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mardi 30 décembre 2014

Le milieu des affaires, une maladie comportementale?

http://www.mondialisation.ca

Le milieu des affaires, une maladie comportementale?

Mondialisation.ca, 29 décembre 2014
                             bape 
Quelle partie du mot «NON» le milieu des affaires ne comprend-il pas? (1)
S’ils ont lu le rapport de 546 pages du BAPE sur Les enjeux liés à l’exploration et l’exploitation du gaz de schiste dans le shale d’Utica des basses terres du Saint-Laurent (2), ils n’ont rien compris et c’est un symptôme de la situation dans laquelle ils sont emprisonnés! (3)
À l’IRASD, nous observons les comportements décisionnels en analysant les médias. (4) Nos constats sont identiques à un nombre croissant d’observateurs, de regroupements sociaux et d’organisations internationales: l’argent interagit avec la nature humaine pour induire des comportements erronés et nuisibles à la pérennité de la civilisation et à la survie de l’espèce humaine.
L’argent n’est qu’un outil pour les échanges de biens et services en leur accordant une valeur virtuelle qui n’existe que dans l’environnement social. Ce concept n’existe pas dans l’environnement humain (il n’y a pas d’argent dans le corps humain), ni dans l’environnement biophysique (il n’y a pas d’argent dans la nature). Donc, l’argent n’a aucune valeur ailleurs que dans la société. (5)
Des recherches ont révélé des problèmes comportementaux chez l’humain lorsqu’il est en contact avec l’argent. (6) La dépendance à l’argent crée un désordre mental identique à certaines maladies déjà classées dans le DSM: Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders (Manuel diagnostic et statistique des troubles mentaux). (7)
Le rapport du BAPE est clair et approfondi. Des centaines de groupes citoyens lucides ont pris démocratiquement leur responsabilité sociale pendant quatre ans en exigeant l’analyse scientifique, environnementale et sociale requise (8) afin de produire un rapport d’une «expertise rare, riche et fouillée» pour emprunter les mots de Gérald Fillion. (9)
Ce rapport devrait servir d’exemple pour le développement durable. Il faudra donc que des citoyens éduquent le milieu des affaires et les gouvernements concernant ce qu’est le développement durable, car ce n’est absolument pas synonyme de développement «économique»!
Ce ne sont pas des spécialistes qui vont pouvoir soigner cette maladie sociale (10), mais de simples citoyens qui n’en sont pas trop affectés. Et le seul remède, c’est l’ablation de l’argent dans nos sociétés! Des regroupements citoyens au COP20 ont formulé ce constat à Lima. (11) La journaliste Naomi Klein, qui a reçu un prix littéraire et 60,000$ pour son récent livre Ceci change tout: capitalisme contre climat, affirme avec raison que «La crise écologique est entièrement la faute du capitalisme». (12) Cette analyse globale s’oppose à la vision étroite de journalistes comme M. Pierre Duhamel. (13)
Ce que le milieu des affaires conçoit comme du développement n’est qu’une transformation des ressources réalisée exclusivement dans le but de faire croître l’économie monétaire et non pour améliorer la qualité de vie ni résoudre de graves problématiques de notre civilisation. Nicolas Hulot nomme ce phénomène «l’ère du vide». (14)
La seule richesse est ce que nous sommes, ce que chaque individu peut apporter pour améliorer la collectivité. Le seul investissement est dans l’éducation, l’enseignement et le développement d’une culture de la connaissance et de l’innovation et non pour l’accélération de la croissance économique… (15)
Stéphane Brousseau
Stéphane Brousseau :Directeur de recherche, B.Sc. Géologie, analyste et architecte en technologies de l’information et des communications, IRASD – Institut de recherche en architecture sociale durable

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