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mercredi 23 octobre 2013

Lassitude ? L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES par Daniel Gluckstein, Secrétaire national du POI.

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Lassitude ?

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L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
S’adressant à la presse ce 22 octobre, Jean-Marc Ayrault a fait état de ce que « l’immense majorité » des députés socialistes était « lassée des comportements » de certains députés PS « aux propos minoritaires et dissidents ». Sont visés ici les 17 députés du PS qui se sont abstenus sur la contre-réforme des retraites, fait peu courant sous la Ve République.
Ayrault ferait mieux de s’intéresser à la « lassitude » qui se transforme en colère dans tout le pays. Dans l’Oise, la totalité des maires réunis en congrès demandent la « remise à plat » de la réforme des rythmes scolaires, et pour commencer son report à 2015. En Bretagne, les salariés de Gad poursuivent leur action contre la fermeture de l’abattoir et les 889 suppressions d’emplois. Le maire PS de Quimper, pourtant proche de Hollande, évoque « une colère bretonne : les gens voient fermer les usines qui emploient sur 20 kilomètres à la ronde. Or au-delà, il n’y a plus rien. Ils ont le sentiment qu’il n’y a pas d’issue. »
Jamais un gouvernement n’était descendu si bas et si vite dans les sondages (lire page 2).
Qu’il s’agisse de la « réforme » des retraites, de la réforme Peillon sur les rythmes scolaires ou des plans de licenciements, quelque chose mûrit dans les profondeurs du pays. Cela s’est exprimé le 15 octobre, dans les rassemblements à l’appel commun de la CGT et de Force ouvrière, rejoints par la FSU et Solidaires. Au plan politique également, nombreux sont les militants et les travailleurs, de toutes tendances, qui cherchent à rassembler leurs forces pour contrer l’offensive du gouvernement, du capital et de l’Union européenne. Cela est vrai non seulement en France, mais aussi dans tous les pays d’Europe où les mêmes politiques d’austérité et les mêmes contre-réformes reprises à leur compte par les gouvernements de toutes couleurs politiques provoquent contre elles la colère ouvrière et la recherche de l’unité.
Dans ce contexte, la décision des dirigeants du Parti communiste de s’allier au Parti socialiste aux élections municipales à Paris suscite une certaine perplexité, en particulier parmi les sympathisants du Front de gauche. Ian Brossat, chef de file du PCF dans la capitale, s’en est justifié ainsi : « La politique menée à Paris n’est pas de l’austérité. » Il n’y a pas, à Paris, augmentation des taxes locales et des impôts locaux, réforme des rythmes scolaires, suppressions d’emplois dans la fonction publique ? La loi sur la mise en place d’une métropole parisienne ne menace-t-elle pas les services publics parisiens et les statuts des personnels ?
Et puis surtout : à qui fera-t-on croire que les élections municipales de mars 2014 seraient d’abord des élections locales ? Non. Ce seront d’abord des élections nationales. S’y exprimera le rejet de la politique du gouvernement et de l’Union européenne. L’accord électoral parisien est une bouée de sauvetage lancée par les responsables du PCF en direction d’un gouvernement rejeté par toutes les couches de la population, en particulier les couches ouvrières et populaires.
A quoi cela peut-il aboutir ?
Le front commun avec le gouvernement Hollande-Ayrault, c’est en réalité un front commun avec la politique d’austérité dictée par Bruxelles et la Banque centrale européenne de Francfort, c’est-à-dire en dernière analyse par la classe capitaliste et les multinationales américaines.
Seul le front unique des travailleurs et de leurs organisations pour défaire la politique du gouvernement Hollande-Ayrault et de l’Union européenne sauvera la classe ouvrière et la jeunesse de la catastrophe.
                                                           

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