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vendredi 2 décembre 2016

François Hollande : Le Chant du départ

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François Hollande : Le Chant du départ 

Pour la première fois, un Président, non battu par le suffrage universel, renonce de lui-même à solliciter un nouveau mandat. 


 02/12/2016 01:01 CET | Actualisé il y a 17 heures

Anne SinclairDirectrice éditoriale, Le Huffington Post

                                 



PRÉSIDENTIELLE 2017 - Il était très émouvant, ce retrait d'un homme, dans l'intérêt de son pays et le bien de sa famille politique. François Hollande, dans la soirée de ce jeudi 1er décembre, avait la voix blanche de celui qui est conscient de prendre la décision la plus douloureuse de sa vie publique. Il avait le regard éteint, mais le plaidoyer éloquent. Et à la fierté de son bilan, et à la lucidité du constat qu'il fait sur la situation de la France, il a ajouté l'élégance du regret. Regret d'un chômage dont il a annoncé trop tôt et trop vite le recul; regret surtout d'avoir, avec le triste épisode de la déchéance de nationalité, fracturé la gauche sans unir le pays. L'homme d'Etat s'est grandi, et le président de la République restera dans l'histoire comme celui qui a su rompre avec l'habituel enchaînement des ambitions et du pouvoir.
Cette année est la plus imprévisible depuis bien longtemps. En moins de deux semaines, la France aura tourné des pages qu'on croyait déjà écrites. Elle s'est séparée de deux présidents et d'un ancien Premier ministre; elle a rebattu toutes les cartes et rendu l'avenir incertain.
A l'aube de cette campagne présidentielle, il n'y a plus une seule situation acquise. Les Français qu'on avait taxés d'immobilisme et de conservatisme dans le choix des hommes ont renversé la table. A droite en se séparant du favori et de l'éternel prétendant. A gauche, dans la foulée, sans même voter, parce que les sondages étaient très bas et que l'opinion grondait.
Ce ne sera pas sans conséquence, d'ailleurs, dans la gouvernance des démocraties, que pour la première fois, un dirigeant soit éliminé sans avoir été vaincu par le suffrage populaire. On a découvert les Français en colère, les enquêtes d'opinion mesurer quotidiennement sa chute, ses adversaires se coaliser contre lui, et un livre, voulu par lui et malvenu, le terrasser. Drôle de destin pour un président arrivé avec de l'espoir et qui renonce parce qu'il n'en a plus. Mais s'il s'était obstiné, il risquait de dilapider bien au-delà de sa propre image, et les déchirures françaises auraient été trop fortes pour une société fragilisée.
Il sera temps de commenter, pendant cinq mois encore, les épisodes à venir d'une campagne qui s'annonce décisive. Il sera temps, d'évaluer quelles sont les chances du réformisme à la Manuel Valls de figurer dans la lutte finale. Il sera temps de mesurer la possibilité qu'auront Arnaud Montebourg ou Benoît Hamon de bousculer complètement ce qui reste du parti socialiste. Il sera temps de savoir si Jean-Luc Mélenchon réussira son pari de devenir le nouveau pivot autour duquel s'organisera la gauche. Il sera temps de vérifier le bien fondé de l'hypothèse Macron, qui veut faire mentir la malédiction du ni droite ni gauche. Il sera temps de savoir si François Fillon saura fédérer bien au-delà du 'non' à Sarkozy. Et il sera temps de savoir si Marine Le Pen pourra provoquer en France le plus grand séisme politique depuis la Libération.
Restons au moins une journée sur ce "Chant du départ" de François Hollande. Ce ne fut pas, évidemment, un hymne à la victoire comme celui écrit par Méhul et Chénier en 1794. Mais dans sa mélancolie, il y eut, comme l'a dit justement Christiane Taubira, "un moment de dignité comme la politique en était devenue avare".
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1 commentaire:

  1. François pour une fois je suis d'accord avec toi .En 2012 pour ne plus subir Nicolas l'agité du bocal au 2 ème tour j'ai voté pour toi sans illusion..... pendant 4 ans tu as essayé de nous faire prendre les vessies pour des lanternes. Pendant tout ce temps la colère du peuple n'afait que monter et la mienne avec . Tu nous as fait subir les oukasses du petit SARKO de <> Valls avec le jeune Macron qui au mépris de la démocratie nous ont imposé à coup de 49.3 la loi scélérate El Komeri alors que par millions nous étions dans les rues pour exiger son retrait. Aujourd'hui tu déposes le triste bilan de tous tes reniements .Tu pars à la retraite en suivant ton prédécesseur alors que nous nous allons continuer le combat avec tous les insoumis du pays.
    Rassures toi ce n'est pas avec la clique de tes hypocrites compères du gouvernement que nous allons poursuivre .....chacun son chemin chacun son destin...allez sans rancune bon vent Président......

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