Translate

vendredi 20 janvier 2017

HISTOIRE et MEMOIRE - Il y a dix ans, le 22 janvier 2007, disparaissait l'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs.

HISTOIRE et MEMOIRE


L'abbé Pierre, le «pêcheur des âmes»

    de Chikoff, Irina, Archives, Figaro

LeFigaro.fr
L'abbé Pierre, le «pêcheur des âmes»
/ Rue des Archives/mention obligatoire©Louis Monier
LES ARCHIVES DU FIGARO - Il y a dix ans, le 22 janvier 2007, disparaissait l'abbé Pierre, fondateur d'Emmaüs. Nous vous proposons de relire le touchant portrait esquissé par la journaliste Irina de Chikoff en 2004 dans les colonnes du Figaro.
Article paru dans Le Figaro du 10 janvier 2004
Le choix de l'abbé Pierre
Souhaitant, à 91 ans, «laisser la place aux jeunes», l'abbé Pierre, qui est ce soir l'invité de Michel Drucker sur France 2, a demandé à ne plus figurer dans le sondage qui le place régulièrement en tête des personnalités préférées des Français.
Plusieurs fois, déjà, il a quitté la scène. Mais l'abbé Pierre ne sait pas résister à un rappel. Il ne s'agit pas de coquetterie. Simplement le vieil homme n'ignore pas qu'il reste, malgré son âge ou peut-être même à cause de lui, un bon produit de vente. Alors, s'il peut, encore «servir» à une juste cause, celle des pauvres, l'abbé réajuste sa pèlerine sur sa soutane, enfonce son béret sur un crâne dégarni et repart à l'assaut des indifférences. Pour les ébranler. Quitte à choquer en «gueulant». Il n'a jamais eu peur des mots crus. Dieu lui a donné «l'instinct de l'insolence mesurée». Il sent jusqu'à quel point il peut aller. Du moins il l'a longtemps cru. Il le croit peut-être encore. C'est un entêté! Une vraie tête de mule. Comment aurait-il pu faire vivre pendant cinquante ans les communautés d'Emmaüs s'il ne l'avait pas été?
Souvent il garde les yeux fermés. Pour entrevoir derrière ses paupières une lumière. Il l'attend depuis si longtemps! Enfant il priait pour mourir jeune. Mais Dieu est peut-être «espiègle». L'abbé Pierre a 91 ans. Il sait bien que les hommes ont tort de se survivre. Mais il a accepté la vieillesse, comme tout ce que Dieu accorde, comme une humilité. Sourd, édenté, les mains tremblantes depuis qu'il souffre de la maladie de Parkinson, Henri Grouès espère les «grandes vacances». La mort est une (...) Lire la suite sur Figaro.fr

Abbé Pierre : son premier appel publié dans Le Figaro

Lestienne, Camille
Abbé Pierre : son premier appel publié dans Le Figaro



L'abbé Pierre, l'infatigable fondateur d'Emmaüs, mobilise les Français et le gouvernement pour les sans-logis pendant l'hiver 1954. / Rue des Archives/©Rue des Archives/AGIP
LES ARCHIVES DU FIGARO - A l'occasion du dixième anniversaire de la disparition de l'abbé Pierre, Le Figaro vous propose de découvrir le premier cri d'alarme du fondateur d'Emmaüs sur la misère des sans-logis paru dans ses colonnes le 7 janvier 1954.
«Un bébé de trois mois est mort de froid dans un vieux car.» Avant de dénoncer dans son célèbre appel du 1er février 1954, la mort d'une femme «gelée» sur le trottoir du boulevard Sébastopol, l'abbé Pierre en avait déjà appelé à la responsabilité du ministre du logement face à une autre mort inacceptable. Celle du petit Marc cité des Coquelicots à Neuilly-Plaisance. Sa lettre ouverte est publiée dans Le Figaro le 7 janvier, jour de l'enterrement du petit garçon. Le journaliste Gérard Marin, proche de l'abbé Pierre, se souviendra en 2007 de la rencontre «extraordinairement chaleureuse» entre le directeur du journal Pierre Brisson, «grand bourgeois intellectuel» et le «curé chiffonnier porte-parole des plus démunis».
Un hiver froid et meurtrier
L'hiver 54 particulièrement rude est sans pitié pour les milliers de Français victimes du manque criant de logement dont souffre le pays après-guerre. Nombre d'entre eux, ouvriers le jour, retrouvent le soir femme et enfants dans des baraques de fortune construites autour des grandes villes et de Paris en particulier. A Neuilly-Plaisance où l'abbé Pierre et les compagnons d'Emmaüs sont installés depuis 1949, un couple vit dans la carcasse d'un vieux car. La nuit du 3 au 4 janvier leur fils de trois mois meurt de froid. La même nuit, les députés rejettent à l'Assemblée nationale un amendement de Léo Hamon. Il s'agissait de ponctionner un milliard de francs sur les 90 milliards de budget accordé aux H.L.M pour établir des villages d'urgence constitués de constructions rudimentaires mais non-provisoires.
Pour la construction de «villages d'urgence»
L'abbé Pierre invite le ministre de la Reconstruction et du (...) Lire la suite sur Figaro.fr

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire