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jeudi 31 décembre 2015

Les Crises.fr : [Affaire Ursula Gauthier] Ben non, je ne défendrai les journalistes (expulsés) que le jour où j’aurai le droit de porter plainte contre eux…

http://www.les-crises.fr

                                         Des images pour comprendre
31
Déc
2015

[Affaire Ursula Gauthier] Ben non, je ne défendrai les journalistes (expulsés) que le jour où j’aurai le droit de porter plainte contre eux…


Très intéressante cette histoire, qui mobilise tous les chiens de garde – flute, voilà qu’il y a des conséquences à ce qu’ils écrivent…
Alors oui, je condamne l’expulsion de tout journaliste professionnel qui, faisant honnêtement son travail, sera expulsé pour avoir dit la vérité.
Mais désolé, comment voulez-vous que je sache si Mme Gauthier rentre dans cette catégorie, ou si elle est du même tonneau que les envoyés spéciaux en Russie ou en Syrie ? Surtout qu’elle travaille à l’Obs, qui publie parfois de fabuleux papiers, et parfois des papiers de Vincent Jauvert, “grand reporter” dont on parle souvent ici.
Tiens, amusant, je suis tombé la semaine passée sur un long article de Claude Got, qui se bat contre la violence routière, et qui dénonçait un ponte du Nouvel Obs :
  • le livre d’Airy Routier, rédacteur en chef de la rubrique “enquêtes” du Nouvel observateur : “La France sans permis“. Ce livre offre un panorama complet de toutes le techniques de désinformation utilisables pour manipuler l’opinion. Il est donc un outil exceptionnel pour analyser comment un journaliste peut abandonner toute référence à ce qui constitue la base de la déontologie de sa profession pour tenter de défendre son attitude d’usager ayant perdu tous les points de son permis et qui continue de conduire.
  • Airy Routier ayant déposé une plainte pour diffamation à la suite de la publication de mon livre “La violence routière – des mensonges qui tuent” en septembre 2007 aux éditions Lavoisier, j’ai développé une nouvelle analyse plus précise de ses mensonges dans un ensemble de documents qui ont été présentés devant la 17ème chambre correctionnelle pour assurer ma défense. L’ensemble de ces documents est accessible à partir de la page : la plainte d’Airy Routier, qui donne également accès au texte de la plainte et au jugement qui m’a relaxé. (Source)
Si vous voulez rire, allez voir la plainte et surtout le jugement qui détruit Routier (qui n’a même pas été viré à l’époque), c’est incroyable.
Et comme il est impossible de porte plainte contre un journaliste d’un grand média – oh, pas forcément au tribunal, une haute autorité éthique et morale HAME me suffirait bien – pour violation des principes éthiques élémentaires, tout ceci perdure. Et pourquoi pas introduire une carte de presse à points aussi. 12 points, 1 point de moins à chaque condamnation maximale par la HAME, plus de points, plus de carte de presse – on passe du statut de journaliste à éditorialiste ou rédacteur.
C’est certes discutable, mais ce qui ne l’est pas, c’est que ce 4e pouvoir (et je ne parle pas du journaliste de femme actuelle là…) n’ait pas le moindre contrôle pour garantir une honnêteté morale dans le traitement de l’information. Celle-ci exige aussi plus de moyens et de temps, le financement est un autre sujet (traité de façon intéressante par le Monde diplomatique par exemple). C’est moins de liberté qu’aujourd’hui, mais le lecteur doit aussi avoir la liberté d’être bien informé. Un pâtissier ne fait pas n’importe quoi avec ses gâteaux, sa liberté est bridée car il essaie de ne pas empoisonner le corps de ses clients ; je ne vois pas pourquoi un journaliste pourrait impunément empoisonner l’esprit de ses lecteurs, qui, en plus, ne s’en rendront même pas compte (vu que son patron est d’accord, il ne risque rien).
Si j’ai appris une chose depuis ces années d’analyse, c’est qu’on ne peut pas avoir confiance A PRIORI dans les informations internationales d’un média mainstream. C’est des fois vrai, des fois incomplet voire faux.
Et donc, ne connaissant rien à la Chine, je ne peux accorder ma confiance à Mme Gauthier sans connaitre le sujet.
Et puis soyons sérieux, cette agitation frise le ridicule, des journalistes étrangers en Chine, il y en a des centaines et des centaines, je pense qu’il ne doivent pas tous être vendus à la Chine (ou alors, il va falloir qu’on discute sérieusement).
Ah, qu’on ne me qualifie pas de pro-Jinping (après pro-Poutine et pro-Assad, j’ai eu ma part), j’ai déjà écrit plusieurs fois que la Chine étant une dictature communiste, je ne comprenais pas qu’on commerce (autant) avec elle et qu’on ne condamne durement pas les atteintes récurrentes aux Droits de l’Homme (ben oui, j’essaie d’avoir des principes cohérents, et je milite pour une politique étrangère honorable).
Je ne comprends pas cette façon colonialiste de critiquer sans arrêt les autres pays en développement, et d’avoir des pudeurs de jeune vierge sur tout ce qui déraille chez nous.
Et je vais citer 4 points de non-traitement d’informations capitales récentes, sur la seule Syrie (et “traitement”, ce n’est pas en parler en 10 lignes une fois page 16. Du vrai traitement, ce sont des unes répétées, un traitement long et régulier – prenez la façon obsessionnelle dont ils traitent Poutine depuis 3 ans ; ça c’est un “traitement” de qualité, je ne parle ici que de la forme, pas du fond bien entendu).
1/ Le fait que la France ait livré des armes à des rebelles en Syrie, contrairement au Droit international, comme l’a reconnu François Hollande. Armes qui ont tué des centaines d’appelés du contingent Syriens, et qui se sont retrouvé pour la plupart dans les mains de djihadistes.
2/ Le fait que le gouvernement a caviardé le rapport qu’il a rendu public sur l’attaque au gaz en Syrie en 2003, supprimant les passages qui indiquaient qu’Assad pouvait être innocent, le tout pour qu’on bombarde la Syrie. Cette manipulation est clairement de la haute trahison, et devrait être traitée comme telle. (source : Malbrunot/Chesnot)
3/ La fait que la France ait refusé la proposition de collaboration d’Assad sur les djihadistes français en Syrie, comme Bernard Squarcini en a accusé Manuel Valls
4/ Le rôle des gouvernements Turc, Saoudien et Qatari (et de leurs proches) dans le soutien au terrorisme
bonus/ Moins certain, le fait que la France aurait peut-être participé à la préparation d’un coup d’État en Syrie en 2012 – ce qui mériterait une enquête sévère, après la Libye
Le traitement de ces points, très en-dessous du minimum acceptable, est déjà une indignité pour la profession, qui s’ajoute aux bourdes et mensonges récurrents (ah, tiens Kadhafi n’était pas en train de tirer sur son peuple quand on l’a atatqué - super enquête les amis, bravo).
Alors au final, il y a un siècle, Marc Twain écrivait “Si vous ne lisez pas la presse, vous n’êtes pas informé. Si vous lisez la presse, vous êtes mal informé”.
20 ans d’observation du monde m’ont convaincu qu’il vaut mieux ne pas être informé (vu qu’on ne fait alors rien) plutôt qu’être mal informé (vu qu’on s’empresse de faire n’importe quoi, ce qui ajoute aux malheurs du monde).
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L’expulsion de Chine de notre consœur Ursula Gauthier est injustifiable

L’Obs, 30/12/2015
Correspondante à Pékin du magazine “L’Obs”, Ursula Gauthier est sommée de quitter le pays le 31 décembre. La réaction de Paris manque de fermeté.
Nous nous élevons contre le traitement injurieux réservé par la République populaire de Chine à la correspondante à Pékin du magazine “L’Obs”, Ursula Gauthier. Après avoir subi une campagne d’insultes dans les médias officiels et essuyé des menaces de mort postées sur sa page Facebook, celle-ci vient de se voir signifier par les autorités chinoises son expulsion du pays le 31 décembre à minuit. Nous déplorons par ailleurs l’apparente volonté des autorités françaises de ne pas faire de vagues autour de cette expulsion injustifiable.
Ursula Gauthier est singulièrement accusée par Pékin d’avoir “encouragé le terrorisme” dans un article publié le 18 novembre sur le site de l’hebdomadaire “L’Obs“, et en conséquence de ne pas être “apte” à travailler comme journaliste en Chine. La situation est digne d’un roman de Franz Kafka. Les autorités communistes exigent d’elle “une autocritique” en bonne et due forme, pour des propos qui lui sontfaussement attribués.
Ben ils demandent juste des excuses en fait…
Cela me semble bizarre d’attribuer de “faux propos” à un journaliste pour un article écrit. Vous avez des preuves ?
Parce que bon, si on lui reproche de faux propos, je vois mal où est le problème pour écrire un communiqué indiquant que la vision du gouvernement chinois est la bonne…
L’article qui lui est reproché traite de la situation au Xinjiang, une vaste région de l’ouest du pays où s’affrontent, depuis de nombreuses années, la police et l’armée chinoise, d’un côté, et une frange militante de la “minorité ethnique” ouïgoure, turcophone et majoritairement musulmane, de l’autre. Il est fait grief à Mme Gauthier d’écrire que la politique d’assimilation forcée de Pékin à l’encontre des 10 millions d’Ouïgours, surtout dans les domaines culturels, religieux et linguistique, est en partie responsable des attaques sanglantes, à caractère terroriste pour certaines, dont les Han (ethnie majoritaire en Chine) et des officiels chinois ont été la cible ces dernières années. Pour Pékin, en revanche, la quasi-totalité de ces “incidents” est à mettre sur le dos du “terrorisme international” au même titre que les attentats de novembre dernier à Paris.
Mme Gauthier était accréditée depuis 2009. Elle connaît parfaitement la Chine, où elle avait déjà séjourné auparavant pendant une dizaine d’années. C’est l’une des rares journalistes en poste à Pékin à se rendre régulièrement dans les régions tibétaines et au Xinjiang, où les autorités chinoises sont confrontées à des mouvements de protestation récurrents qui sont invariablement réprimés. La presse officielle chinoise en souffle rarement mot, tandis que tout est fait pour dissuader les médias étrangers de se rendre sur place pour rendre compte de la situation. Il est pratiquement impossible pour un journaliste de travailler au Xinjiang sans être pris en filature par des agents en civil. D’audacieux reporters sont régulièrement interpellés ou expulsés de la région. Personne ne sait vraiment ce qui se passe non plus dans la “Région autonome du Tibet”, car les reporters ne peuvent y exercer librement leur métier, en particulier depuis de sanglantes émeutes survenues en 2008.
Ah. Donc vous indiquez personne ne sait ce qui se passe là-bas. J’imagine que Mme Gauthier a donc été très prudente dans ses propos.

Diplomatie de paillasson

Ca rime drôlement bien avec journalisme de paillasson notez…
Tout indique qu’en raison, entre autres, de son intérêt soutenu pour les régions du Tibet et du Xinjiang, Ursula Gauthier figurait sur une sorte de liste noire de journalistes devenus indésirables, et dont il fallait se débarrasser. L’agence officielle Chine nouvelle semble le confirmer en jugeant à cet égard que, “depuis longtemps, Ursula Gauthier a toujours fait preuve de partialité politique sur la Chine, et publie souvent des articles sans fondements“.
Ben oui, c’est une “journaliste”© française s’occupant de l’international à l’Obs, c’est donc bien possible – je n’en sais rien…
Circonstance “aggravante”, le fait qu’elle parle couramment chinois l’immunisait contre les pressions qu’exercent les autorités sur les interprètes et assistants chinois des journalistes étrangers. Ces derniers sont souvent contraints de faire des rapports à la police sur les activités de leur employeur.
La priorité absolue accordée par le gouvernement français à la “diplomatie économique” a probablement facilité les choses pour le pouvoir chinois. Le corollaire de cette “diplomatie du paillasson” – silence sur les condamnations de prisonniers politiques et silence sur les violations de la liberté de parole – garantissait d’une certaine manière que Paris laisserait expulser Mme Gauthier sans trop gesticuler. Le ministère des Affaires étrangères français s’est en effet contenté de deux lignes de réaction :
“Nous regrettons que le visa de Mme Ursula Gauthier n’ait pas été renouvelé. La France rappelle l’importance que les journalistes puissent exercer leur métier partout dans le monde.”
Point final.
Ben c’est comme pour l’attaque au gaz de 2013. Les experts du Quai d’Orsay ont peut être indiqué que la journaliste n’était pas fiable, ce qui pourrait  expliquer la réaction minimale. Vous avez enquêté ?
Il est bon de rappeler que, lorsque la Chine menaça de ne pas renouveler les visas de plusieurs journalistes du “New York Times” en 2013, en raison d’articles qui avaient déplu, le vice-président américain, Joe Biden, s’empressa d’intervenir. Il informa en personne le président chinois, Xi Jinping, qu’il y aurait des conséquences si les reporters étaient expulsés. Le message a porté. En 2009, la Chine menaça de ne pas renouveler le visa d’un responsable de la maison de production française Hikari, en raison d’un documentaire qu’il avait produit pour France 5, intitulé “Tian Anmen, mémoire interdite”. Le ministre des Affaires étrangères de l’époque, Bernard Kouchner, fit savoir que deux journalistes de l’agence Chine nouvelle en poste en France se verraient privés de visa si cette menace était exécutée. Une fois encore, l’affaire fut réglée sans dommages.
Quelle qu’en soit la motivation, le manque de fermeté des autorités françaises est irresponsable. Le travail des correspondants étrangers en Chine est essentiel à la compréhension de ce pays. Or, les correspondants français à Pékin et leurs collègues étrangers se trouvent désormais davantage qu’auparavant à la merci d’un caprice autoritaire du département de la propagande du Parti communiste – qui est le véritable donneur d’ordre en la matière. La Chine, qui figure à la 176e place sur 180 sur l’échelle de la liberté de la presse établie par Reporters sans frontières, peut pour sa part donner d’elle-même une image plus édulcorée.
Donc l’info c’est que le 176e pays sur 180 mérite son classement ?
La Chine populaire, deuxième puissance économique mondiale, dont le pouvoir autoritaire et opaque ne cesse de s’affirmer, mérite qu’on s’y intéresse de plus en plus près. Force est néanmoins de constater que l’expulsion d’Ursula Gauthier ne va pas dans ce sens.
Si vous pouviez commencer par vous occuper de la France, j’aimerais autant, les conséquences nous frappant directement désormais – merci…
Stéphane Albouy, directeur des rédactions du “Parisien/Aujourd’hui en France”, Christophe Ayad, chef du service International, “Le Monde”, David Carzon, directeur adjoint de la rédaction de “Libération”, Matthieu Croissandeau, directeur de “L’Obs”, Sara Daniel, reporter, chef du service étranger, “L’Obs”, Arnaud de La Grange, chef du service International, “Le Figaro”, Christophe Deloire, secrétaire général de Reporters sans frontières, Marc Epstein, rédacteur en chef du service Monde, “L’Express”, Jérôme Fenoglio, directeur du “Monde”, Johan Hufnagel, directeur délégué des rédactions de “Libération”, Laurent Joffrin, directeur de “Libération”, Michèle Léridon, directrice de l’information de l’AFP, Marc Semo, rédacteur en chef de la rubrique internationale, “Libération”,  Sylvie Lasserre, journaliste et auteur, Marion Zipfel, journaliste, Marianne Barriaux, Séverine Bardon, Frédéric Bobin, François Bougon, Charlie Buffet, Boris Cambreleng,Anthony Dufour, Hélène Duvigneau, Benjamin Goducheau, Philippe Grangereau, Myrto Grecos, Gabriel Grésillon, Jean-Yves Huchet, Stéphane Lagarde, Philippe Massonnet, Pascale Nivelle, Carrie Nooten, Bruno Philip, Jordan Pouille, Abel Segretin, Michaël Sztanke, Pascale Trouillaud, Elisabeth Zingg, Joris Zylberman, anciens correspondants en Chine de l’Agence France-Presse, “Les Echos”, “Le Figaro”, “Libération”, “Le Monde”, Radio France Internationale et autres médias.
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L’article en question

Après les attentats, la solidarité de la Chine n’est pas sans arrière-pensées, par Ursula Gauthier

Rien que le titre est superbe, une pierre de plus à l’amitié entre les nations
Source : L’Obs, 18/11/2005
Pékin proclame sa solidarité avec la France. Mais demande le même soutien international à sa propre “lutte contre le terrorisme”l’écrasement sans merci de la minorité musulmane Ouïgour.
Ah, c’est sur que si ce n’est pas du “terrorisme” et s’ils “écrasent sans merci”… Il est clair que si ce n’est pas vrai (et je n’en sais rien), ça mérite expulsion…
Les attentats du 13 novembre ont de toute évidence touché une corde sensible dans le cœur des Chinois. Dans une société qui a tendance à se sentir à part, voire mal aimée, et qui en retour n’éprouve que peu de sympathie pour le reste du monde,
Ah, bon…. C’est beau la xénophobie quand même…
C’est sympa de dire ça, j’imagine que Mme Gauthier connait par coeur toute la société chinoise (ce doit être du plein temps son job vu le nombre).
la force des réactions d’empathie a surpris les observateurs.
C’est fascinant d’écrire ça. On dirait un discours de journaliste pro-colonialisme du XIXe siècle (façon “quoi, ils ont un coeur les Nègres ?”)
Peut-être que c’est simplement parce qu’ils éprouvent de la sympathie pour le reste du monde, en fait…
“Je n’ai jamais vu ça, confie un diplomate : depuis samedi c’est une procession ininterrompue de Chinois de tous bords, enfants des écoles, étudiants, ‘amis de la France’ ou passants anonymes, qui se succèdent à l’ambassade de France à Pékin pour y déposer des fleurs et signer le livre de condoléances.”

En bleu, blanc et rouge

Il suffit d’en feuilleter les pages pour entendre un étonnant cri d’amour : “Prière pour Paris, paix sur Paris, amour toujours pour Paris”, clame une inscription ; une autre affirme : “Aujourd’hui, je suis avec les Français ! Il n’y a pas de peur en nous !” ; “A toi Paris, avec mon plus grand amour, vive la France, vive la liberté !”, s’exclame une troisième ; “J’ai deux amours, mon pays et Paris”, puis :
“Paris est au sommet de la culture, de l’art et de la liberté. Rien n’ébranlera sa position unique dans l’histoire de l’humanité”…”
La tribu des tycoons s’est mise au diapason de cette vague populaire. Première historique : une chaleureuse lettre, signée de huit des plus grands patrons chinois – dont le fameux Jack Ma, PDG d’Alibaba et Wang Jianlin, l’homme le plus riche de Chine – a été adressée à François Hollande. A Shanghai, la célèbre tour de la télévision s’est affichée en bleu, blanc et rouge toute la soirée du samedi, tandis que les réseaux sociaux étaient envahis de centaines de milliers de messages bouleversés.
Pourquoi tant d’émotion ? “Parce que Paris est pour nous la plus belle ville du monde, explique un jeune Pékinois, presque une sorte de paradis sur terre. Tous ceux qui ont la chance de connaître Paris l’adorent. Tous ceux qui n’ont pas cette chance rêvent d’y aller un jour.”
C’est très touchant, merci frères Chinois !

Arrière-pensées

Les pouvoirs publics n’ont pas été en reste. Xi Jinping a affirmé à François Hollande qu’il se tenait aux côtés de la France dans son “combat contre le terrorisme”. Belle solidarité, mais non dénuée d’arrière-pensées.
ah, c’est très sympa aussi de dire ça… J’apprécierais moyen si j’étais citoyen chinois..
J’attends les articles de l’Obs que les “arrières pensées ” de Valls et Hollande après les attentats du 13/11.
Car à peine quelques heures plus tard, le ministère chinois de la Sécurité publique, ne reculant devant aucun amalgame, annonçait avoir capturé les responsables d’une attaque, qualifiée également de “terroriste”, qui avait fait une cinquantaine de morts deux mois plus tôt à Baicheng, au Xinjiang.
Salauds de niakoués, je suis sûr que ça faisait 50 jours qu’ils les avaient capturés, et mis dans une petite cage en attendant des attentats en France…
Or, aussi sanglante qu’elle ait été, l’attaque de Baicheng ne ressemble en rien aux attentats du 13 novembre. Il s’agissait en réalité d’une explosion de rage localisée, telle qu’il s’en produit de plus en plus fréquemment dans cette province excentrée dont les habitants, les Ouïgours turcophones et musulmans, subissent une répression impitoyable. Poussé à bout, un petit groupe de Ouïgours armés de hachoirs s’en était pris à une mine de charbon et à ses ouvriers chinois han, probablement pour venger un abus, une injustice, une expropriation (voir l’encadré en bas de l’article).
C’est-à-dire que Mme Gauthier, en Chine, elle a tous les tenants et aboutissants de ce qui passe à Baicheng, où elle ne réside apparemment pas. Et j’imagine en plus qu’un occidental doit très facilement enquêter là-bas, les gens doivent être super coopératifs…
Repose en paix, Conditionnel…
Mais pour Pékin qui refuse de reconnaître sa propre responsabilité dans la montée de l’exaspération de ses minorités,
alors que nous, en France, on reconnait super facilement notre responsabilité dans la montée de l’exaspération de nos minorités hein…
la multiplication récente des incidents sanglants au Xinjiang ne peut être que l’œuvre d’une organisation djihadiste internationale.
Donc, sous-entendu assez clairement : Pékin délire avec des thèses complotistes.
Dès le lendemain dimanche, lors du G20 d’Antalya, le N°1 chinois déclarait : “Les attentats de Paris montrent que la communauté internationale doit joindre ses efforts et fonder son combat contre le terrorisme sur une collaboration renforcée”, ajoutant de façon significative : “Il ne devrait pas y avoir deux poids deux mesures.”
En clair : si la Chine se déclare solidaire des pays menacés par l’État islamique, elle réclame en retour le soutien de la communauté internationale dans ses propres démêlés avec sa minorité la plus remuante : les Ouïgours du Xinjiang.
Donc sous-entendu encore : la Chine, elle, n’est pas menacée par le terrorisme international. Intéressant…

“Les mêmes problèmes que vous”

Récemment, la vague de violence a même débordé les frontières de cette province excentrée plus proche de Kaboul que de Pékin, pour venir frapper les grandes villes des régions han. Les armes sont toujours aussi rudimentaires – armes blanches, explosifs artisanaux –
et les kamikazes à Paris, ils avaient des explosifs industriels commandés sur Amazon ?
Elle en sait des choses quand même Mme Gauthier, elle arrive même à différencier et classer les types d’explosifs…
mais ces embryons de groupes armés commencent à montrer des signes d’organisation plus complexe.
Hmmm, intéressant, mais on n’en saura pas plus…
Or, malgré le nombre considérable de victimes, l’action de ces commandos ouïgours n’a pas ému la communauté internationale.
Lors du même G20, le ministre des Affaires étrangères, Wang Yi, mettait les points sur les i : “L’ONU doit jouer le rôle de front uni contre le terrorisme international qui s’en prend également la Chine. Le combat contre l’ETIM (mouvement extrémiste ouïgour) est une partie importante de la lutte globale contre le terrorisme.”
L’ETIM, c’est précisément l’organisation jihadiste transfrontalière à laquelle Pékin aimerait attribuer tous ses ennuis au Xinjiang. Le hic, c’est que de nombreux experts doutent que l’ETIM soit ce groupe cohérent et dangereux décrit par la Chine.
Marie Mendras ?
Certains vont même jusqu’à douter de son existence.
Ah oui, carrément.
Donc la journaliste écrit quasiment noir sur blanc que le gouvernement chinois ment à propos de l’existence même d’un groupe terroriste qu’il accuse de l’avoir attaqué et massacré des dizaines de Chinois…
Après les attentats du 11 septembre, George Bush, désireux par dessus tout de nouer une alliance avec Pékin, avait accepté d’inscrire l’ETIM sur sa liste des organisations terroristes. Aujourd’hui, il ne figure plus sur cette liste.
Retiré quand ? Et surtout pourquoi ? Ils justifient toujours les Américains ? Enquête svp.
Bon, en attendant, dans le rapport annuel Américain sur le terrorisme dans le monde 2014, il y a ça :
Bon, après, je ne suis pas sûr que les États-Unis aient vocation à être la référence pour définir si une organisation chinoise opérant en Chine est terroriste ou pas…
Il y a par exemple l’ONU – qui a une liste 2015 des organisations sanctionnées :
En s’entêtant à invoquer le terrorisme international, le gouvernement chinois semble surtout vouloir convaincre sa propre opinion publique et accréditer l’idée que la violence au Xinjiang fait partie d’un problème global, estime Nicolas Becquelin, spécialiste du Xinjiang à Amnesty international. Sans doute essaie-t-il aussi d’obtenir un peu de légitimité vis-à-vis de la communauté internationale, en disant : ‘voyez, nous avons les mêmes problèmes que vous’.”

Répression impitoyable

Pour les organisations des droits de l’homme, la violence au Xinjiang est plutôt due à la radicalisation de jeunes poussés à bout par la répression impitoyable qui écrase tous les aspects de la vie des Ouïgours : culture, langue, religion, accès à l’éducation, au travail, voire à un simple passeport. Dernièrement, elle s’est encore alourdie.
Quelques exemples :
  • une série de prénoms musulmans traditionnels sont désormais prohibés, ceux qui les portent doivent en changer…
  • Les restaurants ouïgours sont maintenant tenus d’offrir à leur clientèle de l’alcool et des cigarettes…
  • Les fonctionnaires sont tenus de manger publiquement pendant le ramadan…
  • Tout barbu est bien entendu suspect d’extrémisme religieux, ainsi que toute femme portant le foulard islamique…
  • Et maintenant, est suspecté d’extrémisme tout jeune qui arrête le tabac ou qui refuse de boire une bière…
Enfin, si c’est vrai, maintenant, face à ce genre d’affirmation, j’attends désormais des preuves solides pour le croire.
Il est peu probable que la Chine obtienne de nouveau, comme après le 11 septembre, la coopération des Américains et des Européens.
Ah bon ? Pourquoi ??
Etant donné le contrôle écrasant exercé par le pouvoir sur la société et le territoire, il est également peu probable que les djihadistes de l’Etat islamique fassent jamais jonction avec les enragés du Xinjiang.
Collector, vous allez voir pourquoi…
Mais tant que la situation des Ouïgours continuera d’empirer, les belles mégapoles chinoises seront toujours exposées au risque d’attaques à la machette.
Ursula Gauthier, correspondante à Pékin
Encadré :
Sept femmes et trois enfants parmi les “terroristes”
Incroyable ce titre quand on a lu le texte…
L’opération policière qui vient de s’achever au Xinjiang contre les personnes suspectées d’avoir attaqué une mine de charbon il y a deux mois, a entraîné la mort de 17 personnes. “Tous les terroristes ont été tués” a indiqué le Ministre de la sécurité publique, qui a salué cette “grande victoire dans la guerre contre le terrorisme”. Mais on apprend de source indépendante que sept femmes et trois enfants en bas âge figuraient parmi les 17 “terroristes” tués. Selon Radio Free Asia (RFA), une radio basée à Washington, il s’agit de membres des familles des trois suspects.
“Radio Free Asia (R.F.A.) est fondée, en 1950, par la CIA à travers une organisation appelée Committee for Free Asia” En 1994, Radio Free Asia est ressuscitée par l’International Broadcasting Act qui est voté par le Congrès des États-Unis. Elle est financée par une subvention fédérale annuelle (Wikipedia)
Ces trois notables de la préfecture de Baicheng s’étaient en effet enfuis après leur sanglante attaque au couteau contre les ouvriers han de la mine de charbon, et vivaient cachés avec femme et enfants dans les montagnes environnantes. Selon plusieurs officiers de police de Baicheng, joints au téléphone par RFA, ce sont des militaires qui ont fait sauter la grotte où se terraient les fugitifs, tuant non seulement les trois suspects mais aussi leur femme, leurs fils, leurs filles et trois enfants, dont les plus jeunes n’avaient que six et un an. Dans une interview antérieure, un responsable local avait précisé aux journalistes de RFA que les femmes et enfants qui accompagnaient les trois hommes dans leur fuite n’étaient pas impliqués dans l’attaque contre la mine de charbon.
Il en sait des choses le “responsable local”.
Bref, quels barbares ces militaires chinois qui tuent des gens innocents juste pour rigoler…
Les autorités chinoises craignant d’alimenter l’hostilité qui règne entre la majorité han et la minorité ouïgoure, les médias fournissent très peu de détails sur les incidents violents qui secouent le Xinjiang. Quant aux opérations de répression, elles ne donnent lieu à aucune annonce et aucune publicité. Selon plusieurs personnes interrogées par RFA, le Ministère de la Sécurité publique a fait cette fois une exception et s’est saisi de l’occasion créée par les attentats de Paris pour publier dès le lendemain les détails de son raid “anti-terroriste”. Le but : accréditer la thèse officielle selon laquelle la Chine est elle aussi exposée aux attaques du terrorisme international.
Bon, bref, encore un truc bizarre invérifiable…
Pour les organisations des droits de l’homme, les incidents violents du Xinjiang sont des réactions de colère contre la politique ultra-répressive que subit la minorité ouïgoure, et ne peuvent être assimilés à l’activité de groupes jihadistes internationaux. Un enseignant de Baicheng a déclaré à RFI : “Comment le gouvernement espère-t-il faire croire au monde que sept femmes et trois gosses étaient des terroristes ? Que l’arrestation de plus de 1000 personnes suite à l’attentat de septembre était une “opération anti-terroriste” légitime ? Et que de contraindre des milliers de paysans à participer à une chasse à l’homme aux côtés des militaires était une procédure normale ?” U. G.
Enfin, si tout ça est vrai…
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Je termine par cet extrait du dernier article du journaliste Seymour Hersh :
Moustapha a aussi impliqué la Chine, un allié d’Assad, qui a promis plus de 30 milliards de dollars pour la reconstruction de la Syrie après la guerre. La Chine aussi s’inquiète de l’EI. Il m’a expliqué que « La Chine apprécie la situation selon trois points de vue » : le droit international et la légitimité, le positionnement global de sa stratégie, et les activités des djihadistes Ouighours de la province extrême orientale du Xinjiang. Le Xinjiang est frontalier avec 8 nations – la Mongolie, la Russie, le Kazakhstan, le Kyrgyzstan, le Tajikistan, l’Afghanistan, le Pakistan et l’Inde – et, selon le point de vue chinois, ils servent de porte d’entrée au terrorisme en provenance du monde entier et au sein même du pays. De nombreux combattants Ouighours actuellement en Syrie sont connus pour être des membres du Mouvement Islamique de l’Est du Turkestan – une organisation séparatiste souvent violente qui cherche à établir un État islamique Ouighour dans le Xinjiang. « Le fait qu’ils aient été aidés par les services secrets turcs pour se rendre en Syrie depuis la Chine en passant par la Turquie a été à la source de tensions énormes entre services secrets chinois et turcs » selon Moustapha. « La Chine est inquiète du soutien de la Turquie envers les combattants Ouighours en Syrie, qui pourrait très bien s’étendre au Xinjkiang. Nous fournissons déjà des informations concernant ces terroristes et les routes qu’ils empruntent pour rejoindre la Syrie aux services secrets chinois. »
Les inquiétudes de Moustapha ont été répercutées par un analyste des questions de politique étrangère à Washington, qui a suivi de près le transit des djihadistes à travers la Turquie vers la Syrie. L’analyste, dont les points de vue sont recherchés de nombreux hauts fonctionnaires du Gouvernement, m’a confié qu’ « Erdogan a transporté des Ouighours vers la Syrie par des moyens de transport spéciaux tandis que son gouvernement s’agitait en faveur de leur combat en Chine.Les terroristes musulmans ouighours et birmans qui s’échappent par la Thailande se procurent d’une manière ou d’une autre des passeports turcs puis sont acheminés vers la Turquie d’où ils transitent vers la Syrie. » Il a ajouté qu’il existait ce qui ressemble à une autre « ratline» [NdT : route secrète] qui acheminait des Ouighours – les estimations vont de quelques centaines à quelques milliers – depuis la Chine via le Kazakhstan pour un éventuel transit par la Turquie vers le territoire de l’EI en Syrie. Il m’a confié que « Le renseignement américain n’est pas bien informé sur ces activités parce que les infiltrés qui ne sont pas satisfaits de la politique [américaine] , ne communiquent pas là-dessus avec eux. » Il a ajouté qu’ « il n’était pas certain que les officiels responsables de la politique syrienne au Département d’État et à la Maison Blanche obtenaient ces informations. » Le journal IHS-Jane’s Defence Weekly a estimé en octobre qu’au moins 5000 futurs combattants Ouighours étaient arrivés en Turquie depuis 2013, dont peut-être 2000 avaient fait mouvement vers la Syrie. Moustapha a déclaré qu’il détenait des informations selon lesquelles « au moins 860 combattants Ouighours se trouveraient en Syrie. »
Les inquiétudes croissantes de la Chine sur la question des Ouighours et ses liens avec la Syrie et l’EI sont un sujet d’étude constant de Christina Lin, une universitaire qui s’est intéressée aux questions chinoises il y a 10 ans alors qu’elle était en poste au Pentagone sous la direction de Donald Rumsfeld. « J’ai grandi à Taïwan, et je suis venue au Pentagone comme experte de la Chine. J’avais l’habitude de démoniser les Chinois en les traitant d’idéologues, et ils sont loin d’être parfaits. Mais au fil des années, alors que je les vois s’ouvrir et évoluer, j’ai commencé à changer de perspective. Je vois désormais la Chine comme un partenaire potentiel pour différents enjeux globaux, particulièrement au Moyen-Orient. Il y a beaucoup d’endroit – la Syrie en est un – où les États-Unis et la Chine doivent coopérer en matière de sécurité régionale et de contre-terrorisme. Il y a quelques semaines, la Chine et l’Inde, deux ennemis issus de la guerre froide qui se haïssent plus que la Chine et les États-Unis eux-mêmes, ont mené une série d’exercices conjoints de contre-terrorisme. Et aujourd’hui la Chine et la Russie souhaitent tous les deux coopérer en matière de terrorisme avec les États-Unis. » La Chine voit les choses de la façon suivante selon Lin : les militants Ouighours qui se sont rendus en Syrie sont entrainés par l’EI aux techniques de survie qui leur permettront de retourner en Chine lors de voyages secrets, afin de perpétrer des actes terroristes là-bàs. Lin a écrit dans un article paru en septembre « Si Assad échoue, les combattants djihadistes de la Tchétchènie russe, du Xinjiang chinois, et du Cachemire indien tourneront leurs yeux vers leurs fronts respectifs pour continuer le djihad, soutenus par une nouvelle base opérationnelle en Syrie, bien financée et au cœur du Moyen Orient. »
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Voilà voilà voilà…
Quelqu’un peut-il d’urgence communiquer le 06 de Mme Lin à Mme Gauthier pour une sévère remise à niveau ?
En tous cas, ceci est passionnant. Vous avez brutalement une illustration du rôle fondamental du journaliste dans la vision qu’il transmet d’un sujet international. Le même sujet traité par 2 personnes aboutit à des perceptions complètement dfférentes.
Mais ce qui est intéressant, dans ces sujets, et qui permet souvent de trancher, et la LOGIQUE des choses.
Quand on lit Mme Gauthier, on a un gouvernement chinois dictatorial (ce qu’il est, hein), qui ment comme un arracheur de dents, en inventant des organisations terroristes, cherchant à profiter des attentats de Paris pour pouvoir continuer à tuer des enfants à sa guise. Et qui OSE expulser Mme Gauthier, apparemment la journaliste la plus compétente, honnête et courageuse en Chine (vu qu’il n’expulse pas souvent des journalistes). On comprend mal pourquoi il vise autant Mme Gauthier, et prend le risque de se fâcher avec la France. Il doit être un peu fou (comme Poutine, Assad, l’Iran, Tsipras avant juillet, etc). Et notre gouvernement est pleutre. OK
Quand on lit ensuite Hersh (c’est quand même une chance que nous ayons traduit cet énorme billet !) , la vision est que le gouvernement chinois dictatorial est aussi confronté au terrorisme international, a peur que les djihadistes reviennent en Chine. Il a alors manifesté, comme son peuple, une grande solidarité avec la France.  Et là, une des principales journalistes françaises sort ce papier, qu’il doit juger assez abject, sur un sujet très sensible. Et il l’expulse. Et le gouvernement français la soutient peu, car il sait que les Chinois ont plutôt raison.
Pour ma part, je suis incapable de trancher, ne connaissant pas le dossier.
En revanche, j’encourage les autres pays à expulser les journalistes français aussi véhéments qui ne respectent pas la déontologie de base du métier (en en apportant des preuves) – cela n’affectera guère leur image souvent déjà déplorable chez nous, mais au moins, ça coupera le robinet.
Mais c’est suffisant pour que je maintienne ma position initiale, dans le doute : c’est sans moi pour le soutien…
Rendez-vous en 2016 !
EDIT : je découvre aussi excellente article de Maxime Vivas sur legrandsoir : “ Si Ursula Gauthier avait écrit sur les attentats terroristes de Paris (janvier et novembre) ce qu’elle a écrit sur les attentats au Xinjiang, elle aurait eu à en répondre devant la Justice française et elle aurait été licenciée par son journal, avec l’approbation des médias et dans le silence de RSF.”

27 réponses à [Affaire Ursula Gauthier] Ben non, je ne défendrai les journalistes (expulsés) que le jour où j’aurai le droit de porter plainte contre eux…

Commentaires recommandés...


calibanLe 31 décembre 2015 à 05h05
Les “Yoghurts” (dixit Bernard Kouchner qui semble aussi calé que les reporters de l’Obs) sont désignés responsables par les autorités chinoises de :
• 16 morts dans l’attaque d’un poste de police durant les JO de Pékin (4 août 2008)
• 5 morts et 40 blessés dans un attentat Place Tian’anmen (28 octobre 2013)
• 29 tués au couteau et 130 blessés dans un attentat à Kunming, capitale du Yunnan (1er mars 2014)
• 50 mineurs tués le 18 septembre 2015
Et la dame s’étonne que systématiquement mettre des guillemets au mot terrorisme lui coûte son visa.
Une remarque très juste trouvée sur ce site (link to legrandsoir.info)
“Si Ursula Gauthier avait écrit sur les attentats terroristes de Paris (janvier et novembre) ce qu’elle a écrit sur les attentats au Xinjiang, elle aurait eu à en répondre devant la Justice française et elle aurait été licenciée par son journal, avec l’approbation des médias et dans le silence de RSF.”
Et cette sentence (assez clémente à mon avis) : “Le péché mortel d’un journaliste est de croire qu’il est intellectuellement supérieur à tous ses lecteurs, que ceux-ci n’ont aucun moyen de vérifier ce qu’il écrit ni de sentir, sous la présentation partielle et partiale des faits, un discours engagé et un coeur froid.”

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