L'abbé Pierre, le «pêcheur des âmes»
LES ARCHIVES DU FIGARO - A l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de l'abbé Pierre, Le Figaro vous propose de découvrir le premier cri d'alarme du fondateur d'Emmaüs sur la misère des sans-logis paru dans ses colonnes le 7 janvier 1954.
«Un bébé de trois mois est mort de froid dans un vieux car.» Avant de dénoncer dans son célèbre appel du 1er février 1954, la mort d'une femme «gelée» sur le trottoir du boulevard Sébastopol, l'abbé Pierre en avait déjà appelé à la responsabilité du ministre du logement face à une autre mort inacceptable. Celle du petit Marc cité des Coquelicots à Neuilly-Plaisance. Sa lettre ouverte est publiée dans Le Figaro le 7 janvier, jour de l'enterrement du petit garçon. Le journaliste Gérard Marin, proche de l'abbé Pierre, se souviendra en 2007 de la rencontre «extraordinairement chaleureuse» entre le directeur du journal Pierre Brisson, «grand bourgeois intellectuel» et le «curé chiffonnier porte-parole des plus démunis».
Un hiver froid et meurtrier
L'hiver 54 particulièrement rude est sans pitié pour les milliers de Français victimes du manque criant de logement dont souffre le pays après-guerre. Nombre d'entre eux, ouvriers le jour, retrouvent le soir femme et enfants dans des baraques de fortune construites autour des grandes villes et de Paris en particulier. A Neuilly-Plaisance où l'abbé Pierre et les compagnons d'Emmaüs sont installés depuis 1949, un couple vit dans la carcasse d'un vieux car. La nuit du 3 au 4 janvier leur fils de trois mois meurt de froid. La même nuit, les députés rejettent à l'Assemblée nationale un amendement de Léo Hamon. Il s'agissait de ponctionner un milliard de francs sur les 90 milliards de budget accordé aux H.L.M pour établir des villages d'urgence constitués de constructions rudimentaires mais non-provisoires.
Pour la construction de «villages d'urgence»
L'abbé Pierre invite le ministre de la Reconstruction et du (...) Lire la suite sur Figaro.fr
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