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dimanche 30 août 2015

HISTOIRE et MEMOIRE du MOUVEMENT OUVRIER : Meeting de clôture du 4ème Congrès national du Parti Ouvrier Indépendant


HISTOIRE et MEMOIRE du MOUVEMENT OUVRIER

               
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              Cercle des Volontaires

Meeting de clôture du 4ème Congrès national du Parti Ouvrier Indépendant

DANS ARTICLEFRANCE / PAR  / LE 7 JUIN 2013 À 18 H 59 MIN



Le 2 juin, un meeting organisé par le Parti Ouvrier Indépendant (POI) clôturait son 4ème congrès national. Durant deux jours (31 Mai et 1er juin), les délégués élus par les congrès départementaux du POI, les membres du bureau national sortants et les militants ont pu faire le bilan de leurs actions et fixer la priorité des combats à venir. Cette quatrième édition était ouverte, pour la première fois, aux travailleurs et à la jeunesse de toutes les tendances. 243 membres ne faisant pas partie du POI ont ainsi répondu à l’invitation pour participer pleinement aux décision à prendre. Signe prometteur d’une transcendance dépassant les simples intérêts partisans au profit de ceux des travailleurs et de la jeunesse.
Le Cercle vous livre les grandes lignes du compte-rendu délivré ce dimanche 2 juin.
Les militants se sont concertés autour de la question suivante :
« Comment écarter la menace qui pèse aujourd’hui sur les travailleurs, le peuple de ce pays et la démocratie ? »
Les grands combats à venir du POI porteront sur : la mise en place d’un corporatisme ouvrier, la régionalisation imposée par l’Europe, l’ANI ou la fin du CDI, la contre-réforme des retraites, une rupture avec la 5ème république (les modalités sont en court de formalisation), la réforme scolaire Peillon et l’ingérence étrangère dans les pays souverains.

« Le changement c’est maintenant », un constat amer :

Un an après l’éviction au pouvoir de l’UMP, force est de constater que le gouvernement Hollande-Ayrault poursuit et aggrave une politique s’attaquant aux conquêtes les plus fondamentales du peuple.
Quelques exemples de ces mesures prises conformément aux exigences de l’Union européenne, autrement dit, aux exigences du capital financier :
– co-organisation des plans de licenciements avec les patrons Varin à PSA, Mittal à Arcelor et d’autres entreprises ;
– généralisation de la précarité et la surexploitation par les emplois d’avenir excluant les jeunes du droit à un vrai travail et par la transposition dans la loi de l’accord national interprofessionnel (ANI) signé par la CFDT et le MEDEF, rejeté par les confédérations FO et CGT. C’est à dire la remise en cause du Code du Travail rendant possible le licenciement sans faute grave et le changement de contrat de travail sans obligation du consentement des salariés ;
– généralisation, à tous les niveaux, des politiques d’austérité coupant le budgets des services publics et les livrant à la logique du marché ;
 signature du traité privant les parlementaires de voter le budget de l’état ;
– application de la réforme territoriale de 2010 de Sarkozy condamnant à l’intercommunalité forcée ;
 démantèlement de l’école de la République par l’adoption de la réforme Peillon : sur ce point, les sympathisants du POI issus du Front de Gauche présents durant ce congrès, partagent ces critiques mais constatent néanmoins que ses sénateurs viennent comme un seul homme, de voter cette réforme, à contre-courant de la colère populaire, représentée par les enseignants, les syndicats de la FO et les parents ;
– poursuite de la politique agricole commune (PAC) qui pousse les paysans à la ruine et à la disparition par, entre autres, la fixation du prix des matières premières par les corporations interprofessionnelles non élus.

L’ordre social corporatiste et la fusion des communes, un danger pour la démocratie :

Le 20 et 21 juin, le gouvernement convoquera la deuxième conférence sociale où il confirmera son programme politique. A l’ordre du jour : de nouvelles contre-réformes du marché du travail, du statut des fonctionnaires et du système des retraites.
Ce calendrier une fois connu, les organisations syndicales, CFDT, CFTC et la CGT, en accord avec le patronat (MEDEF), présentent le 28 Mai dernier dans un programme commun de 165 pages, la volonté d’instaurer un ordre corporatiste. Autrement dit, ils souhaitent mettre en place une interdépendance entre les syndicats des travailleurs, l’état et l’Europe.
Le risque palpable étant que les syndicats intégrés à l’État, avec l’organisation patronale, co-organiseraient les plans de licenciement, la destruction des conquêtes ouvrières et la mise en forme de toutes les exigences dictées par l’Union Européenne (c’est à dire en dernière instance, le capital financier).
Concernant l’euro-régionalisation de la France, un petit rappel s’impose. En 1969, les français avaient refusé par referendum la régionalisation. Cette dernière fut imposée par la suite par Mitterrand et Mauroy en 1982 sans consultation du peuple. Premier pas vers l’Europe des régions qui, par une succession d’actes du même ordre, se ponctue aujourd’hui par l’acte III de décentralisation. Ce dernier poursuit ainsi l’effacement progressif de l’État-nation, en favorisant la mise en compétition des différentes collectivités territoriales au détriment des mécanismes de coopération.
Le POI affirme sa position : « Il ne peut y avoir de démocratie sans indépendance des organisations ouvrières. Pas plus qu’il ne peut y avoir de démocratie lorsqu’on contraint les communes à fusionner en les dépouillant de toutes leurs prérogatives de souveraineté qui constituent encore les fondements de la République une et indivisible ».

La contre-réforme des retraites :

Face à l’ultimatum adressé par Barroso, président de la Commission européenne, au gouvernement français pour le sommer deboucler la contre-réforme des retraites avant la fin 2013 et malgré les déclarations de Hollande qui prétend résister à l’injonction tout en s’engageant à mettre en œuvre cette contre-réforme, « le POI n’est pas dupe« . Ses membres anticipent la fin du salaire différé accordé par les retraites par répartition au profit des retraites par capitalisation.
La raison évoquée de cette contre-réforme ? L’équilibre budgétaire.
Rappelons quand même que la dette d’un État n’est pas comparable à la dette d’un ménage. Un État doit s’endetter pour mener une politique de long terme. En effet, les plus grandes avancées françaises (fusée Arianne, le TGV, le réseau de télécommunication,…) n’ont pu être réalisées qu’avec à un monopole d’État. Seul un monopole d’État est capable d’investir à perte pendant plusieurs années au nom de l’intérêt collectif. Ce type de grands travaux seraient strictement impossible par la logique court-termiste libérale du retour sur investissement des entreprises privées dont l’intérêt défendu est avant tout privé.
Avec cette logique, la retraite par répartition nuit à la compétitivité de la France. Les charges salariales, actuellement déjà trop importantes, seront exacerbées par le choc démographique
Pourtant une étude sérieuse montre au contraire, une décélération du coût de la retraite sur les quarante années à venir (1).
Un manque de compétitivité et des charges salariales trop importants aux regards de pays ne disposant pas de telles protections sociales. C’est donc à la France de s’aligner sur ces pays, non pas l’inverse. Nous marchons sur la tête.
De toute façon, nous a-t-on dit, la France ne peut plus assurer la retraite par répartition, chacun devra s’occuper de sa propre retraite via les fonds de pension. Nous n’y pouvons rien, c’est une fatalité démographique : en 2050, il y aura davantage de retraités que d’actifs donc moins de richesse produite.
Mais si demain, cette vague de retraités décident de récupérer leur argent capitalisé en bourse par les fonds de pension, il faudra bien vendre les titres d’actions pour les transformer en argent réel afin de leur délivrer leurs pensions. Ces titres devront trouver acheteur. Si comme prévu, la richesse produite manquera au vue du nombre de retraités à venir, l’ensemble des titres ne pourra pas être converti en argent réel. Le problème démographique restera inchangé non ?
Quoiqu’il en soit, le 21 Septembre au plus tard, Hollande rendra public la contre-réforme des retraites. Il faut aller vite !

L’ANI :

Le Code du travail a plus de 170 ans d’histoire. En 1840, le docteur Villermé rendit le verdict de sa recherche, Tableau de l’état physique et moral des ouvriers employés dans les manufactures de coton, de laine et de soie : il faut travailler moins ! La moyenne d’heure de travail était à cette époque d’environ 15 à 17 heures pour un ouvrier. Il a fallu attendre 80 années de lutte ouvrière pour atteindre la journée de 10 heures (1920). Puis 70 ans pour atteindre la semaine de 35 heures  en 2002. Parallèlement, durant ces soixante-dix dernières années, on a produit plus, on a créé plus d’emplois, les salaires ont augmenté et le temps de travail a été réduit.
Le cycle historique montre donc qu’un ouvrier moyen a gagné plus en travaillant moins. Le slogan de Sarkozy « travailler plus pour gagner plus » inverse l’histoire.
La France est d’ailleurs l’un des pays les plus productifs d’Europe. (2)
« La vie, la santé, l’amour sont précaires, pourquoi le travail échapperait-il à cette loi ? » disait Mme Parisot, présidente du MEDEF.
L’ANI signe la fin du CDI. Il ouvre la possibilité de licencier sans faute grave, de modifier les termes du contrat de travail sans accord du salarié, le nombre de coupures d’une journée seront rediscutées (leur nombre et leur durée) ouvrant la possibilité de travailler six heures étalées sur toute la journée, le salaire sera lissé ( c’est à dire indépendant du nombre d’heures travaillées réelles), la mise en place d’un CDI Intermittent (travailler 5 mois répartis sur l’année, avec un salaire lissé), etc.
Au nom des travailleurs et de la jeunesse, le POI s’oppose à l’ANI, pour le droit à l’obtention d’un travail stable et sécurisé.

 Le Parti des Travailleurs (PT) d’Algérie :

Lors de ce meeting, Nadia Chouitem, députée du Parti des Travailleurs a fait le déplacement pour nous présenter les différentes victoires sociales obtenues par son parti, en collaboration avec l’Union Générale des Travailleurs Algériens (UGTA) : arrêt des privatisations d’entreprises publiques, la modification du code des marchés publics algériens dans un sens plus favorable aux entreprises nationales (initié depuis fin 2009) (3), nationalisation d’un site d’Arcelormittal il y a quelques semaines (4), réouvertures des plusieurs structures fermées, obtention d’aides à la pharmaceutique et au textile publiques, interdiction d’importation de médicaments fabriqués localement en Algérie (5), augmentation du salaire moyen et des retraites, etc.
Autant d’avancées sociales qui risquent d’être menacées par les risques d’ingérence étrangère (cf. le cas libyen).
Nous avions récemment appris que Mariano Rajoy, le président espagnol, avait autorisé les États-Unis à déployer une armée d’intervention rapide dans la base Morón de la Frontera située à la province de Séville en Andalousie en prévision d’un chaos généralisé prévu en Algérie. (6)
Les explications sont floues : le gouvernement américain prétend vouloir défendre les diplomates et les ressortissants américains (mission qui incombe au gouvernement algérien). Le gouvernement espagnol quant à lui rétorque qu’il s’opposerait à une attaque américaine visant l’Algérie. L’armée algérienne, en alerte, renforce la sécurité de ses frontières.
Le PT et l’UGTA souhaitent organiser une riposte internationale et, sur le terrain, de tenir une session contre la guerre et l’exploitation, à l’occasion de la Conférence internationale du travail (CIT) à Genève en juin 2013, associant des syndicats et des partis attachés à la souveraineté nationale et à l’intégralité des nations, opposés à l’ingérence dans les affaires intérieures du pays.
Le POI soutient cette initiative contre l’ingérence extérieure dans les affaires du pays, défendant l’intégrité et la souveraineté de la nation.
Pour suivre l’activité du POI : http://parti-ouvrier-independant.fr/

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1 commentaire

  1. Audoux
    Chez Edilivre.com, « l’Actualité du Trotskysme » de D.Audoux, juin 2015
    « Aujourd’hui, avec l’effondrement du stalinisme d’une part, et le surgissement des formes disons – classiques – de processus révolutionnaires (comme en Tunisie ou en Grèce par exemple) d’autre part, réapparaissent le personnage et la pensée de Léon Trotsky comme l’authentique voie pour la défense des classes ouvrières dans la voie du socialisme », Esteban Volkov, petit-fils de Trotsky
    La satisfaction des besoins des travailleurs nécessite plus que jamais de s’attaquer aux fondements mêmes du système capitaliste, c’est-à-dire une révolution prolétarienne expropriant les groupes capitalistes, les banques , les assurances…sans indemnité ni rachat, socialisant et planifiant l’économie pour satisfaire ces besoins, donnant le pouvoir aux travailleurs, organisés à tous les niveaux en conseils, comités de délégués élus et révocables, mandatés par les assemblées de base, mettant en place un nouveau gouvernement de la Commune, un gouvernement ouvrier, tendant la main aux autre classes ouvrières, pour une Europe des travailleurs, pour les Etats-unis socialistes d’Europe.
    La seule réponse de l’impérialisme : la guerre, la barbarie… La création de toutes pièces (financement et armement directs et indirects) d’un ennemi « implacable » – l’Etat islamique –, par lequel il tente de faire diversion et de terroriser les peuples… La guerre contre la révolution, c’est la réponse constante de l’impérialisme ! La guerre en permanence (Irak, Afghanistan, Somalie, Soudan, Palestine, Libye, Syrie, Mali, Centrafrique…), c’est la bannière du capitalisme pourrissant un siècle après 1914 ! La révolution prolétarienne contre la guerre c’est la réponse du Trotskysme.
    En France, une crise révolutionnaire ouverte affleure, quelle en sera l’étincelle ? Par exemple, un appel de travailleurs d’une entreprise menacée dans tel département, appelant l’ensemble du département à monter en masse à Paris, et à occuper une place centrale comme en Egypte ou en Tunisie, ce pourrait être alors le détonateur, cristallisant toute la situation politique de plus en plus insupportable pour le peuple face à Hollande-Valls les petits commis de l’Union européenne au service du capital financier. Le retentissement médiatique d’une telle initiative, ses répercussions à travers tout le pays, poseraient inéluctablement la question du pouvoir et de qui doit diriger le pays.
    « Bloquer tout le pays », « la grève générale », c’est ce qui monte de plus en plus d’en bas. Balayer les institutions de la cinquième république et de l’union européenne- institutions de la bourgeoisie- une nécessité en haut pour donner tout le pouvoir au peuple. « Dégage ! », l’expression adressée aux dictateurs Ben Ali et Moubarak a fait rapidement le tour du monde, injonction adressée à tous les dirigeants de droite comme de gauche, complètement inféodés au capital financier. La France, quant à elle, a des traditions révolutionnaires bien ancrées : 1789-1794, 1830, 1848, 1871, 1919-1920, 1936, 1945-1947, 1953, 1968
    144 ans plus tôt, voici les mesures que prit en 72 jours le premier gouvernement ouvrier de l’histoire de l’humanité, la Commune de Paris, avant qu’elle ne soit massacrée en mai 1871 par Thiers et les représentants des capitalistes, spéculateurs et privilégiés de l’époque : • Réquisition des usines dont les patrons sont incapables d’assurer la gestion. • Suppression du travail de nuit pour les catégories qui y sont soumises. • Réquisition des logements vacants pour les ouvriers sans logement. • Remise de l’ensemble des loyers en retard. • Abolition des amendes imposées aux travailleurs. • Établissement de l’instruction publique laïque. • Expulsion des congrégations religieuses de l’école et séparation de l’église et de l’État. • Adoption d’un décret limitant à 8 heures la journée de travail. • Garantie légale de l’égalité juridique des femmes et des hommes. • Obligation que tous les élus, sans exception, y compris les plus élevés, touchent au maximum le salaire d’un ouvrier. • Abolition de l’armée permanente.
    L’immense mérite de la Commune de Paris c’est justement son existence et son gouvernement pour satisfaire les seuls intérêts populaires, c’est d’avoir montré aux yeux du monde entier qu’un gouvernement ouvrier était possible, ce que confirmera la révolution russe dirigée par Lénine et Trotsky en donnant « tout le pouvoir aux soviets », avant d’être trahie puis assassinée par le stalinisme.
    A LIRE http://www.edilivre.com/librairie/l-actualite-du-trotskysme-20db3d3745.html#.VW3jW8_tmko

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