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mardi 13 septembre 2016

L'ECONOMIE - Mardi 13 septembre 2016

L'ECONOMIE


Mardi 13 septembre 2016

Barroso chez Goldman Sachs : polémique et « clarifications »

L’ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso (à droite) salue le président de l’UE, Jean-Claude Juncker.
L’ancien président de la Commission européenne José Manuel Barroso (à droite) salue le président de l’UE, Jean-Claude Juncker. JOHN THYS / AFP
Le président de la Commission européenne Jean-Claude Juncker a demandé à José Manuel Barroso, son prédécesseur, des « clarifications »sur son embauche en juillet par la banque américaine Goldman Sachs, vivement critiquée au nom de l’éthique. Dans un courrier rendu public lundi par la médiatrice de l’Union européenne, Emily O’Reilly, M. Juncker, longtemps sur la réserve dans ce dossier, explique que la Commission a demandé à M. Barroso de « fournir des clarifications sur ses nouvelles responsabilités et les termes de son contrat de travail ». La réponse, poursuit M. Juncker, sera soumise à l’avis, non contraignant, du comité d’éthique ad hoc, chargé d’éclairer la Commission sur les projets de reconversion professionnelle des anciens commissaires européens et leur conformité ou non aux règles internes de bonne conduite. L’ancien premier ministre conservateur portugais José Manuel Barroso, qui a présidé la Commission de 2004 à 2014, a été chargé au début de l’été par la banque d’affaires américaine Goldman Sachs de la conseiller sur les questions liées au Brexit. Cette nomination avait été accueillie par de vives protestations, notamment au Portugal et en France, où le président François Hollande l’a qualifiée de « moralement inacceptable », accusant la banque américaine d’avoir contribué au trucage des comptes publics de la Grèce.
Une pétition de citoyens affichant plus de 60 000 signatures fustige aussi« le rôle central de Goldman Sachs dans le déclenchement de la crise économique de 2008 », s’inquiétant que M. Barroso mette au profit de ce groupe privé la notoriété gagnée dans ses anciennes fonctions publiques.
Mais la Commission n’y voyait pas malice depuis deux mois, se retranchant derrière le code de bonne conduite signé par les commissaires. Celui-ci prévoit une période de « refroidissement » de 18 mois à l’issue de leur mandat, durant laquelle ils doivent demander une autorisation à leur ancien employeur pour rejoindre un groupe privé. Plus d’un an et demi s’étant écoulé depuis le départ de Bruxelles de M. Barroso, en novembre 2014, il n’était donc pas concerné. C’était sans compter l’intervention de Mme O’Reilly, chargée d’étudier les plaintes à l’encontre des institutions de l’UE. Elle a écrit la semaine dernière à M. Juncker pour lui faire part de ses« préoccupations » sur ce sujet susceptible de creuser encore davantage le fossé entre les politiques et leurs opinions publiques. Dans ce courrier, elle suggérait notamment à l’exécutif européen une approche « au cas par cas », en fonction de l’importance de la personnalité concernée, dans son application de l’article 245 du traité sur le fonctionnement de l’Union (TFEU). Celui-ci stipule que les membres de la Commission, après cessation de leurs fonctions, doivent respecter « les devoirs d’honnêteté et de délicatesse quant à l’acceptation de certaines fonctions ou de certains avantages ».
« Il n’est pas suffisant de dire qu’aucune règle n’a été enfreinte, il faut considérer l’esprit et l’intention que sous-entend l’article en question du traité et modifier le code pour refléter cela précisément », avertissait Mme O’Reilly. Dans sa réponse, M. Juncker a tenu à préciser qu’en cas de visite à la Commission, son prédécesseur serait désormais reçu « non pas comme ancien président, mais comme un représentant d’intérêts [privés] et sera soumis aux mêmes règles s’appliquant à tous ceux-ci conformément au registre de transparence », où les lobbyistes actifs à Bruxelles sont référencés.
Affaire Tapie : Lagarde devant la CJR. La directrice générale du FMI Christine Lagarde sera jugée à partir du 12 décembre devant la Cour de justice de la République (CJR) pour son rôle dans l’affaire de l’arbitrage Tapie qui lui vaut, huit ans après, un procès embarrassant. La patronne du Fonds monétaire international devra comparaître pour le délit de négligence dont a résulté un détournement de fonds publics. Soit les 403 millions d’euros accordés en 2008 à Bernard Tapie par un arbitrage, une sentence privée destinée à régler son vieux contentieux avec l’ancienne banque publique du Crédit lyonnais sur la revente d’Adidas en 1994.
Belles perspectives pour Ariane. Arianespace a annoncé la signature de trois nouveaux contrats de lancements de satellites, ce qui porte son carnet de commandes à 56 lancements d’ici à 2018 pour une valeur de 5,3 milliards d’euros, à l’occasion de la World Satellite Business Week à Paris.
Discussions américano-cubaines. Responsables américains et cubains ont discuté économie lundi à Washington pour la première fois depuis le rétablissement des relations diplomatiques entre les deux pays en juillet 2015. Ils ont discuté d’épineux problèmes bancaires et commerciaux dans l’ombre d’un embargo économique que les Etats-Unis imposent sur Cuba depuis plus de cinquante ans. Cet embargo ne peut être levé que par un vote du Congrès américain.
Rachat dans les semi-conducteurs. Renesas Electronics, spécialiste japonais des microcontrôleurs pour automobiles et autres semi-conducteurs, a annoncé mardi un accord pour racheter la société américaine Intersil, qui conçoit aussi des puces utiles pour les véhicules, pour un montant de 3,2 milliards de dollars (2,8 milliards d’euros). Renesas propose aux actionnaires 22,5 dollars par titre, soit une prime de 14 % par rapport au cours de clôture d’Intersil lundi à New York.

Micro-Macro

par Thibaut Soulcié
Dessin de Thibaut Soulcié
+ 3 %
C’est la prévision de croissance espagnole revue lundi à la hausse par le chef du gouvernement sortant en Espagne, Mariano Rajoy, en dépit du blocage politique qui empêchera l’adoption d’un nouveau budget pour 2017. A la fin de juillet, le ministre de l’économie, Luis de Guindos, avait émis une prévision de croissance de 2,9 % pour 2016 et 2,3 % pour 2017.

Dans la presse étrangère

La Suisse proche de la sortie du nucléaire ?

Des gens marchent près la centrale nucléaire de Beznau, la plus ancienne en Suisse, lors d’une manifestation antinucléaire, le 22 mai 2011 à Dottingen (nord de la Suisse).
Des gens marchent près la centrale nucléaire de Beznau, la plus ancienne en Suisse, lors d’une manifestation antinucléaire, le 22 mai 2011 à Dottingen (nord de la Suisse).FABRICE COFFRINI / AFP
Cinq ans après l’accident nucléaire de Fukushima, la Stratégie énergétique 2050 est en passe d’être approuvée à Berne. Ce plan de sortie du nucléaire et de remplacement de l’atome par des énergies alternatives progresse avec la lenteur d’un paresseux. Mais le bout du chemin est proche, affirme La Tribune de Genève. Le Parlement devrait accepter ce paquet à la fin de la session d’automne, le 30 septembre. Si le conditionnel reste de mise, les partisans de ce virage historique sont optimistes. Partisans et opposants ont pu compter leurs troupes au National, lors d’un ultime débat en plénum, lundi. A gauche, le soutien est unanime. A droite, c’est plus compliqué. L’UDC, elle, n’accepte pas ce tournant énergétique. Si le virage énergétique passe la rampe, l’UDC réitère sa menace de référendum. Mais le référendum ne fait pas peur aux partisans de la Stratégie : « Ils vont perdre et le peuple leur aura donné tort », se réjouit Isabelle Chevalley, Vert’libérale vaudoise. Le Vaudois Jean-Pierre Grin acquiesce : « Au final, cette Stratégie est assez équilibrée entre le soutien au solaire et à l’hydraulique, un référendum serait un combat perdu. » La Stratégie énergétique 2050 interdit la construction de nouvelles centrales nucléaires. Mais elle ne fixe pas de date limite pour débrancher les installations actuelles. La centrale de Beznau (1969), la plus vieille du monde, pourrait ainsi fonctionner jusqu’en 2031.
« Au 1er semestre, les entrées effectives en formation concernent 400 000 demandeurs d’emploi »,
s’est félicité lundi François Hollande lors de la visite d’un organisme de formation dans les Yvelines. Le plan « 500 000 formations supplémentaires », lancé à la fin de février par le gouvernement à destination des chômeurs, « est en place dans toutes les régions ». « On n’a pas encore atteint l’objectif, mais on a commencé à franchir une étape très importante »a estimé le président français.
L'éco & moi
Nouvelles technologies. Croissance du commerce sur le Web. Le commerce sur Internet a poursuivi sa croissance au deuxième trimestre, avec un nouveau bond de 15 %, les Français ayant dépensé 17,4 milliards d’euros en ligne au cours de la période, a fait savoir lundi la fédération du secteur (Fevad). Le nombre de transactions a une nouvelle fois progressé fortement (+ 21 %), à 230 millions, compensant le recul persistant du panier moyen (– 5 %), à 75,5 euros. « La croissance se maintient au deuxième trimestre à un rythme soutenu », bénéficiant de la progression du nombre de consommateurs en ligne – + 1,3 million en un an – et d’« une offre toujours plus étoffée avec près de 190 000 sites marchands actifs » soit« 13 % de plus en un an (+ 21 600 sites) », révèle la Fevad dans un communiqué. Dans le courant de mai, la Fevad avait annoncé que le cap des 200 000 sites marchands serait franchi en France lors du troisième trimestre. « Le nombre de sites marchands actifs aura ainsi été multiplié par 10 en dix ans », avait alors précisé la fédération. Selon des données de Mediametrie pour la Fevad, les cyberacheteurs sont 1,3 million de plus qu’il y a un an, soit 36 millions (+ 4 %). « Près de la moitié (48 %) des internautes ont acheté un produit d’habillement ou de mode sur Internet au cours des six derniers mois. Le panier moyen pour ces achats est de 55 euros », précise un communiqué de la Fevad et de Mediametrie.
Etudes & documents
La mauvaise gestion de la politique économique de la zone euro depuis la crise. Depuis la crise de 2008-2009, la gestion de la politique économique de la zone euro a été assez catastrophique : la politique monétaire a été procyclique : restrictive de 2012 à 2013 alors que l’activité était faible, expansionniste depuis alors que l’activité redémarre ; la politique budgétaire a aussi été procyclique : réduction des déficits publics de 2011 à 2014 alors que l’activité est faible et qu’en conséquence le multiplicateur budgétaire est élevé ; faible réduction des déficits publics depuis 2015 alors que la croissance est repartie ; une attention très insuffisante a été accordée à la situation des banques de la zone euro (taille des créances douteuses, besoin de restructurer les bilans) jusqu’en 2016, ce qui contribue à l’absence de redémarrage du crédit et à la faiblesse des effets de la politique monétaire sur l’économie réelle.
Les investissements pour protéger l’environnement baissent légèrement en 2014. En 2014, les établissements industriels employant 20 salariés ou plus ont consacré 1,6 milliard d’euros à des investissements ou des études pour protéger l’environnement. Ce montant est en légère baisse par rapport à 2013. Les secteurs de l’énergie, de l’industrie agroalimentaire et de la chimie, dont les activités sont davantage susceptibles d’affecter l’environnement, contribuent pour près de 60 % à ces dépenses. Plus du tiers des montants investis visent à protéger la qualité de l’air ou à limiter les émissions de gaz à effet de serre.
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Source  Le Monde.fr

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