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vendredi 2 septembre 2016

Gabon : Libreville quadrillée, l’ONU inquiète

Gabon : Libreville quadrillée, l’ONU inquiète

Un camion anti-émeutes en action à Libreveille, le 31 août.
Un camion anti-émeutes en action à Libreveille, le 31 août. MARCO LONGARI / AFP
Des heurts se sont produits jeudi à Libreville, la capitale gabonaise, pour le deuxième jour d’affilée, faisant au moins trois morts, au lendemain de l’officialisation de la victoire d’Ali Bongo, réélu avec 49,80 % des voix, contre 48,23 % pour Jean Ping à la présidentielle de samedi dernier. Mercredi, des manifestants ont mis le feu à une partie de l’Assemblée nationale. Le lendemain, les heurts se sont étendus à neuf faubourgs de la capitale. Explosions et coups de feu ont notamment retenti dans le quartier Nkembo, théâtre de violences entre forces de l’ordre et manifestants. Jean Ping conteste les résultats et a demandé jeudi au président sortant d’admettre sa défaite. Face à cette révolte, le pouvoir a réagi par la force. Le ministre de l’intérieur, Pacôme Moubelet Boubeya, a annoncé 1 100 arrestations. Le centre de Libreville était quadrillé hier par les forces de l’ordre, notamment aux abords de l’Assemblée nationale et du QG de Jean Ping, pris d’assaut dans la nuit, a constaté l’AFP.
Ali Bongo a rejeté la responsabilité des troubles sur l’opposition. « La démocratie s’accorde mal des succès autoproclamés, des groupuscules formés à la destruction », a-t-il déclaré. « Toutes les décisions pour garantir la sécurité dans le pays sont et seront prises. » Estimant qu’un « doute »s’était installé, le ministre des affaires étrangères français a, de son côté, demandé la publication bureau par bureau des résultats du scrutin. Le Conseil de sécurité de l’ONU a, quant à lui, fait part jeudi de sa « profonde préoccupation » face aux violences. Les quinze pays membres « ont appelé tous les candidats, leurs partisans, les partis politiques et les autres acteurs à rester calmes, à s’abstenir de tomber dans la violence ou d’autres provocations et à résoudre tout différend éventuel à travers les mécanismes constitutionnels et légaux établis », a déclaré l’ambassadeur de la Nouvelle-Zélande, Gerard van Bohemen, qui tient la présidence tournante du Conseil.

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