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vendredi 20 janvier 2017

L'ECONOMIE - Vendredi 20 janvier 2017


  L'ECONOMIE

       Vendredi 20 janvier 2017





Les finances publiques toujours fragiles en France

Didier Migaud, président de la Cour des comptes.
Didier Migaud, président de la Cour des comptes. AFP/BERTRAND GUAY
Malgré l’amélioration annoncée par le gouvernement, la situation des finances publiques de la France n’est pas rétablie et leur redressement reste un « défi considérable », qui s’imposera au prochain président de la République, a déclaré jeudi Didier Migaud, premier président de la Cour des comptes. Il a souligné que, si l’évolution globale des dépenses de l’Etat paraît « davantage maîtrisée qu’hier », elle le devait en bonne partie à des facteurs non durables, comme les baisses des taux d’intérêt et de la contribution de la France à l’Union européenne. « La situation de nos finances publiques n’est pas encore rétablie, ce qui limite à la fois notre capacité future à effectuer des choix souverains et notre crédibilité face à nos partenaires européens », a expliqué Didier Migaud. Le ministère des finances a annoncé mardi que le déficit budgétaire de l’Etat avait diminué à près de 69 milliards d’euros en 2016, soit son plus bas niveau depuis 2008. Le ministre Michel Sapin a souligné que ce « très bon résultat »confortait l’objectif de le ramener en 2016 à 3,3 % du PIB, puis sous 3 %, comme la France s’y est engagée auprès de ses partenaires européens, cette année. Didier Migaud a relevé, de son côté, qu’avec un déficit public supérieur à 3 % du PIB, la France était l’un des quatre pays, avec l’Espagne, le Portugal et la Grèce, à faire encore l’objet d’une procédure pour déficit excessif de la part de la Commission européenne. Avec un niveau attendu à la fin de 2016 à 3,3 %, « le déficit public devrait rester supérieur d’un point à celui qui serait nécessaire pour stabiliser la dette publique, qui dépassera 96 % du PIB », a-t-il ajouté.
Dans ce contexte, le premier président de la Cour des comptes a averti que l’équation des finances publiques serait rendue cette année « plus complexe » du fait de « trois tendances lourdes ». La première est la« disparition possible d’un des principaux atouts sur lequel l’Etat a pu compter dans les années récentes », à savoir la baisse des taux d’intérêt due à la politique de la Banque centrale européenne et qui a permis de limiter la charge d’intérêt de sa dette. Cette évolution explique 40 % de la baisse des déficits intervenue depuis 2011, estime la Cour. La seconde tient à la « très forte dynamique salariale » dans la fonction publique attendue cette année. La revalorisation du point d’indice de la grille des rémunérations et les hausses d’effectifs font que l’augmentation de la masse salariale de l’Etat « devrait être équivalente en 2017 à celle constatée entre 2011 et 2016 », a exposé Didier Migaud. Enfin, la hausse des moyens consacrés à la sécurité après les attentats de 2015 et 2016« ne sera probablement pas remise en question dans les années qui viennent et aura d’inévitables implications budgétaires »« Qu’elles soient la traduction de choix souverains ou d’évolutions économiques qui ne dépendent pas des décideurs publics, ces tendances doivent nous faire prendre conscience du fait que le redressement de nos finances publiques demeure un défi considérable », a souligné Didier Migaud.
Chine : la croissance s’essouffle. La Chine a vu sa croissance s’essouffler à nouveau en 2016, malgré le recours à de vieilles recettes de relance – immobilier, dépenses publiques, endettement – alors que la conjoncture devrait encore s’assombrir cette année pour le géant asiatique. Le produit intérieur brut (PIB) de la deuxième économie mondiale a gonflé de 6,7 % l’an dernier, sa plus faible croissance depuis vingt-six ans, a annoncé vendredi le Bureau national des statistiques (BNS).
Lafarge visé par une enquête judiciaire sur ses activités en Syrie. A la suite d’une plainte de Bercy, le géant français du ciment Lafarge fait l’objet d’une enquête à Paris sur ses activités en Syrie en pleine guerre, en dépit d’interdictions dans ce pays édictées par l’Union européenne. La cimenterie de Jalabiya, dans le nord de la Syrie, sous la responsabilité d’une filiale locale de Lafarge, avait déjà fait polémique quand Le Monde avait révélé en juin de possibles arrangements sur place avec l’organisation Etat islamique (EI) en 2013 et 2014 pour faire fonctionner ce site, un investissement phare du groupe dans la région.
Hausse des revenus. Le revenu salarial annuel des Français, somme de tous les salaires net perçus par une personne en une année, est reparti à la hausse en 2014 pour atteindre en moyenne 20 670 euros, selon des données publiées jeudi par l’Institut national de la statistique et des études économiques. Il dépasse ainsi de 1,0 % son niveau de 2013 en euros constants alors qu’il restait sur quatre années de baisse entre 2010 et 2013.
VW : Winterkorn dit n’avoir rien su. L’ex-patron de Volkswagen, Martin Winterkorn, a balayé jeudi les accusations de dissimulation devant une commission parlementaire allemande, affirmant n’avoir rien su du trucage des moteurs diesel avant que le scandale n’éclate en septembre 2015. « Je n’ai eu aucun accès à [ce] dossier », a affirmé l’ancien dirigeant de 69 ans, qui se plaisait à dire qu’il connaissait « chaque vis » de ses voitures, venu affronter les parlementaires flanqué de deux avocats.
Dassault : inéligibilité requise. Le parquet national financier a requis jeudi cinq ans d’inéligibilité, deux ans de prison avec sursis et 9 millions d’euros d’amende contre l’industriel et sénateur Serge Dassault, accusé d’avoir caché au fisc des dizaines de millions d’euros pendant quinze ans. Le tribunal correctionnel de Paris rendra son jugement le 2 février. Le PDG du groupe Dassault, 91 ans, est jugé depuis lundi pour blanchiment de fraude fiscale.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
20 milliards d’euros
Les exportations d’armements français ont atteint un nouveau record en 2016 avec 20 milliards d’euros de prises de commandes, grâce notamment au contrat géant de sous-marins conclu avec l’Australie et la vente de Rafale à l’Inde, a annoncé hier Jean-Yves Le Drian. « En 2015, nous avions réalisé le chiffre historique de 17 milliards d’euros d’exportations », a déclaré le ministre de la défense français lors de ses vœux à la Défense, en région parisienne.

Dans la presse étrangère

Trump sera-t-il un président favorable aux milieux d’affaires ?

Un supporteur agite un panneau avec le slogan de campagne de Donald Trump : « Make America Great Again », qui doit bénéficer à l’économie américaine.
Un supporteur agite un panneau avec le slogan de campagne de Donald Trump : « Make America Great Again », qui doit bénéficer à l’économie américaine. © MARK MAKELA / REUTERS
La carotte et, surtout, le bâton. En les rudoyant publiquement, Donald Trump met sous pression les patrons de multinationales qui se bousculent pour lui offrir des gages de bonne volonté et promettre des créations d’emplois aux Etats-Unis. Cette stratégie ultra offensive détonne dans un pays où la sacro-sainte loi du marché protège a priori les entreprises d’un interventionnisme aussi direct. Mais elle semble avoir des résultats, observe La Tribune de GenèveLe constructeur automobile General Motors et le géant de la distribution Wal-Mart viennent ainsi d’ajouter leur nom à la longue liste des groupes qui ont promis de renforcer leurs activités aux Etats-Unis depuis la victoire de Donald Trump, parti en guerre contre les délocalisations. Donald Trump s’est félicité de ces plans industriels au bénéfice, apparent, de l’Amérique, y voyant le fruit de son hyperinterventionnisme alors que certains n’ont fait que recycler des investissements prévus de longue date. Pour les entreprises, il s’agit d’éviter une mauvaise publicité, de peaufiner une image de bon patriote et aussi de se mettre en bons termes avec la nouvelle administration. Avant de l’emporter le 8 novembre, le magnat de l’immobilier n’était toutefois pas le favori des milieux d’affaires. La quasi-totalité des patrons de la Silicon Valley avait pris fait et cause contre lui. Cependant Donald Trump satisfait les milieux d’affaires avec son objectif de plus de dérégulation et de baisses d’impôts massives. La perspective d’avoir, pour la première fois depuis 2010, la Maison Blanche et le Congrès unis sous une même bannière a également enthousiasmé les milieux d’affaires, lassés des années de paralysie politique à Washington. Un point reste problématique : sa volonté protectionniste qui n’est pas favorable aux nombreuses entreprises exportatrices américaines.
« Je suis d’avis que la Chine et les Etats-Unis sont capables de résoudre tout différend, via le dialogue et la négociation, et que les liens commerciaux sino-américains ne vont pas significativement dévier de la voie des bénéfices mutuels. Les deux parties profitent de la coopération et souffrent quand il y a un conflit. »
La Chine et les Etats-Unis peuvent résoudre tout différend commercial par la négociation, a déclaré jeudi le porte-parole du ministère du commerce chinois, Sun Jiwen, alors que le Global Times écrit que les entreprises américaines pourraient faire l’objet de mesures de représailles si le président américain élu Donald Trump déclenche une guerre commerciale. « Il y a peu d’exemples dans l’histoire contemporaine où un seul camp a rendu les armes dans une guerre commerciale. De manière générale, les deux parties finissent chacune par faire des compromis. Comment l’équipe Trump peut-elle croire que la Chine se rendra sans aucune contrepartie ? L’arrogante équipe Trump a sous-estimé la capacité de la Chine à riposter. La Chine est un acheteur de premier plan de coton américain, de blé, de soja et d’avions Boeing », ajoute l’éditorial, sans en dire davantage…
L'éco & moi
Mon argent. Coûts de l’expatriation : Luanda en tête. S’installer à Luanda, la capitale de l’Angola, coûte plus cher qu’une installation à New York, San Francisco ou même Londres. En réalité, cela coûte plus cher que n’importe quelle autre grande ville du monde, si l’on se fie au classement réalisé par la start-up franco-allemande Movinga sur le coût de l’installation dans 75 villes du monde, rapporte La TribuneL’entreprise basée à Berlin a réalisé son classement en se basant sur quatre critères permettant de déterminer le « coût total du premier mois » sur place : le logement, en se basant sur le loyer moyen pour un 35 m2 ; l’installation téléphonique, comprenant les frais de mise en service et le premier mois de forfait ; le coût mensuel des transports en commun ; le coût moyen des dépenses alimentaires sur un mois. Luanda est donc la ville la plus chère du monde pour le premier mois passé sur place, avec un coût total de 3 052 euros. En bas du classement, les résultats sont un peu moins surprenants. La ville la moins chère est Tunis, avec un coût moyen du premier mois de 372,59 euros. Movinga a également réalisé un zoom sur les différentes villes françaises. Et, sans surprise, Paris est la ville la plus chère, avec un coût de la vie lors du premier mois qui grimpe à 1 752,78 euros, bien aidé par le niveau moyen des loyers pour un 35 m2(1 024,95 euros). La capitale est d’ailleurs 16e au niveau mondial.
Etudes & documents
Energie centralisée ou décentralisée ? La transition énergétique, la baisse du coût des énergies renouvelables et l’appétence pour une maîtrise locale de la production d’énergie font aujourd’hui envisager une modification profonde de notre système électrique. Deux options diamétralement opposées bornent le futur : un réseau qui demeure centralisé ou un réseau totalement décentralisé. Une troisième option, intermédiaire, pourrait s’imposer en France dans la prochaine décennie. Certes plus confortable, elle pourrait se révéler plus coûteuse socialement – même s’il est très difficile d’évaluer ces coûts, tant les technologies en jeu évoluent vite. Dans tous les cas, les pouvoirs publics se devront d’investir, de favoriser l’innovation, d’arbitrer en matière de normes techniques et de contrôler le secteur en recourant par exemple aux instruments tarifaires.
Le phénomène urbain : un atout pour le futur. Longtemps, on a considéré les villes comme les réceptacles de tous les maux de la société : insécurité, pollution, hyperdensité, mal vivre, etc. Ce rapport a pour premier objet de montrer que les villes sont aussi sources d’innovation, de développement, d’art de vivre. En un mot, le phénomène urbain est aussi, et d’abord, un atout pour le futur.
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Brexit : Francfort et Paris se tailleront la part du lion

Les deux places financières concentreraient l’essentiel des activités délocalisées de la City.
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Chine : les cinq risques qui menacent sa croissance

La deuxième économie mondiale a crû de 6,7 % en 2016, son rythme le plus faible depuis 1990. Son modèle économique semble de moins en moins tenable aux yeux des experts.
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Source Le Monde.fr

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