RYTHMES SCOLAIRES - A trois mois de la rentrée scolaire, l'exécutif ne laisse plus rien passer. Bien décidé à faire appliquer sa réforme des rythmes scolaires aux dernières communes récalcitrantes, le gouvernement a lancé une double offensive cette semaine pour remporter la bataille de l'opinion. Le temps presse: il ne reste plus qu'une semaine aux maires pour remettre leur projet d'organisation du temps scolaire à leur académie.
Pour renforcer la pression sur les édiles UMP qui font de la résistance, le ministère de l'Education a notamment commandé un sondage dont il a communiqué les résultats ce vendredi 30 mai dans Le Parisien.
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Un sondage qui tombe à pic
Dans cette étude CSA, 69% des personnes interrogées (et 67 % des parents d'élèves) estiment que la concentration des enseignements le matin permet aux élèves "de bénéficier de bonnes conditions pour mieux apprendre". Mais la question d'un report ou d'une abrogation de la réforme n'est pas posée.
Une manière de se focaliser sur les bienfaits de la réforme alors qu'il y a six mois encore, selon une autre étude, 69% des Français se déclaraient favorables à une annulation de la réforme ou à son report.
Si tout a été fait pour mettre en avant les vertus de la réorganisation du temps scolaire, tout n'est pas rose dans cette étude. 86% des Français et 89% des parents d'élèves estiment malgré tout que les activités périscolaires "pourront être compliquées à mettre en place dans certaines communes". Quasiment la même proportion (83% et 86%) redoute que ces activités généreront "des contraintes d'organisation pour certaines familles".
Plaintes au tribunal administratif
Sur le terrain, l'Etat a mis fin aux négociations avec les mairies rebelles et a commencé à attaquer devant la justice celles qui comptent officiellement enfreindre la loi en boycottant le dispositif.
En début de semaine, le préfet des Hauts-de-Seine a déposé deux déférés devant le tribunal administratif contre les communes d’Asnières et de Levallois-Perret. Objectif: obtenir l'annulation des délibérations adoptées en conseil municipal qui marquaient le refus de ces deux villes UMP d’appliquer la réforme des rythmes scolaires.
Bien que minoritaires, certaines communes, et pas que de droite, continuent à exiger un report de la réforme. A Montpellier, le maire divers-gauche Philippe Saurel avait fait a fait adopter à une très large majorité par le conseil d'agglomération, dont il est aussi président, un voeu dans lequel il demandait "solennellement au gouvernement d'assouplir le calendrier" de cette réforme et de repousser d'un an la date limite de son entrée en vigueur fixée en septembre 2014.
Faute d'avoir obtenu satisfaction, celui-ci a décrété qu'il ferait bien appliquer la réforme à la rentrée prochaine, mais "a minima".
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