IMG_20131010_094025.jpgC’est peu de dire que je suis en colère, et cette dernière ne restera pas muette. A mes yeux, c’est trop grave. Tout silence serait complicité. Comme ma camaradeDanielle Simonnet (lire son interview dans Libération, ) notre dynamique chef de file PG aux prochaines élections municipales, je ne laisserai pas banaliser le moment. C’est de l’avenir de la gauche et de notre pays dont il s’agit. Toute erreur de notre part sera exploitée demain par l'extrême droite. Quelle est l’origine de notre colère ? Le choix de la direction parisienne du PCF de proposer à ses adhérents de faire liste commune avec le PS dès le premier tour, lors des prochaines élections municipales. Cette décision, accompagnée d’une longue interview aujourd’hui de Pierre Laurent, secrétaire national du PCF dans le Parisien, m’ont consterné et même affligé. Je ne peux le dire autrement et refuse d’employer des euphémismes. Je n’ai pas le cœur à cela. Nous traversons sans doute le moment le plus dangereux de l’histoire du Front de Gauche. Il importe donc de parler clair. Aussi, avec mes amis, comme Danielle et bien d’autres, nous ne restons pas inactifs. Il reste encore quelques jours pour convaincre, car rien de définitif n’est encore décidé. Les militants communistes de Paris voteront dans une semaine durant trois jours. En dernière analyse, c’est eux qui décideront. Tant mieux finalement. Mais, je veux qu’ils le fassent pleinement en conscience des enjeux. A travers ce billet de blog, je m’adresse encore à eux pour essayer de les convaincre. Est-ce possible ? Je veux y croire. Je les adjure fraternellement de ne pas tuer l’espoir du Front de Gauche. Je leur demande simplement de ne pas quitter le Front de Gauche comme le préconise Pierre Laurent dans son entretien du Parisien.
« Quitter le Front de Gauche », vraiment ? Certains seront peut-être étonnés de cette formule abrupte. On me dit même parfois qu’il ne faut pas parler ainsi aux communistes, que cela les irrite, que c’est maladroit, cela les braque dans l'autre direction. Bref, il faudrait se taire et attendre les bras croisés. Et ce serait là, la seule façon de convaincre un militant communiste. Je n’y crois pas. C’est pourquoi, j’assume totalement la formule  que le secrétaire national du PCF propose à son parti de « quitter le Front de Gauche à Paris». Voilà la vérité crue. Ne tournons pas autour du pot, c’est concrètement ce que propose Pierre Laurent dans la capitale, ville phare de la vie politique, jusqu’au mois de mars 2014. L'alternative est donc simple, basique. Si le PCF fait alliance dès le premier tour avec le PS à Paris, il quitte le Front de Gauche pour autre chose pendant au moins 6 mois. Car le Front de Gauche n’est pas une étiquette ni un label, que l’on colle sur n’importe quoi, comme un post-it, mais une stratégie, sérieuse et patiente, que nous avons bâti ensemble, avec maintenant 8 formations, depuis 2008. Après des années d’éparpillements, cette stratégie consiste essentiellement à regrouper et unir, depuis 5 ans, tous ceux qui à gauche refusent l’austérité et l’orientation social-libérale impulsée par le PS. Le Front de Gauche n’est donc pas un « machin » mou et flasque qui prend des formes différentes selon les circonstances. Ce n’est pas une addition de fronts qui changent de visages, un coup opposé au PS, un autre coup avec lui dès le premier tour, à chaque élection. A l’inverse, il entend être une force cohérente, compréhensible par le plus grand nombre, qui fait ce qu’il dit et dit ce qu’il fait. Dans le contexte actuel de grandes confusions, il importe particulièrement de ne pas avoir de discours et de stratégie électorale à géométrie variable. C’est la condition pour regrouper une force utile dans la lutte contre la droite et l’extrême droite. C’est la seule façon d’éviter que les nôtres fuient vers l’abstention, troublés par des volte-face, en ayant le sentiment que plus personne ne les représente. Bref, qui comprendrait que nous passions la semaine à dire clairement le mal que nous pensons de la politique actuelle du gouvernement PS de MM. Hollande et Ayrault, pour terminer en appelant à voter pour les candidats PS soutenus par les mêmes, le dimanche ? Ne nous y trompons pas d’ailleurs, François Hollande l’a dit dans la presse, les résultats à Paris auront pour lui valeur de test national. Aussi, si les listes PS font un bon score au premier tour, il y verra un soutien à la politique actuelle du gouvernement. Est-ce cela que nous voulons ? Est-ce cela qu’il faut aider ? A l’inverse, les listes du Front de Gauche permettront d’exprimer les attentes du peuple de Paris pour une autre politique. Elles auront une signification politique claire. Elles seront le pivot d’une majorité alternative à gauche. Cette réalité, il faut la construire concrètement sur le terrain, en mobilisant des citoyens et donc des électeurs, et non la négocier à froid avec le PS, car cela est toujours en leur faveur… Pour le PS, la seule relation qu'il connait c'est "donne moi ta montre et je te dirai l'heure"....