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samedi 30 mars 2013

Le tournant italien.


                   La Sociale

                 Analyses et débats pour le renouveau d'une pensée de l'émancipation

Le tournant italien.

Par Vincent Présumey • Internationale • Lundi 04/03/2013 •

Les élections législatives italiennes semblent avoir rouvert la crise européenne qu’un certain François Hollande avait imprudemment estimée terminée voici pas si longtemps. Visiblement, les bourses l’interprètent ainsi, ce qui est censé confirmer le sérieux de la chose, puisque les scores de M.M. Berlusconi d’une part, Grillo d’autre part, les ont fait méchamment tousser. Si l’on se réfère aux médias, qui ont abondamment commenté le tout, l’évènement en Italie serait donc le suivant : le peuple aurait voté contre la seule politique possible, celle du « remboursement des déficits », et massivement, provoquant une impasse, exprimée dans la montée au pinacle de deux hurluberlus dangereux, les « populistes » Grillo et Berlusconi. C’est là une interprétation biaisée.

Remarquons qu’elle reflète servilement le discours de la puissance capitaliste dominante, en l’occurrence ce propos de M. Steinbrück, dirigeant du SPD, selon lequel « le peuple italien a voté pour les deux clowns », manifestant quant à lui son arrogance impérialiste envers la nation italienne qui renversa Mussolini voici 69 années. Remarquons aussi la dissociation trompeuse entre ces deux crises, celle de l’Etat italien et à travers lui celle de la prétendue Union dite Européenne, d’une part, et d’autre part celle de la monarchie du Vatican. A en juger par les reportages qui nous ont assommés de rassemblements place saint Pierre, on dirait bien que Rome et le Vatican ne sont pas au même endroit, pas dans le même pays, pas sur la même planète. Or, un aspect non négligeable de la crise conjointe de l’Etat italien, de l’UE et du Vatican, est bien que les rassemblements du tsunami tour de Beppe Grillo ont réuni bien plus de monde, à Rome même, que ceux suscités par la démission du pape.

Beppe Grillo, soudain découvert par la gent médiatique française alors que des centaines de milliers de français suivaient déjà son blog, était présenté comme une sorte de « Coluche » jusqu’à ces élections législatives. Depuis, le ton a un peu changé, car il a eu le tort, ou plus exactement les candidats présentés par son mouvement (lui-même n’étant pas candidat) ont eu le tort, de faire 25,55% des voix à l’assemblée italienne, et 23,79% au Sénat. Alors, on compare moins Beppe Grillo à « Coluche » qu’on n’évoque plus ou moins ouvertement … Mussolini. Rien que ça !
Sans approuver toute l’orientation politique de Beppe Grillo, il faut dire haut et fort que cette comparaison, comme d’ailleurs celle avec Berlusconi que la même presse, curieusement, n’avait pas l’habitude de trouver mussolinien, est injurieuse, et cela d’abord envers le peuple italien, plus encore envers ce peuple qui a voté pour les candidats du mouvement de Grillo, qui semble bien avoir été avant tout ce « peuple de gauche » héritier des luttes italiennes contre le fascisme, et aussi cette jeunesse en révolte contre l’interdiction qui lui est faite par le capital d’avoir un avenir. La masse de l’électorat du « Mouvement 5 étoiles » vient de l’un et de l’autre : un peuple de gauche lassé de voter pour d’ex-communistes toujours plus néolibéraux, et une jeunesse venue pour la première fois aux urnes où rien auparavant ne l’attirait....
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