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lundi 30 novembre 2015

la Cop 21, l'occasion de dénoncer le green washing et la récupération des circuits courts....

 la Cop 21, l'occasion de dénoncer le green washing et la récupération des circuits courts
et de découvrir les Amis de la Conf qui fédèrent ruraux et urbains et même de les rejoindre :

A lire absolument cette analyse de la situation :

http://www.lesamisdelaconf.org/spip.php?article393


"Greenwashing" et circuits courts alimentaires ? Le ver est dans le fruit, les exemples sont nombreux dans l’industrie agro-alimentaire de s’habiller en vert et de reprendre à son compte les valeurs qui animent les producteurs paysans et groupes de consom’acteurs. À l’heure où les multinationales et la grande distribution ‘surfent’ sur la proximité, il nous revient de faire le point sur l’évolution du mouvement issu des AMAP (Associations pour le Maintien d’une Agriculture Paysanne), de ses limites et du vernissage vert entrepris par l’économie numérique et l’agro-business à quelques semaines de la COP 21.
"Les AmiEs de la Confédération paysanne" fédèrent ruraux et urbains, désirant participer activement à la mise en place d’une agriculture respectueuse des hommes et de la Nature, ils font la promotion du mensuel « Campagnes solidaires » qui introduit les enjeux de société, de la ruralité et les combats syndicaux de la Conf’ contre l’industrialisation de l’agriculture.

                                   


L’agro-industrie court-circuite le service de proximité

ou Enjeux des circuits courts, avancées et limites du phénomène
’Reterritorialisation’ de l’alimentation, systèmes alimentaires territorialisés et objectifs d’équité territoriale, contre-feux à la mondialisation, que deviennent les circuits courts alimentaires dans notre société libérale en proie à une crise alimentaire durable ? [1]
Le contexte de crise agricole structurelle amène de nombreux producteurs à passer par des solutions dites locales qui attisent les convoitises de nombreux industriels. L’attrait qui se manifeste autour des circuits courts participe aussi de l’écoblanchiment pour un certain nombre d’acteurs économiques à l’échelle agro-alimentaire qui voient dans l’évolution des pratiques de consommation une nouvelle opportunité économique.
Les politiques incitent désormais à leur développement puisque, le 4 juillet 2014, les Régions de France signaient en Bretagne une charte affirmant « leur intérêt et leur engagement pour les systèmes alimentaires territorialisés comme une alternative de l’agro-industrie et de la consommation de masse, pour valoriser les produits dans des filières de proximité, privilégier une agriculture familiale et des réseaux de TME/TPE agroalimentaires et des circuits alternatifs de commercialisation. »
De nouvelles attentes des consommateurs et des citoyens émergent depuis le début du 21ème siècle et participent au développement des circuits courts (0 ou 1 intermédiaire), à l’initiative de producteurs et/ou de consommateurs. Le développement de ce secteur d’activité qui concerne près d’un quart des paysans suivant les régions de France permet de lutter contre la fragilisation de la production en offrant des garanties de commercialisation.
Les circuits courts nous resituent dans une société qui a déconnecté la question de l’alimentation de ses conditions de production agricole.
Ils nous rappellent que même si ces segments de consommation représentent pour beaucoup des niches, celles-ci attirent aujourd’hui les acteurs de la grande distribution qui se rachètent une conscience et repeignent le développement rural avec de la peinture verte malgré la pressurisation sociale sur les salariés et paysans. En effet, ces derniers disparaissent du paysage national en subissant une politique de prix particulièrement agressive qui a conduit à l’hyperconcentration des acteurs économiques (5 centrales d’achat en Grandes et Moyennes Surfaces). De nombreux facteurs de fragilisation s’y ajoutent, liés à la volatilité des marchés, le contrôle de la distribution par les grandes surfaces (70%) et la maîtrise du secteur des semences par quelques multinationales. Le capitalisme existe dans l’industrie agro-alimentaire de façon massive : concentration de la production, de la transformation, de la distribution, intervention massive dans une déréglementation internationale des politiques publiques agricoles avec l’arrivée des spéculateurs.
Malgré la captation de la valeur en faveur du producteur dans les circuits courts, on assiste à une fragilisation chronique à la fois économique et sociale de la profession agricole. La consommation en circuit court a la vertu de politiser l’acte d’achat et de développer une conscience environnementale qui induit la réduction de son empreinte carbone et la prise en compte des enjeux climatiques. Pour autant, comment peut-on aller plus loin que les circuits courts ?  [2]
Vers une transition alimentaire
L’activité agricole doit être repensée dans une approche territoriale qui intègre la transition énergétique (sobriété et production énergétique, limitation de gaz à effet de serre-GES-, de l’élevage industriel) et la souveraineté alimentaire à l’échelle locale. En offrant des débouchés économiques de proximité à des petits producteurs, les circuits courts s’opposent à la spécialisation des productions et à la monoculture intensive. La relocalisation des filières agricoles et alimentaires pour des motifs énergétiques et économiques introduit l’agroécologie paysanne en traduisant les aspirations d’une population dans un autre rapport à l’alimentation, à l’agriculture et à l’environnement. Cemouvement social interroge la ruralité contemporaine, soutient le maintien et la mise en valeur des paysages, du patrimoine naturel, alimentaire, de la biodiversité végétale et animale et l’arrivée d’une nouvelle génération de paysans et de néo-ruraux. Il s’appuie sur le renforcement des liens entre les producteurs (amicaux et professionnels), la dynamisation des territoires, un rapprochement ville-campagne. Il fédère les consommateurs, paysans et élus républicains dans de nouveaux rapports à l’environnement, et à la consommation alimentaire par l’éducation (notamment par la saisonnalité des productions végétales et fermières).
Le circuit court permet la réalisation d’économies sur les autres segments de la chaîne de coûts (transports, transaction pour le commerce sur internet) et la création de valeur sur des actifs immatériels (marque, ancrage territorial, authenticité, lien social) qui dans certains cas peuvent tendre vers un « commerce équitable local ».
Des acteurs ruraux souvent dont la structure est à taille humaine proposent des produits locaux dont la traçabilité (par l’identification et la proximité) crée un peu plus d’humanité que dans les grands magasins où tout est conditionné et nos actes d’achat scrutés. Les paysans et citoyens, en remettant en cause le modèle agricole productiviste nous engagent dans une transition écologique et sociale de l’agriculture et de l’alimentation en questionnant la crise structurelle de l’économie agroalimentaire.
Vers une démocratie alimentaire
L’évolution du marché des circuits courts de proximité introduit d’une façon salutaire le débat sur la démocratie alimentaire.
Cependant, la notion de circuits courts reste floue, cela recouvre des magasins de producteurs, les Amap, certaines épiceries sociales et solidaires, la vente à la ferme, par internet..., de plus en plus de canaux distribuent les produits locaux. Et les loups de la grande distribution "entrent allègrement dans la bergerie” en toilettant leurs oripeaux capitalistes. Les GMS s’inscrivent ainsi, par le biais du marketing contemporain, dans une récupération des concepts, l’économie numérique est, elle, en phase de prédation du mouvement. De la même manière, les investisseurs et autres actionnaires des GMS (qui n’offrent que peu de garanties en terme de meilleure répartition des revenus) entrent dans la danse de l’accaparement des terres à l’échelle nationale (le groupe Auchan/Mulliez détient la palme).

L’agro-industrie court-circuite le service de proximité

ou Enjeux des circuits courts, avancées et limites du phénomène
’Reterritorialisation’ de l’alimentation, systèmes alimentaires territorialisés et objectifs d’équité territoriale, contre-feux à la mondialisation, que deviennent les circuits courts alimentaires dans notre société libérale en proie à une crise alimentaire durable ? [1]
Le contexte de crise agricole structurelle amène de nombreux producteurs à passer par des solutions dites locales qui attisent les convoitises de nombreux industriels. L’attrait qui se manifeste autour des circuits courts participe aussi de l’écoblanchiment pour un certain nombre d’acteurs économiques à l’échelle agro-alimentaire qui voient dans l’évolution des pratiques de consommation une nouvelle opportunité économique.
Les politiques incitent désormais à leur développement puisque, le 4 juillet 2014, les Régions de France signaient en Bretagne une charte affirmant « leur intérêt et leur engagement pour les systèmes alimentaires territorialisés comme une alternative de l’agro-industrie et de la consommation de masse, pour valoriser les produits dans des filières de proximité, privilégier une agriculture familiale et des réseaux de TME/TPE agroalimentaires et des circuits alternatifs de commercialisation. »
De nouvelles attentes des consommateurs et des citoyens émergent depuis le début du 21ème siècle et participent au développement des circuits courts (0 ou 1 intermédiaire), à l’initiative de producteurs et/ou de consommateurs. Le développement de ce secteur d’activité qui concerne près d’un quart des paysans suivant les régions de France permet de lutter contre la fragilisation de la production en offrant des garanties de commercialisation.
Les circuits courts nous resituent dans une société qui a déconnecté la question de l’alimentation de ses conditions de production agricole.
Ils nous rappellent que même si ces segments de consommation représentent pour beaucoup des niches, celles-ci attirent aujourd’hui les acteurs de la grande distribution qui se rachètent une conscience et repeignent le développement rural avec de la peinture verte malgré la pressurisation sociale sur les salariés et paysans. En effet, ces derniers disparaissent du paysage national en subissant une politique de prix particulièrement agressive qui a conduit à l’hyperconcentration des acteurs économiques (5 centrales d’achat en Grandes et Moyennes Surfaces). De nombreux facteurs de fragilisation s’y ajoutent, liés à la volatilité des marchés, le contrôle de la distribution par les grandes surfaces (70%) et la maîtrise du secteur des semences par quelques multinationales. Le capitalisme existe dans l’industrie agro-alimentaire de façon massive : concentration de la production, de la transformation, de la distribution, intervention massive dans une déréglementation internationale des politiques publiques agricoles avec l’arrivée des spéculateurs.
Malgré la captation de la valeur en faveur du producteur dans les circuits courts, on assiste à une fragilisation chronique à la fois économique et sociale de la profession agricole. La consommation en circuit court a la vertu de politiser l’acte d’achat et de développer une conscience environnementale qui induit la réduction de son empreinte carbone et la prise en compte des enjeux climatiques. Pour autant, comment peut-on aller plus loin que les circuits courts ?  [2]
Vers une transition alimentaire
L’activité agricole doit être repensée dans une approche territoriale qui intègre la transition énergétique (sobriété et production énergétique, limitation de gaz à effet de serre-GES-, de l’élevage industriel) et la souveraineté alimentaire à l’échelle locale. En offrant des débouchés économiques de proximité à des petits producteurs, les circuits courts s’opposent à la spécialisation des productions et à la monoculture intensive. La relocalisation des filières agricoles et alimentaires pour des motifs énergétiques et économiques introduit l’agroécologie paysanne en traduisant les aspirations d’une population dans un autre rapport à l’alimentation, à l’agriculture et à l’environnement. Cemouvement social interroge la ruralité contemporaine, soutient le maintien et la mise en valeur des paysages, du patrimoine naturel, alimentaire, de la biodiversité végétale et animale et l’arrivée d’une nouvelle génération de paysans et de néo-ruraux. Il s’appuie sur le renforcement des liens entre les producteurs (amicaux et professionnels), la dynamisation des territoires, un rapprochement ville-campagne. Il fédère les consommateurs, paysans et élus républicains dans de nouveaux rapports à l’environnement, et à la consommation alimentaire par l’éducation (notamment par la saisonnalité des productions végétales et fermières).
Le circuit court permet la réalisation d’économies sur les autres segments de la chaîne de coûts (transports, transaction pour le commerce sur internet) et la création de valeur sur des actifs immatériels (marque, ancrage territorial, authenticité, lien social) qui dans certains cas peuvent tendre vers un « commerce équitable local ».
Des acteurs ruraux souvent dont la structure est à taille humaine proposent des produits locaux dont la traçabilité (par l’identification et la proximité) crée un peu plus d’humanité que dans les grands magasins où tout est conditionné et nos actes d’achat scrutés. Les paysans et citoyens, en remettant en cause le modèle agricole productiviste nous engagent dans une transition écologique et sociale de l’agriculture et de l’alimentation en questionnant la crise structurelle de l’économie agroalimentaire.
Vers une démocratie alimentaire
L’évolution du marché des circuits courts de proximité introduit d’une façon salutaire le débat sur la démocratie alimentaire.
Cependant, la notion de circuits courts reste floue, cela recouvre des magasins de producteurs, les Amap, certaines épiceries sociales et solidaires, la vente à la ferme, par internet..., de plus en plus de canaux distribuent les produits locaux. Et les loups de la grande distribution "entrent allègrement dans la bergerie” en toilettant leurs oripeaux capitalistes. Les GMS s’inscrivent ainsi, par le biais du marketing contemporain, dans une récupération des concepts, l’économie numérique est, elle, en phase de prédation du mouvement. De la même manière, les investisseurs et autres actionnaires des GMS (qui n’offrent que peu de garanties en terme de meilleure répartition des revenus) entrent dans la danse de l’accaparement des terres à l’échelle nationale (le groupe Auchan/Mulliez détient la palme).

                                  

                           Démontage de la pseudo ferme Mulliez par la Conf’ à Avelin (Nord) 3 mars 2012-
Un collectif en lutte (Ferme des Bouillons, Collectif pour le Triangle de Gonesse, SPLF 45, Oxygène 34, Voguette 84, AmiEs de la Confédération paysanne) s’est constitué contre l’accaparement des terres agricoles par la grande distribution et spécifiquement par les groupes Auchan (Immochan ) et Oxylane (Decathlon) en condamnant le gaspillage de ce bien commun essentiel que représente la terre et en offrant des alternatives d’installation agricole.

En France, la première grande lutte contre les projets dits inutiles et nuisibles avant Notre-Dame-des-Landes, c’était le Larzac et la défense des terres agricoles ! Aujourd’hui, ce qui est en jeu dans nombre de luttes citoyennes, c’est la défense des terres nourricières.
Le débat sur l’avenir de notre agriculture et la protection des terres contre l’artificialisation des sols induit la question de l’accessibilité aux produits sains.

La démocratie alimentaire devrait aider à mettre en place, à des échelles locales, des instances permettant de discuter, de délibérer, de faire des choix et de s’assurer que l’ensemble de la population puisse avoir accès à des produits de qualité.
Les circuits courts nous enseignent qu’il est nécessaire que les citoyens sachent quels enjeux sous-tendent les choix alimentaires qu’ils opèrent. Car ce que nous mangeons est à la fois le résultat d’un rapport de force se jouant loin de notre assiette, à un niveau macro, et de notre capacité à choisir. Pour cela, encore faut-il avoir la possibilité d’accéder à la compréhension de ce qu’est un système alimentaire, des conditions de sa durabilité et de pouvoir choisir !

Limites de l’économie alimentaire de proximité
Les circuits courts s’adressent à des gens capables de mobiliser des revenus pour accéder à cette alimentation et dans une démarche de reconnexion de l’alimentation à sa production. Cependant près de 80% des Français, en particulier des familles à petit budget et des personnes en situation de précarité, ne posent pas forcément la question de l’accès à l’alimentation de la même façon. En effet, l’alimentation est devenu un marqueur de la précarité en devenant une variable d’ajustement dans les politiques sociales sur la question de la pauvreté. Désormais, l’alimentation ne doit pas coûter cher, elle doit représenter 17% dans les budgets alors que le logement représente en moyenne plus de 50% des budgets familiaux. L’État fait le choix d’une alimentation à bas coût et trouve normal que près de 4 millions de personnes qui passent par le dispositif d’aide alimentaire disposent de produits industriels, par le biais de la nourriture défiscalisée pour les distributeurs de l’aide européenne, ceux-là même (la grande distribution) qui mettent en péril l’activité paysanne. Pour les producteurs qui pratiquent les filières courtes, ce choix d’orientation qui n’en est pas toujours un, vient heurter la problématique du temps, celui du repos, de la disponibilité (vente à la ferme), des déplacements, de l’entretien de la clientèle et des exigences en terme de logistique. Certaines zones sont déjà saturées quand les bassins de consommation sont faibles, les réponses sont souvent individualistes. Les motivations derrière l’engagement dans des circuits courts sont variables, de grosses exploitations y entrent par stratégie commerciale (temporaire), des circuits longs en recherche de nouveaux débouchés s’y engouffrent... On constate beaucoup de producteurs biologiques en circuits courts mais beaucoup ne sont pas bio (l’agriculture paysanne doit y défendre sa place) et certains y entrent par pur opportunisme commercial.
L’agriculture paysanne en stockant du carbone participe à la diversité des cultures, des variétés végétales et races animales, à l’agroforesterie, au pastoralisme, à la préservation des prairies naturelles et la valorisation du compost.
Les politiques publiques des collectivités qui font appliquer une politique concurrentielle en lançant des appels d’offre auprès des producteurs leur laissent peu de marge de manœuvre face aux gros fournisseurs. Ce système rend très difficile l’approvisionnement de proximité de la restauration collective.
Avec la spécialisation et ses déboires qui caractérisent les productions agricoles depuis la révolution verte et l’avènement de la P.A.C, force est de reconnaître qu’on ne peut pas enfermer la gouvernance alimentaire dans des territoires délimités, fermés. Il faut des politiques publiques qui soutiennent ceux qui font vivre les campagnes, de l’inter-territorialité, de la complémentarité entre territoires et anticiper sur les crises alimentaires qui se profilent. Restaurer l’autonomie alimentaire devient un enjeu territorial majeur dans l’urgence climatique, il devra s’accompagner d’une réforme agraire également !
L’exemple de l’Ile-de-France montre que la région ne dispose que de trois jours d’autonomie et s’approvisionne très loin. Dans son plan municipal ‘climat-énergie’ de stratégie d’adaptation aux risques climatiques, « Paris devra donc développer la production locale d’aliments. D’ici à 2050, 25 % de denrées alimentaires consommées à Paris devront être produites en Ile-de France. Intra-muros, la ville devrait compter 33 hectares d’agriculture urbaine d’ici à 2020 ».  [3] Comment laisser bétonner les terres fertiles de Gonesse au lieu d’en faire un vaste jardin ?

Souveraineté alimentaire vs écoblanchiment

La politique de verdissement récupérée largement par les grands distributeurs, le syndicat agricole majoritaire FNSEA et les pays agro-exportateurs doit trouver une réelle traduction de politique publique au service du maintien de paysans nombreux sur le territoire et des services publics adaptés à la vie des territoires ruraux.
La transition alimentaire doit s’opérer en réfléchissant à des échelles locales avec l’ensemble des acteurs en circuits longs et en circuits courts, des détaillants, des intermédiaires, des artisans et des habitants en restaurant une démocratie alimentaire qui redéfinisse nos besoins éloignés du poids des lobbies agroalimentaires.
L’approvisionnement alimentaire est complexe, l’enjeu est de penser la complémentarité des agricultures : celle entre circuits courts et circuits longs, celle entre l’agriculture péri-urbaine - proche des marchés de consommateurs et aujourd’hui valorisée par les circuits courts- et l’agriculture du reste des territoires ruraux. On peut introduire des acteurs comme les petits commerçants (épiciers en particulier) ou les artisans qui jouent un rôle dans les filières courtes, et même parfois un rôle important dans le développement local et dans l’accessibilité à l’alimentation. La place du boucher est centrale également avec la proximité d’ateliers d’abattage, de découpe et de transformation des viandes qui induit un maillage dense en abattoirs de proximité et la reconnaissance d’une réelle production fermière.
voir Colloque « quelle place pour les produits fermiers dans les politiques publiques ? » 4-5 mars 2015 Champagne-Ardenne, campagne "Envie de paysans".
La ferme du futur est plus ancrée dans son territoire : elle couvre ses besoins alimentaires et énergétiques dans le respect de l’écosystème et du traitement animal, selon le scénario Afterres et celui du programme polyculture-élevage mis en avant par la FADEAR et le réseau “agriculture durable”.
Enfin, l’usurpation des valeurs et de l’éthique des circuits courts par la grande distribution et l’économie libérale pose la question des limites des systèmes alternatifs à leur adaptation et compromission avec l’économie de marché.
Via Campesina, le syndicat international représentant 200 millions de paysans, propose de sortir l’alimentation des accords de l’Organisation Mondiale du Commerce. Une complémentarité entre les filières longues reconverties et l’économie de proximité doit permettre de restaurer une souveraineté alimentaire qui privilégie la relocalisation des productions agricoles et des projets collectifs visant à commercialiser en circuits courts. Elle pourrait être soutenue via la constitution de coopératives alimentaires citoyennes, des outils collectifs de transformation en autogestion, de réserves foncières et des politiques publiques volontaristes au service du bien commun qu’est l’alimentation et son héritage culturel.
William Élie membre du Conseil d’administration des AmiEs de la Conf’

Publié le vendredi 30 octobre 2015

Notes


 [1] Réflexion menée à partir des publications de la mission Agrobiosciences http://www.agrobiosciences.org/ et des journées d’été des AmiEs de la Conf’ en juillet 2015 à Peyrelevade (Limousin)
[2] à partir des travaux d’Agrobioscience et Contreverses européennes de Marciac-été 2014
[3] Face aux risques climatiques, Paris doit repenser son urbanisme - Le Monde 29.09.15










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