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lundi 7 octobre 2013

Elections: la majorité entre inquiétude et déni après les échecs successifs

Elections: la majorité entre inquiétude et déni après les échecs successifs




A six mois des municipales, le cuisant échec de la gauche au premier tour de la cantonale de Brignoles (Var) suscitait lundi à la fois inquiétude et déni dans la majorité, qui connaît une succession de revers électoraux depuis l'élection de François Hollande et peine à y apporter des réponses.
Dimanche soir à Brignoles, l'extrême droite - Front national, plus un dissident à 9,1% - a frôlé la barre des 50% et la gauche, divisée entre un candidat PCF et une candidate Europe Ecologie-Les Verts, a été éliminée du second tour. Depuis le début du quinquennat, la gauche a perdu 8 législatives partielles et 3 cantonales.
Plusieurs responsables socialistes ont tenté de minimiser en soulignant que le résultat était dû à une forte mobilisation de l'électorat du Front national sur des terres déjà acquises à cette formation. "L'extrême droite ne progresse pas en nombre de voix depuis les cantonales de 2011 et la présidentielle de 2012", soulignait un cadre socialiste.
D'autres ont déploré, en creux, la désunion de la gauche, tandis que d'autres encore ont mis en avant le fort niveau d'abstention (66,65%), en hausse de dix points par rapport à l'an passé.
"Certes l'Oise était un cas particulier. Certes le Lot-et-Garonne était une situation particulière. (...). Certes, certes, certes, mais pour la troisième fois la gauche est éliminée dès le 1er tour (...) Le cocktail abstention-mobilisation frontiste est redoutable", écrit ainsi sur son blog le député de Paris Jean-Christophe Cambadélis, en faisant référence à ces deux législatives partielles.
'Electorat de gauche aux abonnés absents'
"Cela indique que le seul problème, c'est la mobilisation des électeurs de gauche. Sinon il y a fort à parier que ces premiers tours préfigurent le futur premier tour des élections municipales" de mars prochain, estime-t-il.
L'électorat de la gauche "est aux abonnés absents. Et c'est d'abord l'abstention des électeurs de gauche qui propulse le Front national au second tour", estime la sénatrice Laurence Rossignol, l'une des porte-parole du PS, qui n'en pense pas moins que "c'est inquiétant".
"Evoquer l'abstention pour expliquer les forts scores du FN, c'est de la langue de bois !", expliquait-on lundi dans l'entourage du président de la République, où l'on s'inquiète depuis plusieurs mois des scores du FN.
"La montée du FN ne s'explique pas seulement par la situation socio-économique. Les digues ont sauté mais on n'arrive pas à expliquer pourquoi", ajoutait-on, en citant malgré tout "le cocktail explosif des affaires et du chômage", une "dévalorisation de la parole politique" ou encore "le ressort identitaire".
"Que va-t-il se passer aux municipales et aux européennes ?", se demandait-on.
Près d'un Français sur quatre (24%) déclare, dans un sondage LH2/Nouvel Observateur publié lundi, être "prêt à voter pour une liste présentée par le Front national" aux municipales. 69% des Français affirment toutefois qu'ils ne seraient pas prêts à le faire et 7% ne se prononcent pas.
Un membre du gouvernement se disait, lundi, "choqué comme tout le monde" par les résultats de Brignoles, assurant que le risque Front national était "dans toutes les têtes, au gouvernement".
Face à ce constat, pour les prochaines échéances électorales, le patron du PS Harlem Désir, tout comme le chef de file des députés socialistes Bruno Le Roux insistent sur le nécessité d'"union" à gauche, dès le premier tour.
"A nous de déconstruire les idées présentées par le FN comme solutions et d'apporter des réponses concrètes, proches du quotidien", estime aussi le député Olivier Faure.
Le ministre de l'Intérieur Manuel Valls, s'il se défend de partir "en tournée" contre le FN, se rend mardi à Forbach (Moselle), où Florian Philippot, vice-président du FN, sera tête de liste aux municipales, pour prôner la politique de sécurité du gouvernement, et ainsi tenter d'enlever des arguments au FN dans des territoires "perméables" aux thèses de Marine le Pen.
Pour Mme Rossignol, il ne faut "pas tourner autour du leitmotiv de la droite et de l'extrême droite +trop d'impôts, trop d'étrangers, trop de solidarité+. La gauche doit faire parler d'elle, de ses idées de justice et de progrès".
Certains à l'aile gauche du PS demandent de "changer de cap" et de sortir de l'"orthodoxie budgétaire".


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