BARROSO - Le bashing contre José Manuel Barroso continue. Dans une interview donnée au Parisien / Aujourd'hui en France, le président de l'Assemblée nationale ne mâche pas ses mots à l'encontre du président de la Commission européenne. "Barroso est un homme dépassé" martèle-t-il. Le torchon brûle entre les politiques français et l'Européen.
Et Benoît Hamon en a remis une couche dans la foulée. "Barroso, comme beaucoup de commissaires européens contribue à entretenir une forme de distance avec le projet européen. Aujourd'hui, dans leur politique, dans cette obsession à faire de l'austérité partout, ils cassent le modèle social et contribuent à la désespérance qui mène parfois au Front national", a affirmé le ministre de l'Economie solidaire sur I-Télé.
"Une erreur de casting", "il n'a rien compris au film", "sa manière d'agir est insupportable", "il est décomplexé". Les mots ne manquent pas pour critiquer l'action du président de la Commission européenne dont le mandat est bientôt terminé. Depuis quelques jours, José Manuel Barroso est la cible des critiques, en particulier à gauche.
Le ministre des Affaires étrangères, Laurent Fabius, est intervenu pour que la polémique ne tourne pas au "pugilat". "L'orientation de la Commission peut être critiquée, la contestation est légitime, mais il faut éviter toute attaque personnelle, dans un sens ou dans l'autre", a-t-il poursuivi.
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"le carburant du Front national"
Tout a commencé le 23 juin lorsque le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg a accusé le président de la Commission européenne José Manuel Barroso d'être "le carburant du Front national", après ses propos qualifiant la position française sur l'exception culturelle de "réactionnaire".
"M. Barroso est le carburant du Front national. Voilà la vérité. Il est le carburant de Beppe Grillo (le comédien et homme politique italien, ndlr)", a-t-il déclaré dimanche 23 juin sur France Inter.
La petite phrase d'Arnaud Montebourg avait fait de nombreux remous. Si certains politiques l'avaient rejoint, du côté de l'Europe, par la voix de Michel Barnier, on l'accusait de prendre l'Europe pour "bouc-émissaire".
"Nous ne sommes pas des béni-oui-oui de l'Europe"
Mardi 25 juin, Jean-Marc Ayrault avait nuancé la position de son ministre du redressement productif. La France "croit à l'Europe" mais "nous ne sommes pas des béni-oui-oui de l'Europe", avait-il déclaré sur France 3.
"La France croit à l'Europe, nous croyons à l'Europe, nous qui gouvernons (...) nous croyons à l'Europe. Mais nous ne sommes pas des béni-oui-oui de l'Europe. Nous souhaitons que l'Europe renoue avec la croissance ", a souligné le Premier ministre, auquel on demandait si l'Europe n'était pas un "bouc émissaire", après les propos du ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, à l'encontre du président de la Commission européenne, José Manuel Barroso.