L'actualité du vendredi 04/10/2013
La Une
Tactiques
On les avait presque oubliés. Ces élus populistes et hystériques qui avaient pris d’assaut Washington en 2010, surfant sur la crise et affichant leur haine revendiquée de l’Etat fédéral. Le mouvement du Tea Party représentait «la voix du peuple», aimaient à répéter ses représentants ultraconservateurs au Congrès. En gros, l’Amérique d’en bas contre la capitale bureaucratique et lointaine. Le message n’avait porté qu’un temps, alors que le pays réélisait Obama et que l’influence du Tea Party déclinait au gré de ses excès. Mais les voilà donc de retour. Une cinquantaine d’irréductibles qui ont fait de la prise d’otage politique leur nouveau mode opératoire, se raccrochant à ces mêmes viles tactiques qu’ils dénoncent à longueur de week-end dans leurs circonscriptions. Les leaders de la fronde se fichent pas mal de geler une nation tout entière et de renvoyer l’image d’une Amérique paralysée. Le Tea Party ne veut qu’une chose : saboter la réforme de santé du Président qui, si elle n’est pas parfaite, a au moins pour objectif d’essayer d’assurer un plus grand nombre d’Américains face à la maladie. Les plus modérés des républicains s’inquiètent eux-mêmes de l’extrémisme de ces excités incontrôlables qui fragilisent le pays au seul nom de l’idéologie. Et c’est bien à la direction du Grand Old Party de remettre de l’ordre dans ses rangs pour forcer un vote sur le budget. Ceux qui ont une mémoire politique se souviennent, en outre, que le dernier «shutdown» de 1995, provoqué par l’inénarrable Newt Gingrich, sorte d’ancêtre lointain du Tea Party, avait entraîné les républicains dans une longue tourmente.
| ||||
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire