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mardi 15 octobre 2013

La réforme des retraites adoptée de justesse à l'Assemblée nationale

La réforme des retraites adoptée de justesse à l'Assemblée nationale

Le Monde.fr avec AFP |  • Mis à jour le 

Les députés ont voté, mardi 15 octobre après-midi en première lecture, le projet de loi réformant le système des retraites, alors que plus d'un millier de personnes ont défilé dans la journée pour exprimer leur opposition à ce texte.

La réforme, la première d'un gouvernement de gauche sur ce sujet, a été adoptée de justesse grâce aux voix des socialistes : 270 députés ont voté pour, 249 contre.
Les radicaux de gauche se sont abstenus sur ce vote en raison du report de six mois de la revalorisation des pensions. Les députés EELV ont fait de même. "Les écologistes sont totalement opposés à l'allongement de la durée de cotisation", a rappelé leur chef de file, Véronique Massonneau, en ajoutant que "des mesures permettent de rééquilibrer un texte qui semblait mal embarqué". En revanche, les élus du Front de gauche ont voté contre le texte, comme les élus de l'UMP et de l'UDI.
Le projet de loi "garantissant l'avenir et la justice du système de retraites", dont les mesures phares sont l'allongement progressif de la durée de cotisation à quarante-trois ans et l'instauration d'un compte pénibilité, sera ensuite discuté au Sénat à partir du 28 octobre.
UNE "ERREUR HISTORIQUE", SELON LES MANIFESTANTS
Après une mobilisation en demi-teinte le 10 septembre, plusieurs milliers de personnes ont défilé, mardi, à la mi-jounrée à Paris, dénonçant une réforme qualifiée d'"erreur historique". A l'appel de la CGT, de la FSU et de Solidaire, le cortège réclamait "des créations d'emploi, la retraite à 60 ans et l'augmentation des salaires".
Il a rejoint un rassemblement de Force ouvrière au pont de la Concorde. Le journaliste du Monde, Jean-Baptiste Chastand, a suivi la mobilisation.
Entre 2 100 personnes (selon la police) et 20 000 personnes ont également manifesté à Marseille, et 1 300 personnes (5 500 de source syndicale) à Toulouse. Ils étaient environ 400 à Lyon, selon la police, 300 à Brest et 200 à Caen. Au total, 150 rassemblements étaient organisés en France.
"PAS À LA HAUTEUR D'UN GOUVERNEMENT DE GAUCHE"
               Jean-Claude Mailly, leader de FO, et Thierry Lepaon, numéro un de la CGT, dans le cortège contre la réforme des retraites mardi 15 octobre.
Pour les syndicats, même s'il comporte des "avancées", comme la meilleure prise en compte de la pénibilité, "le projet est plombé par l'allongement de la durée de cotisation", a résumé Jean-Claude Mailly (FO). Ils accusent le gouvernement de conduire cette réforme pour "satisfaire" la Commission européenne.
"Si l'Assemblée nationale vote ce texte, elle abolit une partie de l'histoire sociale. [...] Ce sera un erreur historique", a déploré le leader syndical avant le vote, qui assure que celui-ci ne sonne pas le glas de la mobilisation. "On continuera à faire pression", a averti Jean-Claude Mailly place de la Concorde.
Le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, a indiqué que les salariés étaient"mécontents des travaux des députés, qui ne sont pas à la hauteur de ce qu'on pouvait attendre d'un gouvernement de gauche".
A quelques mois des municipales, le leader syndical fait le lien entre les promesses non tenues du président Hollande et le succès du Front national à la cantonale partielle de Brignoles (Var) : "On ne peut pas chaque dimanche se contenter de commenter que les pauvres ouvriers ont été contraints de voter Front national. [...] C'est parce qu'il y a du désespoir."
LES SYNDICATS RÉFORMISTES SATISFAITS
A l'inverse, les syndicats réformistes, CFDT en tête, se félicitent des résultats obtenus par la concertation. Jean-Louis Malys, responsable des retraites à la CFDT, a ainsi souligné à l'issue de l'examen du projet que "tous les sujets d'inégalités" mis en avant par sa centrale avaient été "entendus". D'ailleurs, selon un cadre de la centrale, "il n'y aucune demande de mobilisation du côté de la CFDT".
Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, a préféré manifester aux côtés des salariés d'Alcatel-Lucent, dont la direction a annoncé la suppression de neuf cents emplois en France.
>> Voir aussi nos explications en vidéo :

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