L'actualité du lundi 21/10/2013
La UNE
Vide
Pour le Président et sa majorité, la séquence est dévastatrice.
L’affaire Léonarda, attisée par une frange du bureau national du PS, amplifiée
par les querelles gouvernementales et agitée dans la rue par les lycéens,
a mis au jour les divisions profondes qui traversent la gauche sur la
question de l’immigration. Car, plus que l’histoire de la jeune Kosovare et de
sa famille - au dossier administratif accablant -, et plus que la guerre froide
entre Jean-Marc Ayrault et Manuel Valls, c’est l’impensé socialiste devant un
sujet de société majeur qui frappe aujourd’hui. Un vide illustré par la
déclaration de François Hollande s’essayant à une nouvelle synthèse entre
les humanistes et les chantres de la fermeté sur le seul cas de Léonarda
et sans esquisser une politique migratoire. Certes, le chef de l’Etat a
sanctuarisé l’école. Il a également conforté la ligne de son ministre de
l’Intérieur. Mais l’application de la loi de la République, même avec humanité
et cœur, ne peut suffire. Faute d’avoir élaboré une véritable réflexion, malgré
dix ans d’opposition, la gauche de gouvernement restée enfermée dans le
débat caricatural régularisation-expulsion. Ainsi, la question de la
régularisation des enfants scolarisés et de leurs familles sans papiers reste
entière, comme celle du statut de résident ou de l’accès à la nationalité des
jeunes arrivés tôt en France. L’intégration, indispensable corollaire d’une
ligne de fermeté, est absente jusque dans les propos, samedi, du chef
de l’Etat. Ce sont des années de carence et de lâcheté politique que
François Hollande paye aujourd’hui. Entre une droite tirée sur son extrême
et une gauche radicalisée, le prix pourrait être élevé.
Par Éric Decouty
|
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire