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vendredi 7 octobre 2016

L'ECONOMIE - Vendredi 7 octobre 2016

L'ECONOMIE 

Vendredi 7 octobre 2016

L’Insee abaisse sa prévision de croissance pour 2016

Siège de l’Insee à Paris.
Siège de l’Insee à Paris. THOMAS SAMSON / AFP
Une mauvaise nouvelle de plus pour le gouvernement. L’Insee a revu fortement à la baisse sa prévision de croissance pour 2016, qui devrait plafonner à 1,3 %, malgré une probable accélération de l’activité en fin d’année. Dans sa note de conjoncture publiée jeudi, l’institut statistique a abaissé de 0,3 point sa prévision du mois de juin, qui pariait sur une croissance de 1,6 % du produit intérieur brut (PIB). Une conséquence du trou d’air subi par l’économie française au printemps, avec une contraction de l’activité de 0,1 %. « La croissance a franchement calé », a reconnu Vladimir Passeron, chef du département de la conjoncture de l’Insee, qui anticipe un rebond « modeste » au troisième trimestre (+ 0,2 %), puis une accélération au quatrième trimestre (+ 0,4 %)… néanmoins trop faible pour compenser le retard pris au printemps. Si le chiffre annuel de 1,3 % était confirmé, la France ferait à peine mieux cette année qu’en 2015 (1,2 %), alors que les signaux économiques laissaient entrevoir une reprise enfin marquée huit ans après la crise des « subprimes ». Elle ferait en outre moins bien que la moyenne de la zone euro (1,6 %), pour la troisième année de suite.
Plus grave peut-être encore, l’objectif de réduction du déficit public, fixé à 3,3 % du PIB, pourrait se trouver fragilisé, faute de recettes fiscales à la hauteur des attentes. Une situation de mauvais augure pour le gouvernement, à quelques mois de l’élection présidentielle. Le ministre des finances, Michel Sapin, n’a pas écarté que l’objectif gouvernemental de 1,5 % ne soit pas atteint cette année. Outre l’Insee, plusieurs organisations internationales ont corrigé à la baisse ces derniers mois leurs hypothèses de croissance pour l’Hexagone, à l’image de l’OCDE (1,3 %) ou bien du FMI (1,3 %). Selon Vladimir Passeron, le mouvement d’opposition à la loi travail aurait ainsi coûté 0,1 point de croissance à la France, en pénalisant à la fois les raffineries, le secteur de la chimie et celui des transports. Les attentats, quant à eux, auraient fait chuter la fréquentation des touristes étrangers. D’après l’Insee, la révision à la baisse du chiffre de croissance doit cependant beaucoup à un troisième facteur : la baisse des exportations, beaucoup moins dynamiques que prévu. En 2016, le commerce extérieur devrait ainsi coûter 0,4 point de croissance à la France, malgré un probable rebond au second semestre. « C’est le point noir de l’économie française », souligne Dorian Doucher, responsable de la synthèse conjoncturelle à l’Insee. Une situation paradoxale, alors que les entreprises ont vu leurs marges s’améliorer, avec les allégements fiscaux du pacte de responsabilité. D’après l’Insee, l’économie française devrait néanmoins bénéficier de quelques facteurs positifs en 2016, qui viendront embellir un tableau globalement morose. Le pouvoir d’achat des ménages devrait ainsi augmenter de 1,8 % sur l’ensemble de l’année, entraînant une hausse de 1,5 % de la consommation des ménages. L’investissement des entreprises progresserait de 3,6 %, après + 2,7 % en 2015, favorisé à la fois par la baisse des taux d’intérêt. Et, même à 1,3 %, « la croissance serait suffisante pour que le chômage baisse », souligne l’Insee. Le taux de chômage devrait continuer à « baisser modérément » jusqu’à la fin de l’année, pour redescendre à 9,5 % de la population active en métropole et atteindre 9,8 % en intégrant l’outre-mer, contre respectivement 9,6 % et 9,9 % à la mi-2016. Par ailleurs, la production industrielle en France a fortement rebondi de 2,1 % en août, après un recul de 0,5 % en juillet,annonce vendredi l’Insee.
Crash éclair de la livre. La livre sterling a subi un crash éclair vendredi au début des échanges en Asie, des courtiers perplexes évoquant des raisons techniques, voire une erreur humaine, sur fond de craintes d’un « Brexit dur » ravivées par des propos de François Hollande. Peu après 8 heures à Tokyo (jeudi 23 heures GMT), la livre sterling a ponctuellement chuté à 1,1841 dollar, soit un nouveau plus-bas depuis 1985, avant de se redresser autour de 1,24 dollar. Elle valait deux heures plus tôt 1,2614 dollar, soit un décrochage brutal de 6,1 %.
Inégalités salariales croissantes aux Etats-Unis. Les jeunes travailleurs aux Etats-Unis gagnent moins que la génération précédente au même âge et travaillent plus, selon une étude du Pew Research Center publiée jeudi. Le salaire médian des 16-24 ans qui était de 28 131 dollars par an en 1980 a baissé de 11 % en trente-cinq ans. Le salaire annuel médian pour cette tranche d’âge n’était plus que de 25 000 dollars en 2015, selon les derniers chiffres du ministère du travail épluchés par le centre d’études statistiques Pew. Dans le même temps, les plus âgés, au-delà de 65 ans, gagnent beaucoup plus qu’en 1980. La paie médiane, pour ceux qui ne sont pas encore à la retraite, a grimpé de 37 %, passant de 36 483 dollars par an en 1980 à 50 000 en 2015. Ceux dans la tranche d’âge de 55 à 64 ans ne gagnent que 10 % de plus qu’en 1980.
Citroën en Iran. Des Citroën sortiront d’une usine iranienne à partir de 2018, aux termes d’un accord de coentreprise scellé jeudi avec le groupe automobile Saipa, a annoncé le constructeur français PSA, maison mère de la marque aux chevrons. L’usine Saipa de Kashan, la plus moderne d’Iran puisqu’elle a été inaugurée en 2010, produit actuellement des versions locales d’autos sud-coréennes Kia des années 1980 ainsi qu’un « crossover » (4 × 4 urbain) chinois. Les produits Citroën monteront en cadence jusqu’à occuper toute la capacité de l’usine. PSA envisage un rythme annuel de 150 000 unités à l’horizon 2021, mais l’installation peut a priori sortir plus de 200 000 véhicules, selon des responsables de l’entreprise.
Poids croissante de Snapchat et d’Instagram. Près d’un tiers des internautes français (30 %) utilisent désormais les plates-formes de partage de photos et de videos Snapchat et Instagram, un usage en forte hausse sur les deux dernières années, selon une étude de Kantar TNS parue jeudi.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
– 10 % à – 15 %
Les investissements étrangers directs dans le monde devraient reculer de 10 à 15 % cette année, avant de se renforcer en 2017 et 2018, selon une étude de l’Organisation des Nations unies publiée jeudi. Dans son rapport, la Conférence des Nations Unies pour le commerce et le développement (Cnuced)montre que les flux d’investissements étrangers directs (IED) devraient atteindre cette année entre 1 500 milliards et 1 600 milliards de dollars (entre 1 340 milliards et 1 430 milliards d’euros). En 2015, ils avaient progressé de 38 %, contre une baisse de 11 % en 2014 et de 6 % en 2013.

Dans la presse étrangère

McDonald’s perdrait-il la bataille des burgers ?

Enseigne d’un McDonald’s à Chicago en 2006.
Enseigne d’un McDonald’s à Chicago en 2006. JEFF ROBERSON / AP
Le nombre de hamburgers vendus dans les restaurants américains McDonald’s a été stable au cours des dernières années. De nouvelles chaînes de burgers attirent les clients avec des sandwichs plus gastronomiques, faits sur commande et avec un service rapide occasionnel, observe The Wall Street Journal. Servir ce genre de produit est en contradiction avec la stratégie de McDonald’s depuis six décennies, dans laquelle vitesse et faibles coûts sont des piliers de la vente. Aussi le président américain de McDonald’s, Mike Andres, affirme : « Comment pouvons-nous offrir le meilleur hamburger à la vitesse de McDonald’s et, en fin de compte, à la valeur que vous attendez de McDonald’s ? Voilà ce vers quoi nous travaillons. . Steve Easterbrook, qui est devenu le directeur général de McDo l’année dernière direction, a déclaré que l’entreprise essaie de nouvelles choses et repenser « les croyances traditionnelles. »Car les défis sont clairs. Les burgers sont habituellement faits à l’avance et conservés dans des lieux de réchauffement afin qu’ils soient prêts lorsque les clients arrivent. McDonald’s explique que son objectif pour le délai de livraison, à partir de la commande jusqu’au moment où il est livré au client, est d’à peine quatre-vingt-dix secondes. Le défi est aussi de diversifier l’offre et la qualité. Même si McDonald’s a élargi ses menus, les hamburgers représentent encore environ 20 % du total des ventes de la chaîne de 8,6 milliards de dollars au Etats-Unis l’an dernier. Les tentatives de ces dernières années pour vendre des hamburgers avec des ingrédients de meilleure qualité conduisant à la hausse des prix n’ont pas été couronnées de succès. De plus, les consommateurs considèrent que la qualité des hamburgers a baissé et ils se sont classés derniers d’une enquête auprès de 21 chaînes de hamburgers en 2014. Les chaînes d’alimentation, qui mettent l’accent sur les produits plus frais et les ingrédients de qualité supérieure, telles que Panera Bread Co., ont progressé à un rythme plus rapide que l’industrie du fast-food. Et elles croissent plus rapidement que McDonald’s, en particulier chez la génération de l’an 2000, qui dépasse les baby-boomeurs, en tant que plus grand groupe démographique du pays. La dernière tentative de McDonald’s de créer un meilleur hamburger a échoué. La solution est-elle de revoir radicalement la politique traditionnelle ? Peut-être. Dans ce qui serait un changement majeur, un franchisé de Dallas a persuadé au printemps la compagnie de proposer un burger avec de la viande de bœuf fraîche. McDo utilise la viande bovine congelée depuis les années 1970. Passer au frais serait une vraie révolution. Cela serait-il suffisant pour inverser la tendance ?
« C’est un grand pas en avant »
C’est ce qu’a estimé le patron des députés sociaux-démocrates, Thomas Oppermann, en annonçant l’accord de principe entre la CDU et le SPD, les deux partis politiques formant la coalition au gouvernement, pour présenter un projet de loi forçant les entreprises de plus de 500 salariés à respecter l’égalité salariale entre les hommes et les femmes. Le différentiel brut de salaire entre hommes et femmes atteignait 21 % l’an dernier en Allemagne, selon l’Office fédéral des statistiques, contre 23 % il y a dix ans. Un tiers de ce différentiel, soit un écart de – 7 %, est la différence entre hommes et femmes à qualification et poste équivalents,
une discrimination connue sous le nom de gender pay gap.
L'éco & moi
Mon argent. Logement : un volume record de prêts immobiliers distribué en août. Les prêts immobiliers consentis aux particuliers par les banques en France ont atteint un record de 23 milliards d’euros au mois d’août, après 21,2 milliards d’euros en juillet, soit le plus gros volume mensuel depuis au moins 2003, les ménages profitant des taux bas pour acheter un logement ou renégocier un emprunt en cours, selon la Banque de France (BdF). Les renégociations de crédits ont représenté la moitié de ces nouveaux prêts, les particuliers faisant jouer la concurrence entre banques pour obtenir un meilleur taux, et réduisant ainsi leur montant de remboursement ou la durée de leur crédit. L’ensemble des crédits contractés par les particuliers ont ainsi augmenté de 4 %, après + 3,7 % en juillet, sous l’effet de cette nette accélération des crédits à l’habitat (+ 3,7 % après + 3,3 %), précise la BdF. Quant aux taux d’intérêt des crédits à l’habitat, ils ont à nouveau diminué pour s’établir à 1,72 % en moyenne en août, après 1,78 % en juillet, précise l’institution. Depuis le 1er janvier, ces taux ont diminué de 0,61 point de pourcentage, puisqu’ils étaient de 2,33 % en décembre 2015.
Etudes & documents
Poids économique de la mode en France. Les industries de la mode française au sens large, incluant vêtements, maroquinerie, parfums, optique, horlogerie et joaillerie, représentent un chiffre d’affaires de 150 milliards d’euros, selon une étude réalisée par l’Institut français de la mode (IFM) présentée mardi en marge de la Fashion Week parisienne. L’étude permet d’établir que le secteur dégage une valeur ajoutée de 36 milliards d’euros, soit 1,7 % du produit intérieur brut (PIB) français.
« Il s’agit d’une vision globale de la mode comme une économie de la marque et de l’immatériel », a déclaré à la presse Pascal Morand, président exécutif de la Fédération française de la couture. Elle permet de voir que le secteur pèse finalement plus lourd que l’aéronautique (102 milliards d’euros de chiffre d’affaires) ou l’automobile (39 milliards), a-t-il ajouté lors d’une présentation réunissant pour la première fois les fédérations de la couture et du prêt-à-porter. Au total, les emplois directs des industries de la mode atteignent 580 000.
Menaces et coûts des insectes sur l’économie mondiale. Les insectes envahissants, en pleine expansion sous l’effet des échanges mondiaux et du réchauffement planétaire, font chaque année au moins 69 milliards d’euros de dégâts dans le monde, un chiffre largement sous-estimé, selon une étude parue mardi. Dommages aux biens et services, coûts en matière de santé, pertes agricoles… les impacts des insectes envahissants (proliférant hors de leur milieu naturel) sont nombreux. Et le résultat chiffré de cette évaluation est un minimum, soulignent les auteurs de cette synthèse inédite publiée dans Nature Communications. Sur 69 milliards d’euros de dommages (76,9 milliards de dollars), le termite de Formose (Coptotermes formosanus) apparaît comme l’un des plus destructeurs, relève cette équipe pluridisciplinaire impliquant notamment le CNRS, l’université Paris-Sud et l’Institut de recherche pour le développement (IRD). Une fois établi, ce termite n’a d’ailleurs jamais pu être éradiqué, et son potentiel établissement en Europe est à craindre avec le changement climatique. Egalement en haut du classement, la teigne des choux (Plutella xylostella) coûte 4,1 milliards d’euros par an, et le longicorne brun de l’épinette (Tetropium fuscum) 4 milliards d’euros, rien qu’au Canada. Sur la santé, le coût attribuable aux insectes envahissants dépasse 6,1 milliards d’euros annuels (non inclus le paludisme – dont l’essentiel est lié à un moustique présent naturellement – ou le virus Zika). La dengue est la maladie la plus coûteuse (84 % des dépenses, rien que pour les zones où ces moustiques sont envahissants). Le virus du Nil occidental en représente 15 %.
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