L'actualité du jeudi 03/10/2013
La UNE
Il ne fait
guère de doute que François Hollande a peu goûté la saillie de Manuel Valls
contre les Roms. Sur ce sujet comme sur d’autres, les différences
idéologiques entre le chef de l’Etat et son ministre de l’Intérieur n’ont
pas disparu au soir de la primaire socialiste et au lendemain de la
présidentielle. Mais, au-delà des divergences, les deux hommes ont compris le
profit politique qu’ils pouvaient tirer de leur association. Manuel Valls n’a
ainsi cessé de montrer son dévouement à François Hollande, jouant la cohérence
quand d’autres multipliaient les couacs. En retour, lucide sur la
popularité de son ministre, le Président a donné quitus à toutes les volontés
de Valls, de l’abandon de l’encadrement des contrôles au faciès aux
arbitrages sur la réforme de la justice. Après un an et demi de vie
commune, Hollande et Valls, plus par tactique que par conviction, ont donc
fini par former un couple. Une alliance que les déclarations
stigmatisantes sur les Roms suscitant les colères socialistes n’ont pas réussi
à mettre à mal. Mais en choisissant la ligne Valls, fut-elle la plus populaire
à lire les sondages, François Hollande prend le risque de se laisser
glisser sur sa droite et il s’éloigne plus encore d’une part de son électorat.
Les couples les plus unis parfois se querellent et il eut été bienvenu que
François Hollande procède à un strict recadrage de son ministre sans organiser
leur divorce. Les valeurs de la République s’accommodent mal de tactique
et de double jeu.
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