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mercredi 9 octobre 2013

L’euro est la clé de voûte , L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES par Daniel Gluckstein, Secrétaire national du POI.

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L’euro est la clé de voûte

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L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
A l’heure où le Parlement examine le projet de loi sur les retraites, les travailleurs savent que cette contre-réforme, comme celle de Peillon sur l’école, comme l’acte III de la décentralisation, la politique d’austérité ou l’accompagnement des plans de licenciements — en un mot toute la politique du gouvernement Hollande-Ayrault — s’inscrit dans le cadre fixé par les traités européens (dictés eux-mêmes par le capital financier).
La question clé pour la classe ouvrière, celle de l’indépendance de classe de ses organisations, intègre donc l’indépendance visà-vis de l’Union européenne, ses institutions, ses traités.
Le gouvernement ne manque aucune occasion de prêter allégeance : Moscovici l’a encore montré la semaine dernière en soumettant son projet de budget à l’approbation des commissaires européens
Qu’en est-il du Parti communiste français ? Dans un même élan, L’Humanité critique la contre-réforme des retraites et annonce la tenue d’une convention du PCF préparant les élections européennes sur le thème : « Refonder l’Europe ». Il s’agit, nous dit-on, d’introduire « des éléments en rupture avec les fondements de classe de l’actuelle Union européenne », en avançant « un concept nouveau : celui de peuples libres et associés », tout en « en dénonçant les impasses que constitue la fausse solution d’une sortie de l’euro, le document rejetant cette voie pour lui préférer la transformation de l’actuelle monnaie unique pour la mettre au service des peuples ».
Des peuples « libres », mais pas libres de sortir de l’euro ?
L’euro n’est pas n’importe quelle pièce du mécanisme européen : elle en est la clé de voûte. Tous les traités, depuis Maastricht, ont le même socle : assurer la stabilité de la monnaie unique (d’où les fameux « critères » de 3 % des déficits publics et de 60 % du montant total de la dette par rapport au PIB). Plans de rigueur et plans d’ajustement structurel imposés par la troïka (constituée en 2010 par le FMI, la BCE et l’Union européenne) sont tous « justifiés » par la nécessité de sauver l’euro.
L’euro ne peut être ni « transformé » ni « démocratisé » (1).
Une véritable union libre des peuples et des nations libres de toute l’Europe suppose que les peuples soient libres de décider librement les formes de leur coopération, libres de se débarrasser du carcan de la Banque centrale européenne, de son euro et de ses plans d’ajustement structurel, libres de dénoncer les traités européens et de ne pas subir la dictature de la troïka. C’est dans cette perspective que le bureau national du Parti ouvrier indépendant a répondu à l’invitation de nos camarades allemand et espagnol en se prononçant pour la tenue d’une rencontre européenne, en précisant : « Ce sont les travailleurs et les peuples qui ouvriront — en s’arc-boutant dans chacun de leurs pays sur leurs revendications légitimes, en refusant les “réformes” (des retraites, de la Sécurité sociale, etc.) — les premières brèches dans le dispositif de “gouvernance supranationale” de l’Union européenne », ouvrant ainsi la voie « à l’union libre des peuples et des nations libres d’Europe ».

(1) Au fait, n’y a-t-il pas un rapport entre cet acharnement à préserver l’euro (et donc les institutions européennes) et l’alliance avec le Parti socialiste pour les prochaines élections municipales ?

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