait "depuis la primaire" évoqué "que les convergences" existantes entre les deux projets, sur la transition énergétique, la réforme institutionnelle ou encore la redistribution des richesses.
"Quand on veut discuter, on ne dit pas ça aux gens", regrette le député de Paris qui se veut menaçant: "Ce sketch va finir par lasser les Français, on va discuter avec les forces de gauche mais on va surtout discuter avec les électeurs". Autrement dit: si Mélenchon refuse la discussion, certains de ses électeurs pourraient se laisser séduire par la nouvelle alliance que propose le vainqueur de la primaire socialiste.
Celle-ci devrait franchir cette semaine une première étape avec un accord, jugé en très bonne voie, entre Benoît Hamon et le vainqueur de la primaire EELV Yannick Jadot. Si l'addition de leurs intentions de vote ne suffira pas à qualifier d'office un candidat unique au second tour de la présidentielle, une alliance de projet pourrait offrir à Benoît Hamon la dynamique qu'il recherche pour dépasser le plafond des 15%. Et imposer Jean-Luc Mélenchon dans le rôle du diviseur qui empêche la gauche de l'emporter.
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