L'actualité mercredi du 09/10/2013
La UNE
Pour les ténors de la droite, la gauche historiquement laxiste a fait de Christiane Taubira son héraut permissif. Le Figaro affirme même qu’elle «considère la répression comme une abomination», flattant des juges«outrancièrement magnanimes» afin que «chaque jour»davantage de délinquants multirécidivistes soient absous par les tribunaux… Fort heureusement, le ridicule ne tue ni l’éditorialiste, ni la caricature politique. Mais il altère gravement la parole publique. Car, non, la réforme pénale n’est pas laxiste. Dans le détail : le texte met, par exemple, un terme aux «sorties sèches», ces remises en liberté de délinquants sans le moindre suivi judiciaire ou psychologique. La loi prévoit donc un encadrement strict à chaque sortie de prison. Quant aux substituts à la détention - pour des peines maximales de cinq années -, ils constituent le socle d’une véritable politique pénale associant la condamnation à une indispensable préparation au retour à la société. Plutôt que la critique absurde d’une réforme dont le Front national veut faire son miel, la droite devrait préférer la responsabilité républicaine. Mais dans la confusion des valeurs, François Hollande doit aussi mettre un terme à l’idée bien entretenue d’une double ligne gouvernementale avec Taubira la tolérante et Valls le répressif. Il appartient au chef de l’Etat d’imposer à ses ministres de jouer ensemble leurs deux partitions sur la sécurité et montré enfin la cohérence de sa politique.
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