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mercredi 31 juillet 2013

Pour la libre administration des communes , L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES par Daniel Gluckstein, Secrétaire national du POI.

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Pour la libre administration des communes

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L’EDITO d’INFORMATIONS OUVRIERES
par Daniel Gluckstein,
Secrétaire national du POI.
"C’est historique", a déclaré Anne Hidalgo, candidate du PS à la mairie de Paris, après le vote de l’Assemblée nationale mettant en place les métropoles. Historique est en effet le vote qui prétend briser un pan majeur de la continuité révolutionnaire du combat ouvrier et démocratique depuis 1789.
Dans chacun des pays (d’Europe et d’Amérique du Nord) qui ont vu naître et se développer le système capitaliste aux siècles passés, la démocratie politique s’est constituée sous des formes nationales spécifiques, au sein desquelles la classe ouvrière a inscrit ses conquêtes et organisations de classe. En France, ce fut le triptyque République-départements-communes, issu de l’Assemblée révolutionnaire de 1790-1791. Celle-ci, en décidant délibérément de constituer le plus grand nombre de communes s’administrant elles-mêmes, voulait enraciner la démocratie au plus près de la population.
Ce n’est donc pas un hasard si le premier gouvernement ouvrier de l’histoire s’est appelé la Commune de Paris, dont Marx a écrit qu’elle était la forme enfin trouvée du gouvernement ouvrier. Ce n’est pas davantage un hasard si la France, encore aujourd’hui, compte plus de communes que l’Italie, l’Espagne, l’Allemagne, le Royaume-Uni, le Portugal, la Belgique et les Pays-Bas réunis.
Certes, la commune aujourd’hui s’est bien éloignée de ce pourquoi elle fut instituée. Lois de décentralisation, transferts de charges, intercommunalité forcée : depuis trente ans, les gouvernements de gauche comme de droite n’ont cessé d’attaquer cette forme de démocratie directe qui pourtant… résiste, notamment à travers l’action des élus.
De ce fait, le coup de force qui prétend imposer « la suppression programmée des communes » (formule de l’Association des maires de France) ouvre une crise dans tous les partis. Y compris au sein du Parti socialiste, dont plusieurs députés ont voté contre le projet de loi et dont de nombreux maires, parmi plus de 700 élus de toutes tendances, ont signé la lettre ouverte à François Hollande.
Tout se concentre à présent sur la défense et la reconquête de la libre administration des communes. Car l’objectif du gouvernement n’est pas d’instaurer une nouvelle organisation de la République, mais de la disloquer, en rayant de fait toute notion d’égalité des droits des citoyens dans la République et tout principe de démocratie de délégation. Projet qui s’articule pleinement à la loi issue de l’accord ANI qui prétend transformer les syndicats en supplétifs de la politique du gouvernement et de l’Europe dans le prolongement de la loi de 2008 sur la représentativité. Comme il s’articule à la remise en cause de toute l’architecture des droits ouvriers : statuts, conventions collectives, régimes de protection sociale, retraites, etc.
Le trait commun à ces contre-réformes, c’est que toutes découlent des traités et directives de l’Union européenne, instrument du capital financier. Laquelle, en œuvrant au démantèlement des nations et de la démocratie politique, veut disloquer le cadre des droits et garanties arrachés par la classe ouvrière. Dès lors, il ne suffit pas, comme le fait le Parti communiste, de rejeter le projet « en l’état », de demander une « réécriture » ou un référendum sur les métropoles.
Il y a un préalable à toute discussion : que soit rétablie la liberté pour les communes de s’administrer comme elles le décident, y compris leur totale liberté de s’associer ou se dissocier en fonction du mandat confié par la population. C’est là-dessus que se concentre l’exigence ouvrière et démocratique, en rupture avec les diktats de l’Union européenne.

                                                                   

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