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jeudi 27 février 2014

Le FMI répond à l'appel d'une Ukraine financièrement exsangue

Le FMI répond à l'appel d'une Ukraine financièrement exsangue


KIEV (Reuters) - Le nouveau gouvernement ukrainien, confronté à une double crise politique et économique, a adressé une demande d'aide au Fonds monétaire international (FMI) qui enverra, a-t-on appris jeudi, une délégation dans "les prochains jours".
La monnaie de ce pays lourdement endetté, la hryvnia, a atteint un nouveau plus bas historique jeudi, ce qui laisse craindre un risque de défaut de Kiev sur sa dette.
Amorcée avec le début des troubles politiques il y a trois mois, la chute de la devise s'est accélérée depuis la destitution, samedi dernier, du président Viktor Ianoukovitch par le Parlement.
Sur le plan politique, le pays a connu de nouveaux soubresauts avec la prise de contrôle du Parlement et du siège du gouvernement de Crimée, une région autonome du sud-est, où des hommes en armes ont hissé le drapeau russe.
Sur le plan économique, le nouveau gouvernement, avec à sa tête l'ancien ministre de l'Economie Arseni Iatséniouk, a commencé à s'activer.
"Notre pays est au bord de l'effondrement économique et politique", a déclaré le nouveau Premier ministre devant la Rada, la chambre monocamérale ukrainienne, qui venait de donner son feu vert à la formation du nouveau gouvernement.
"Il n'y pas d'autre alternative pour nous que de prendre des mesures extrêmement impopulaires", a-t-il ajouté sous les applaudissements nourris des députés.
"Nous avons besoin de signer immédiatement un accord avec le FMI", a-t-il également dit. "Dès qu'un accord sur un programme du FMI sera signé, des fonds seront débloqués pour nos réserves et nous serons en mesure de stabiliser les taux de change."
UNE DÉLÉGATION DU FMI "DANS LES PROCHAINS JOURS"
Le nouveau ministre des Finances, Oleksander Chlapak, a précisé que Kiev avait sollicité l'envoi rapide d'une délégation du FMI et allait lui demander "au moins 15 milliards de dollars".
Le FMI a répondu favorablement à cette première demande, comme l'a annoncé sa directrice générale, la Française Christine Lagarde, précisant que cette visite se ferait "dans les prochains jours".
"Cela va permettre au FMI (...) d'ouvrir des discussions avec les autorités sur les réformes à entreprendre et qui pourraient servir de base à un programme soutenu par le Fonds", a déclaré Christine Lagarde.
L'organisation, a-t-elle précisé, a commencé à discuter avec ses partenaires internationaux des modalités de l'aide à apporter à l'Ukraine.
Selon Gerry Rice, porte-parole du Fonds, il est encore trop tôt pour dire à quel montant s'élèverait un éventuel programme, ni dans quelles conditions il pourrait s'effectuer.
En déplacement au Royaume-Uni, la chancelière allemande, Angela Merkel, a défendu le principe d'une aide.
"Nous devons offrir notre soutien aux gens qui se trouvent là-bas et dans de nombreux autres pays, lorsque l'état de droit doit être protégé", a-t-elle plaidé devant les parlementaires britanniques des deux chambres.
Moscou s'est également dit, par la voix d'Andreï Bokarev, chef du service des relations internationales au ministère russe des Finances, prêt à participer aux discussions sur l'élaboration du plan d'aide.
Lundi, le ministère des Finances avait estimé à 35 milliards de dollars (25,5 milliards d'euros) les besoin du pays au cours des deux années à venir, dont une première tranche devrait être versée en urgence.
Les réserves en devises de l'Ukraine sont évaluées entre 12 et 14 milliards de dollars par Goldman Sachs, contre un montant de 17,8 milliards à fin janvier qui représentait un plus bas depuis 2006.
Kiev doit rembourser pour six milliards de dollars de dette extérieure avant la fin 2014.
La Russie a suspendu une aide financière de 15,5 milliards de dollars promise en décembre en raison des troubles politiques.
Moscou avait versé une première tranche de trois milliards de dollars avant de renoncer au versement de la deuxième de deux milliards de dollars après la destitution de Viktor Ianoukovitch.
(Simon Carraud pour le service français, édité par Pierre Sérisier)


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