- Nouer une relation plus chaleureuse, moins crispée. Lors de leur entrevue, prévue en marge du Forum économique de l’Est qui s’ouvre ce vendredi à Vladivostok, dans l’Extrême-Orient russe, le président Vladimir Poutine et le premier ministre japonais, Shinzo Abe, vont s’efforcer de passer outre à leur défiance mutuelle.
- Cette circonspection réciproque n’est historiquement pas dénuée de fondement. Depuis la fin de la seconde guerre mondiale, en effet, les deux pays sont enfermés dans un contentieux territorial à propos de quatre îles de l’archipel des Kouriles du Sud, administrées par la Russie mais revendiquées par le Japon sous le nom de « Territoires du Nord ».
- Ce différend, objet de tractations à répétition, a jusqu’ici toujours empêché la signature d’un traité de paix. D’autant que chaque camp, arc-bouté sur son bon droit, avance ses propres « réalités historiques ».
- Jouant la carte de l’apaisement, le gouvernement nippon a fait savoir qu’il souhaitaitrenforcer la coopération économique bilatérale, et ce même si aucune avancée n’a lieu sur le dossier des Kouriles ; un geste salué par l’agence de presse pro-KremlinSputnik d’un surprenant « Domo Arigato » (« merci beaucoup », en japonais dans le texte).
- En écho, les services de la présidence russe ont annoncé que Vladimir Poutine se rendrait en décembre au Japon – une première depuis 2005 –, à l’occasion des soixante ans de la déclaration commune soviéto-japonaise (octobre 1956) rétablissant les relations diplomatiques entre Tokyo et Moscou. Voice of America
- Pour le magazine Sentaku, cependant, la manœuvre diplomatique de Shinzo Abe, pour louable qu’elle soit, risque fort de se heurter à un mur. De fait, à l’approche des élections législatives du 18 septembre en Russie, dont Vladimir Poutine compte faire un marchepied pour sa réélection en 2018, il est plus probable que celui-ci soit plus prompt à attiser la fibre patriotique qu’à faire des concessions.
- Les Etats-Unis, eux, ne semblent pas s’inquiéter outre mesure du rapprochement russo-nippon, bien que l’archipel représente un allié de poids dans une région hautement stratégique. « Nous leur laissons le soin de définir la nature de leur relation », a souligné le département d’Etat. De la pure xyloglossie ? The Washington Examiner
Sources Le Monde.fr
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